Rudi Garcia, le bâtisseur de Rome

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MERCI SERGENT - L’entraîneur français de l’AS Roma est la pierre angulaire du vice-champion d’Italie.

Beaucoup lui prédisait l’enfer, il est en passe de devenir l’ange gardien de la cité éternelle. Rudi Garcia, l’entraîneur français de l’AS Roma, leader ex-æquo du championnat d’Italie avec la Juventus Turin, a réussi en un peu plus d’un an à se mettre les bouillants tifosi de la capitale italienne dans la poche. Avant d’affronter Manchester City mardi soir  pour le choc du groupe E de Ligue des champions, son équipe reste sur six victoires en autant de rencontres officielles. Pour Olivier Cougard, correspondant d’Europe 1 en Italie, l'ancien coach de Lille s’inscrit dans un projet "à long terme. Il a la confiance de tout le monde à Rome : du président, des joueurs et des supporters." Mais alors, Rudi Garcia peut-il devenir le bâtisseur de la Roma, à la manière de ce qu'a fait Arsène Wenger à Arsenal ?

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L’homme du redressement. Le succès du Français était pourtant loin d’être acquis. A son arrivée, à l’été 2013, la Roma sort alors d’une saison terrible, achevée à une très décevante 6e place. Pire, le club de la Louve perd en finale de la Coupe d’Italie contre l’ennemi juré, la Lazio Rome. Mais avec Rudi Garcia, tout change. "Il a battu tous les records la saison dernière. Il faut quand même se rendre compte que jamais dans son histoire la Roma n’avait totalisé autant de points", constate Olivier Cougard. Avec 85 points, les Romains terminent à la deuxième place de Serie A, seulement devancés par une Juventus intouchable. Grâce à cette très belle saison, Rudi Garcia bénéficie désormais d’un crédit presque illimité dans la capitale italienne. Il ne lui manque plus qu'un titre de champion, comme avec le LOSC en 2011, pour devenir une légende romaine.

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Un meneur hors pair. Pour se mettre le bouillant peuple romanista dans la poche, ce qui est déjà un exploit, Rudi Garcia a d’abord joué sur le mental de ses troupes. Olivier Cougard explique : "Il a apporté sa rigueur et sa rage de vaincre à tout le groupe." Symbole de cette méthode : le renouveau des deux joueurs emblématiques du club et champions du monde 2006 avec l’Italie, le milieu de terrain Daniele De Rossi et le légendaire attaquant Francesco Totti. "Rudi Garcia leur a redonné confiance. Avec lui, De Rossi est redevenu le joueur fantastique qu’il était. Et il sait parfaitement gérer Totti, qui est un Dieu à Rome."

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Le jeu, le jeu, et encore le jeu. Mais le travail de Rudi Garcia ne s’est pas arrêté à des séances de psychothérapie. L’AS Roma développe un jeu offensif, sans doute le plus plaisant à l’heure actuelle en Italie. Le CSKA Moscou peut en témoigner, balayé 5 à 1 lors du premier match de Ligue des champions. Olivier Cougard confirme : "Les supporters sont ravis d’aller au stade. C’est une équipe très belle à voir jouer, qui fait le spectacle. Et ça, c’est essentiel pour les tifosi." Les fans sont conquis, tout comme la direction du club. Selon la Gazzetta dello Sport, Rudi Garcia est ainsi le 3e entraîneur le mieux payé d’Italie, avec 2,8 millions d’euros net par an. Preuve de la confiance totale placée en lui.

Objectif nouveau stade, mais... Car les Giallorossi sont en train de franchir un cap, aussi bien sur qu’en dehors du terrain. Un projet symbolise cette évolution : le futur stade de la Roma, totalement financé par des fonds privés. Présentée en mars 2014 par les propriétaires américains du club, cette nouvelle enceinte de 60.000 places devrait voir le jour en 2016. Avec Rudi Garcia sur le banc ? "Oui, je le pense. A moins qu’un grand club européen le sollicite d’ici là, ce qui pourrait le faire réfléchir à partir. Mais sinon, je le vois rester un bon moment", soutient Olivier Cougard. Les supporters de la Roma ne demandent que ça.