Pourquoi le PSG a réussi son mercato

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TRANSFERTS - Le marché d'hiver est clos. Europe1.fr fait le bilan des emplettes parisiennes.

Le mercato s’est achevé mardi soir à minuit. Et sans surprise, le PSG a été le club le plus dépensier de Ligue 1 en déboursant plus de 18 millions d’euros (loin devant Lille avec 8 millions d’euros). Si on sort la calculette et qu’on additionne ce montant avec les 89 millions déjà dépensés l’été dernier, le club de la capitale devance pour la première fois les plus grands d’Europe comme Chelsea et Manchester City. Mais tous ces zéros suffisent-ils à garantir de bons résultats ? Sans oublier les gros couacs autour de David Beckham, Alexandre Pato ou encore Carlos Tévez. Alors, le PSG a-t-il réussi son mercato ? Europe1.fr fait le bilan. 

Un recrutement très brésilien... Maxwell, lieu de naissance : Vila Velha. Alex, lieu de naissance : Niteroi. Thiago Motta, lieu de naissance : Sao Bernardo do Campo. Trois villes toutes situées au Brésil.  Si le milieu de terrain de l’Inter arrivé mercredi à Paris joue désormais en sélection italienne, les trois recrues parisiennes de ce mois de janvier sont toutes originaires du pays de Pelé. Un hasard ? Pas vraiment pour Javier Prieto Santos, journaliste pour le magazine So Foot. "Depuis l’arrivée d’Artur George au début des années 1990, la filière brésilienne est devenue une tradition au PSG". L’objectif est assez simple : intéresser le plus de monde possible autour de cette équipe. "Les supporters du PSG ne sont pas vraiment des connaisseurs. Pour les gens, le "Brésilien", c’est forcément un bon joueur de foot. Même si c’est un énorme raccourci, ça marche. Après Leonardo n’est pas bête. Ce n’est pas uniquement parce qu’ils ont le passeport brésilien qu’ils sont bons".

Leonardo-Alex

... mais pas des fin techniciens. Ces trois nouvelles recrues (Maxwell, Alex et Thiago Motta), ne sont pas vraiment des adeptes des grigris et des passements de jambe à la chaîne. "Le foot brésilien a évolué", constate Javier Prieto Santos, spécialiste du football sud-américain. "Ce sont des joueurs beaucoup plus physiques. Avec les trois recrues du mercato, il ne faut pas vraiment s’attendre à du joga bonito. En revanche, ces mecs-là ne lâchent rien, ils sont capables d’avaler des kilomètres sans suer". Avec 19 joueurs à vocation défensive dans le groupe, Carlo Ancelotti tient peut-être son fameux cateneccio à la sauce italienne.

Et la fameuse star ? Annoncé fin décembre, David Beckham a finalement décliné l’offre parisienne. Même chose pour l’avant-centre milanais, Pato. Le dossier Tevez est, lui, en stand-by au moins jusqu’à l’été prochain. "Ils auraient aimé attirer une star dès le début de l’année", confirme Ronan Folgoas, journaliste au Parisien. "De ce point de vue-là, le mercato parisien n’est pas une réussite totale". Mais ce n’est peut-être que partie remise. Si les Parisiens décrochent une place dans les trois premiers, ils disputeront la Ligue des champions. Une compétition qui pourrait peser dans la balance des négociations. "L’été prochain, ils vont faire sauter la banque", explique Javier Prieto Santos. "Ils ont recruté des "seconds couteaux" brésiliens pour ensuite faire venir les Kaka, Pato, Neymar and co".  Une impression confirmée par le coach lui-même, Carlo Ancelotti, jeudi dans les colonnes du Corriere dello Sport : "nous pensons déjà à l’avenir, à la saison prochaine. Nous voulons une équipe forte pour conquérir tous les titres l’année prochaine".

Pato

Un problème en attaque. Lors du mercato d’hiver, Paris a acheté quatre nouvelles recrues (Maxwell, Alex, Thiago Motta et Ronan le Crom - troisième gardien) et vendu un joueur, Melvut Erding à Rennes (7 millions d’euros). "C’est le paradoxe du mercato parisien", estime Ronan Folgoas, journaliste au Parisien. "Il ne reste plus que deux purs attaquants, Kévin Gameiro et Guillaume Hoarau. Et quand on regarde l’efficacité actuelle de ces deux joueurs, Paris n’est pas vraiment à l’abri". Exemple à l’appui samedi dernier en championnat. Le PSG se déplace à Brest. Paris gagne (1-0) mais Paris peine à tuer le match.

Quel est le bilan ? Avant l’arrivée des Qataris à la tête du PSG, l’achat de trois joueurs à des grands clubs (Maxwell à Barcelone, Alex à Chelsea et Thiago Motta à l’Inter Milan) aurait fait les gros titres pendant plusieurs jours. Après l’annonce de grosses stars comme Beckham ou Pato, ces transferts sont presque passés au second plan. "Ils ont quand même fait leurs courses dans un supermarché de qualité", note Ronan Folgoas pour qui le PSG a réussi "moyennement" son mercato. Pour Javier Prieto Santos, la note est bien meilleure. "C’est une politique de recrutement très logique. Malgré les couacs, c’est un bon mercato. Ancelotti a les bases défensives de son fameux arbre de Noël (schéma tactique 4-3-2-1, ndlr)". Et de conclure : "cet été, ils complèteront avec des joueurs en attaque".