Pourquoi Deschamps a été choisi

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avec agences , modifié à
EQUIPE DE FRANCE - Le nouveau sélectionneur des Bleus a des atouts à faire valoir à son poste.

Après une semaine de réflexion, Noël Le Graët a décidé de confier les rênes de l'équipe de France à Didier Deschamps. Pour succéder à Laurent Blanc, qui n'a pas trouvé de terrain d'entente avec la FFF pour un renouvellement de son contrat, Le Graët a fait le choix d'un autre membre de la génération 1998. Un choix unanimement salué. Voilà pourquoi.

Deschamps en 98

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Le capitaine. Même si son statut d'ancien cadre de l'équipe de France n'est pas à remettre en cause, Laurent Blanc n'a pas eu la même influence que Didier Deschamps dans la conquête des titres de champion du monde en 1998 et de champion d'Europe en 2000 avec les Bleus. "DD", qui fut également du titre européen de l'OM, en 1993, était le capitaine de ces deux formations. Deux images illustrent son influence incommensurable dans le vestiaire des Bleus : celle le présentant haranguant ses coéquipiers à la mi-temps de la finale de la Coupe du monde 1998, dans le documentaire "Les Yeux dans les Bleus", et celle du sélectionneur Roger Lemerre, qui, quelques minutes après la victoire en finale de l'Euro, tentait de le faire revenir (en vain) sur sa décision d'arrêter la sélection. "Didier Deschamps a été un grand capitaine : c'est important dans une équipe d'avoir un joueur qui peut analyser le match et cadrer les gars", observe Lilian Thuram. Il faudra maintenant que Deschamps trouve son "Deschamps"...

Deschamps à l'OM (930x620)

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Le gagneur. Le palmarès de Didier Deschamps n'a rien à voir avec ceux de ses prédécesseurs, Raymond Domenech et même Laurent Blanc. "DD" a été champion de France avec l'OM en 2010, a remporté la Coupe de la Ligue à quatre reprises (trois fois avec l'OM, de 2010 à 2012, et une fois avec Monaco, en 2003) et le Trophée des champions avec l'OM en 2010 et 2011. "J'ai toujours su transmettre mon énergie, mon envie, ma gagne", explique Deschamps. "Je joue pour gagner, pas pour m'amuser; même si le plaisir est important, ce qui compte avant tout, c'est gagner." Avec Monaco, il est également allé en finale de la Ligue des champions, en 2004, avec un effectif bien moins rutilant que celui de ses rivaux. Avec les Bleus, ce talent pourra servir.

Deschamps à la Juve

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L'expérience. Lorsqu'il est arrivé à la tête de l'équipe de France, Blanc était encore un tout jeune entraîneur, avec une seule expérience, à Bordeaux, entre 2007 et 2010. Deschamps, lui, a déjà entraîné trois clubs, et non des moindres : Monaco et l'OM, en France, mais aussi la Juventus Turin, en Italie, qu'il a aidée à retrouver la Serie A après une année de purgatoire en Serie B en raison de son implication dans l'affaire des matches truqués. Deux pays, deux championnats et huit ans de présence sur le banc : parmi les entraîneurs français, rares sont ceux à présenter un tel pedigree. C'est sûr, "DD" est maintenant mûr pour être sélectionneur.

Le caractère. En 2005, Deschamps n'avait pas hésité à quitter Monaco pour divergences de vue avec les dirigeants. Puis, durant ses saisons sur le banc de l'OM, il s'est signalé par sa gestion quelquefois musclée de certains dossiers, comme ce fut le cas avec André-Pierre Gignac, qu'il avait écarté du groupe professionnel. Loin du robinet d'eau tiède d'un Blanc, Deschamps est du genre à allumer des mèches dans un style mi-taquin mi-autoritaire qui devrait faire merveille en équipe de France. "Guerrier de la troupe, Chef de la bande", il l'a toujours été selon Robert Budzinski, qui l'a côtoyé à ses débuts à Nantes. L'autorité que Deschamps dégage, mais aussi celle qu'il exprime, devraient lui être fort utiles dans ses nouvelles fonctions...