Football/Cameroun : "je suis un miraculé", raconte Song trois mois après son AVC

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Rigobert Song, ancien capitaine du Cameroun et 137 sélections nationales au compteur, est une légende dans son pays. © ISSOUF SANOGO / AFP
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NM
L'ancien international camerounais passé par Lens et Metz raconte samedi dans les pages de "L'Équipe" son grave accident survenu le 1er octobre dernier et sa rémission. 

C'était le 1er octobre dernier. Rigobert Song, l'ex-capitaine de l'équipe nationale de football du Cameroun et 137 sélections nationales au compteur, s'effondrait suite à un AVC. Presque trois mois après, il revient samedi dans les pages de L'Équipe sur cet accident et sa rémission. 

"Tout a explosé dans ma tête". À en croire Song, il est "un miraculé" de cet AVC accompagné d'une rupture d'anévrisme : "ma tension était à 25 et tout a explosé dans ma tête". Il s'est écroulé par terre alors qu'il était "devant la télé", sur son canapé chez lui à Yaoundé. "Javais laissé ma porte ouverte. Si ma porte avait été fermée à clef, c'était terminée", relate l'ancien footballeur de 40 ans. Une personne qu'il attendait l'a alors découvert "sur le sol". Son autre chance, "c'est d'être tombé sur le côté, donc, ma langue sortait".  

Un coma "comme dans un rêve". D'abord pris en charge à Yaoundé, puis transféré à Paris à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, l'ancien défenseur de Metz et de Lens a été placé dans le coma, une expérience qui a été "incroyable, comme dans un rêve". "J'ai découvert mes parents. J'ai perdu mon père à neuf ans, mais je le reconnaissais. J'ai rencontré la famille partie qui me disait : 'tu fais quoi ici ? tu dois partir'". Des exhortations répétées qui l'ont poussé à bouger et à se réveiller, à l'en croire.

60 kg et un pied bloqué. La sortie du coma a quand même été un choc pour l'ancien capitaine du Cameroun : des cheveux courts, un poids descendu à 60 kg, une incapacité de parler et "un pied droit bloqué". "Mon fils, venu d'Angleterre, est resté deux semaines dans ma chambre. Il me portait pour aller aux toilettes pour me doucher. Je ne pouvais rien faire seul, je restais couché", explique celui qui est devenu entraîneurs de l'équipe A' du Cameroun.

"La vie est belle". Mais "Magnan" a su faire preuve d'un moral de fer pour remonter la pente. "Très vite", il a reconnu les gens qui lui rendaient visite. Et puis, la mémoire est revenu : "on me montrait des photos de Metz, de Lens, ça faisait partie de la stimulation pour activer la mémoire, et je me souvenais de tout", raconte Song, qui avoue cependant avoir eu "peur" de possibles séquelles. Grâce à la rééducation, il se félicite de remarcher désormais. Mais a aussi beaucoup appris de ce drame. "On ne voit plus la vie comme avant. La vie est belle", explique-t-il à L'Équipe. Résultat, il va maintenant "faire attention à plus de choses" : "ne pas fumer, boire". Et surtout prendre ses médicaments pour l'hypertension, un traitement qu'il avait négliger de prendre les deux mois précédents son AVC. "Maintenant, je les aurais dans ma poche tout le temps", prévient-il.