Ligue des champions : les ingrédients de la recette monégasque

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FOCUS - L'ASM a réalisé un exploit en s'imposant mercredi soir sur la pelouse d'Arsenal (3-1).

Ah Monaco... Que n'a-t-on pas entendu depuis le début de la saison sur cette équipe ? Ennuyeuse, gagne-petit, défensive : les adjectifs les plus dépréciatifs lui ont été accolées. Souvent à raison. Mais autant sa stratégie de jeu a parfois pu passer pour du "je-m’en-foutisme" en Ligue 1, autant l'appliquer avec un tel succès sur la scène européenne relève du remarquable. Mercredi, en huitièmes de finale aller de la Ligue des champions, les joueurs de Leonardo Jardim, se sont même imposés 3-1 à Arsenal. Pourtant, les moteurs de la recette monégasque n'ont pas changé...

Une défense de fer. Deux buts en sept matches européens : le bilan de l'ASM au niveau défensif confine à l'excellence. Comme en phase de poules, les Monégasques se sont d'abord appuyés sur un bloc défensif très bien organisé. Ils ont su faire le dos rond durant les dix premières minutes durant lesquelles Arsenal s'est créé plusieurs situations chaudes. Ensuite, Aymen Abdennour, brillant, a petit à petit pris le dessus physiquement sur Olivier Giroud. Souvent nerveux, le défenseur tunisien a cette fois été un gage de sérénité et a joué son rôle de "taulier" en l'absence de Ricardo Carvalho, blessé. Son association au tout aussi bouillant brésilien Wallace a pris de l'assurance au fil de minutes. Signe que cette ASM-là déteste prendre des buts, la première réaction d'Abdennour au micro a été de regretter celui d'Alex Oxlade-Chamberlain encaissé à la dernière minute du temps réglementaire. Ceci étant, sans ce but-là, le troisième de Yannick Ferreira-Carrasco ne serait sans doute jamais arrivé...

Une abnégation totale. Si l'ASM a si bien défendu, c'est aussi parce que tout le monde s'est attelé à la tâche, notamment les milieux de terrain. Remonté d'un cran pour pallier les absences de Jérémy Toulalan, l'habituel dépositaire du jeu monégasque, et du prometteur Bernardo Silva, le Brésilien Fabinho a réalisé une performance de choix, tout comme ses deux acolytes du milieu, Joao Moutinho et Geoffrey Kondogbia. Le premier, souvent discret en Ligue 1, a "gratté" le ballon du 3-1, été précieux dans la conservation et sa talonnade, splendide, de la 61e minute pour Anthony Martial, aurait pu déboucher sur un but incroyable. Comme Moutinho, Kondogbia a souvent été inspiré dans ses replis défensifs et incisif devant, comme le prouve son but, certes un peu heureux.

Le but de Berbatov, un modèle :

Un art consommé du contre. L'ASM sait bien défendre. Mais elle sait aussi bien attaquer à partir d'une phase défensive. Le deuxième but inscrit par Dimitar Berbatov en est le plus bel exemple. En deux passes, l'ASM a réussi à faire voler en éclats la défense des Gunners, bien naïve sur le coup il est vrai. Une récupération basse de Fabinho, une ouverture sur le côté de Martial, auteur d'une remise parfaite dans la course de Berbatov. Le Bulgare, en manque de réussite ces derniers temps, a ici réussi le geste juste en ouvrant parfaitement son pied pour mettre le ballon hors de portée de David Ospina. En deux tirs - les deux premiers tirs cadrés de la partie ! -, Monaco venait d'offrir une leçon de réalisme au 3e de Premier League, un peu comme ils l'avaient fait à Leverkusen en novembre (1-0). Le troisième et dernier but n'est pas mal non plus. Moutinho récupère, Bernardo Silva "enrhume" son garde du corps pour lancer Ferreira Carrasco. Le Belge fait le reste, avec le poteau rentrant...

Un zeste de chance. Car pour en arriver jusqu'à ce résultat de 3-1, pas vraiment logique mais pas immérité non plus, l'ASM a également bénéficié d'un zeste de chance. Il y a eu ce poteau rentrant mais aussi l'incroyable maladresse des Gunners, à commencer par celle d'Olivier Giroud. L'international tricolore a manqué trois-quatre occasions franches et notamment cette reprise, seul au niveau du point de penalty, qu'il expédia largement au-dessus (61e). Il fut remplacé par Theo Walcott, qui ne fut pas plus heureux. Il dévia le tir de son coéquipier Danny Welbeck qui semblait prendre le chemin du but (65e)... L'AS Monaco n'a peut-être pas encore la chance du champion mais elle a assurément celle d'un très probable quart de finaliste de la Ligue des champions.

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