Pourquoi on aime Didier Drogba

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LIGUE DES CHAMPIONS - Chelsea compte sur son attaquant pour faire vaciller le Barça, mardi.

Malgré un genou enflé, Didier Drogba devrait être aligné mardi soir à la pointe de l'attaque de Chelsea, face au Barça, au Camp Nou, en demi-finales retour de la Ligue des champions. Seul buteur à l'aller, l'Ivoirien avait impressionné et prouvé à tous qu'il restait, à 34 ans, l'un des meilleurs joueurs au monde. Europe1.fr a listé les quatre facettes qui nous font aimer cet attaquant d'exception.

Drogba face à Copenhague (930x620)

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Drogba, le joueur. Didier Drogba n'est pas Lionel Messi. C'est entendu. Au petit Argentin, l'Ivoirien oppose un autre modèle de football, moins fluide, plus animal. Il y a tout d'abord cette taille, importante (1,89 m), qui lui permet de prendre quantité de ballons de la tête. Mais il associe à ce physique imposant une justesse de pied exceptionnelle, dont il a fait la démonstration lors du match aller face au Barça en laissant plusieurs fois sur place son vis-à-vis par la qualité de sa prise de balle. La tête, les pieds, Drogba sait marquer avec toutes les parties de son corps (155 buts en 332 matches avec Chelsea). L'ouverture du score contre Tottenham, le 15 avril, avec contrôle de la poitrine dos au but, petit dribble du droit et frappe enchaînée du gauche (son "mauvais" pied) donne une idée assez précise de ce que ce joueur est capable de faire.

Drogba ouvre le score face à Tottenham (à 1'50") :

Didier Drogba envoie la Côte d'Ivoire en demi-finale, 930

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Drogba, le guerrier. A sa technique exceptionnelle, l'Ivoirien associe un tempérament à l'avenant. Ce n'est pas seulement un attaquant, c'est également un combattant. Son match aller contre Barcelone, où il s'est battu pendant plus de 90 minutes aux quatre coins du terrain, notamment face à Carles Puyol, a été un modèle du genre. S'il passe beaucoup de temps au sol (plus de trois minutes au total lors du match aller, ont calculé les médias anglais, taquins) et parfois pour de mauvaises raisons (on l'accuse parfois d'en rajouter), il prend également beaucoup de coups. Mais il finit toujours par se relever, comme après ce terrible choc en début de saison avec le gardien de Norwich qui avait entraîné une commotion cérébrale. Deux matches plus tard, il marquait face à Swansea... Il y a deux ans, une semaine avant le début de la Coupe du monde, il avait été victime d'une fracture au bras droit. Onze jours plus tard, il était titulaire face au Portugal, avec le bras en écharpe. Alors ce n'est certainement pas un genou gonflé qui va l'empêcher de disputer cette demi-finale retour de la Ligue des champions.

Didier Drogba, buteur face à Stoke (930x620)

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Drogba, l'athlète. Malgré les coups, les blessures et les changements d'entraîneur, Drogba reste au top avec Chelsea, alors qu'il a fêté ses 34 ans le 11 mars. Quel est le secret de sa longévité ? "La récupération", estime son agent, Thierno Seydi, dans les colonnes du quotidien L'Equipe. "Didier prend énormément soin de lui-même et récupère vite et bien." Dans un passionnant entretien accordé à L'Equipe mag en décembre 2010, "DD" livrait une partie des secrets de sa réussite, et notamment sa collaboration avec un "fasciathérapeute". "Il y a du travail crânien afin d’atteindre le plus de relâchement possible", expliquait-il. "Il s’agit de mettre en route les différents systèmes de récupération du corps, à partir des psoas pour vidanger au niveau des jambes, du plexus mésentérique, de la citerne de Pecquet… Le fait d’activer ces zones permet un nettoyage accéléré de l’organisme." Oui, Drogba connaît son corps et ne laisse rien au hasard, sur le terrain comme en dehors, ce qui en fait un footballeur définitivement à part. "Je suis plus qu'un guerrier", déclarait-il alors. Nous n'en avons jamais douté.

Drogba marque avec l'OM face à Newcastle :

Didier Drogba, face au Partizan (930x620)

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Drogba, l'homme. L'été prochain, cela fera huit ans que Didier Drogba a quitté l'Olympique de Marseille pour rejoindre Chelsea. Mais sur la Canebière, les supporters le regrettent encore. Pourtant, l'Ivoirien n'y a pas passé qu'un an. Mais en 55 matches (et 32 buts !), "Didier", comme le surnomment encore les fans de l'OM, a eu le temps de marquer les esprits par ses qualités de footballeur mais aussi d'homme. Fidèle, il l'est resté à l'OM, lorsqu’il hurla son attachement au club après un but avec Chelsea face au PSG, en Ligue des champions. En huit saisons passées à Londres, les hurlements de joie et de colère face caméra ont façonné sa légende, à l'instar de ce "f**ing disgrace" lancé après l'élimination face au Barça, en 2009. Fidèle, déterminé, Drogba fait parler de lui, mais rarement en dehors du pré. Plutôt qu'une (quatrième) Coupe d'Angleterre et un exil en Chine, on le verrait bien cette année remporter pour la première fois la Ligue des champions et effectuer son retour en France. Par exemple à Marseille, pour que l'histoire soit belle.