Dans les pas de Marcelo Bielsa à Rosario

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et Simon Ruben, à Rosario , modifié à
REPORTAGE - L'entraîneur de l'OM, qui a démissionné à la surprise générale samedi soir, a laissé une trace indélébile à Rosario, sa ville de naissance.

Non, Lionel Messi n'est pas la star du football la plus célébrée à Rosario. S'il est bien né dans cette ville située dans la partie orientale de l'Argentine - tout comme Angel Di Maria ou Ezequiel Lavezzi -, le quadruple Ballon d'Or y est moins populaire qu'un autre ancien footballeur devenu entraîneur : Marcelo Bielsa, qui a démissionné samedi soir de son poste à l'Olympique de Marseille, à la surprise générale. 

Car si Messi a rapidement quitté son Argentine natale pour écrire l'histoire du Barça, Bielsa, lui, a fait briller Rosario et son club le plus emblématique, les Newell's Old Boys. Il y fut d'abord joueur, entre 1976 et 1978. Mais c'est bien sûr en tant qu'entraîneur qu'il a laissé la marque la plus importante en remportant le championnat en 1991 et 1992 (clôture) et en atteignant la finale de la Copa Libertadores cette même année 92, l'équivalent de la Ligue des champions en Amérique du Sud, finale perdue aux tirs au but face au club brésilien du Sao Paulo FC.

"C'est un héros qui nous ressemble." Osvaldo, 34 ans, évoque le souvenir de Bielsa les larmes aux yeux : "c'est un héros qui nous ressemble. Il a tout donné pour ce club. Il a gagné le championnat. Je m'en souviens. Pour moi, c'est encore très vivace, je me revois assis là à hurler 'Bielsa, Bielsa', ce n'est pas qu'un souvenir, c'est le présent et l'avenir." Pour le moment, Bielsa exerce son talent à l'Olympique de Marseille où, en une demi-saison, il a réussi à devenir l'une des figures du football hexagonal. Depuis son arrivée l'été dernier, on a pu se rendre compte d'une chose : Bielsa parle de foot et fait parler de foot. C'est ce qui a marqué Leopoldo, 79 ans, qui se souvient d'un homme "fou de ballon rond". "On a souvent discuté ensemble, surtout après son passage comme entraîneur et on ne parlait que de foot", rappelle-t-il. "Il disait 'les thèmes importants, on les met de côté'. C'est un homme qui donne tout pour son travail, toujours à la recherche d'innovations dans son métier."

Stade des Newell's Old Boys (960x640)

© Simon RUBEN/EUROPE 1

El estadio Marcelo Bielsa. Homme d'innovations, Bielsa est aussi un technicien qui a la bougeotte. Il n'est ainsi resté que deux saisons sur le banc des Newell's Old Boys avant d'embrasser une carrière de coach hétéroclite qui l'a mené du Mexique à l'Athletic Bilbao, en Espagne, en passant par les sélections du Chili et de l'Argentine, avec laquelle il remporta la médaille d'or aux Jeux olympiques d'Athènes, en 2004. Plus de 20 ans après son départ du banc des Newell's Old Boys, Bielsa reste présent, et pas seulement dans les esprits. Le stade des "Lépreux" (c'est ainsi qu'on surnomme les joueurs de ce club argentin), d'une capacité de 39.000 places, porte ainsi le nom de Marcelo Bielsa.

Le club et se s supporters ne l'ont pas oublié. La réciproque est vraie. L'an dernier, l'ancien coach de l'OM a ainsi donné plusieurs millions d'euros pour la construction d'un grand centre d'entraînement censé donner un nouveau souffle au club. Avant peut-être de le rejoindre à nouveau pour écrire un chapitre supplémentaire à la légende du "Loco" Bielsa...