Wenger et Monaco : comme on se retrouve !

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DEUX AMOURS - Le huitième de finale de Ligue des champions entre Arsenal et Monaco a un goût forcément particulier pour l'entraîneur alsacien.

Pour la jeune génération, Arsène Wenger n'est associé qu'à un seul club : Arsenal, dont il est le manager depuis près de 19 ans. Une association facilitée jusqu'à la caricature par la correspondance orthographique. Et pourtant, "Arsènal" a également marqué l'histoire d'un autre club : l'AS Monaco. L'ironie de l'histoire a voulu que ces deux clubs, "ses" deux clubs, se retrouvent cette saison en huitièmes de finale de la Ligue des champions. Retour en cinq chiffres sur l'histoire d'Arsène le Monégasque.

Tant que ça ! Quand on évoque le nombre de saisons passées par Wenger à Monaco, on est surpris. Oui, l'entraîneur des Gunners, aujourd'hui âgé de 65 ans, a passé sept saisons dans la Principauté. "C'était ma première occasion d'être dans un grand club. J'étais très jeune et vous êtes toujours reconnaissant pour ça", a reconnu Wenger, mardi soir, en conférence de presse. Quand Jean-Louis Campora l'appelle en 1987, Wenger n'a que 36 ans mais possède déjà une expérience d'entraîneur, de trois saisons, à Nancy, qui s'est achevé par une descente en division 2.

Le Monaco de Wenger remporte la Coupe de France 1991 :

Wenger n'a pas attendu de traverser la Manche pour ouvrir son palmarès, qui compte aujourd'hui 13 titres avec Arsenal, dont trois de champion d'Angleterre. Avec Monaco, l'Alsacien a en effet remporté deux trophées : celui de champion de France en 1988 puis la Coupe de France en 1991. Ce dernier est peut-être le plus important car il est le seul qu'il a réussi à subtiliser à l'hégémonique Olympique de Marseille de Bernard Tapie. En dehors de ce succès 1-0 en Coupe, l'ASM a toujours subi la loi de l'OM, non sans que cela n'irrite Wenger, opposant farouche à Tapie. Et quand l'OM a été exclu de la Ligue des champions 1993-94 à la suite de l'affaire VA-OM, Monaco n'a pas hésité à récupérer l'invitation, que le PSG avait déclinée…

Arsène Wenger avec Jean Petit (à g.) et Jean-Louis Campora, le président (à dr.) lors de l'annonce de leur participation à la Ligue des champions 1993-94 en remplacement de l'OM :

Arsène Wenger avec Jean-Louis Campora (960x640)

© Jacques SOFFER/AFP

Wenger n'a pas été que l'homme de deux clubs. Il a débuté à Nancy, donc, puis a entraîné un autre club, pendant trois saisons également, entre son départ de Monaco en 1994 et son arrivée à Arsenal en 1996 : le Nagoya Grampus, au Japon. Il y a remporté deux trophées également, la Coupe de l'Empereur et la Supercoupe du Japon. 

C'est la première fois que les deux clubs de coeur de Wenger s'affrontent sur la scène européenne, dès la saison du retour de Monaco en Ligue des champions. "Je suis heureux que Monaco soit de retour au top niveau mais je suis manager d'Arsenal depuis 18 ans maintenant et je suis concentré sur l'objectif de qualifier mon équipe pour les quarts de finale contre une belle opposition", a-t-il souligné mardi. Si les deux clubs s'affrontent pour la première fois en compétition officielle, ils ont déjà été opposés en match amical, et pas plus tard qu'en juillet dernier, lors de l'Emirates Cup, tournoi amical de début de saison qui se déroule, vous l'aurez peut-être deviné, à l'Emirates Stadium, le stade d'Arsenal. Et c'est l'ASM qui l'avait emporté (1-0), grâce à un but du Colombien Falcao, qui porte désormais les couleurs de Manchester United.

Pour le moment, le succès fuit Wenger sur la scène européenne, où il a connu trois défaites en finale. En 1992, au lendemain du drame de Furiani, l'ASM s'incline en finale face au Werder Brême (2-0). Huit ans plus tard, c'est cette fois aux tirs au but qu'Arsenal laisse échapper la Coupe de l'UEFA contre Galatasaray (0-0, 4-1 tab). Mais la défaite la plus cruelle sera peut-être celle concédée en finale de la Ligue des champions contre le Barça, au Stade de France, en 2006 (2-1). Réduit à dix dès la 18e minute, Arsenal mène 1-0 avant de céder deux fois dans le dernier quart d'heure. Depuis, les Gunners n'ont pas réussi à atteindre la finale et restent même sur quatre échecs consécutifs au stade des huitièmes. Wenger va tenter de mettre fin à cette série. Même si Monaco doit en payer le prix...