Le PSG va-t-il abandonner le Parc ?

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avec Pascal Normand , modifié à
LIGUE 1 - Les dirigeants se veulent rassurants mais les rumeurs d'un déménagement enflent.

Le déménagement du PSG au Stade de France est un serpent de mer aussi vieux que l'enceinte dyonisienne. Depuis 1998 et l'inauguration du stade pour la Coupe du monde en France, la question de voir un jour les Rouge et Bleu évoluer à Saint-Denis se pose. Entre hésitations des dirigeants et colère des supporters (la fameuse banderole "Le Parc est à nous, Saint-Denis, on s'en fout" a longtemps donné le ton dans les tribunes), la chose ne s'est jamais faite. Or, depuis le rachat du club, l'été dernier, par Qatar Sports Investment (QSI), la question de savoir si le PSG va quitter son stade historique, dans lequel il est installé depuis 1974, n'a jamais été autant d'actualité.

Deux saisons à Saint-Denis en 2013-15

Et d'abord parce que le PSG va bien quitter son stade, l'espace de deux saisons. En effet, entre 2013 et 2015, le club de la capitale va évoluer au Stade de France. Le Parc des princes, construit à la fin du XIXe siècle et rénové dans les années 1970, doit subir un lifting en vue de l'Euro 2016 organisé en France. En novembre dernier, le quotidien Le Parisien annonçait que ces travaux pourraient bien durer une année de plus, forçant le PSG à rester à Saint-Denis jusqu'à l'Euro 2016.

Mardi, le quotidien précise désormais que le PSG pourrait recevoir Marseille au Stade de France, le 8 avril prochain, dans le cadre de la 31e journée de championnat. Simple "test" en vue de la saison 2013-14 ou premier acte d'un déménagement définitif qui semble se dessiner chaque jour un peu plus ? Si la chose se fait, on pourra s'interroger. Le conditionnel est de mise. En effet, la billetterie pour le match de l'OM est déjà ouverte depuis plusieurs semaines et les virages et quarts de virage... du Parc sont déjà complets.

PSG-Lille, finale de la Coupe de France 2011 (930x620)

Reste que cette rumeur présente à la Une du Parisien intervient quelques jours après une autre rumeur, relayée et étayée par RMC : celle de l'entrée de QSI, actionnaire principal du PSG, dans le capital du Consortium du Stade de France. Actuellement géré par deux sociétés françaises, Vinci et Bouygues, le Consortium dégage chaque année plusieurs millions d'euros de profit.

Comme le souligne RMC, Vinci, comme Bouygues, a tout intérêt à traiter avec le Qatar, organisateur de la Coupe du monde 2022 et pourvoyeur de marchés de construction colossaux, estimés à 100 milliards de dollars, soit 78 millions d'euros. Simple affaire de business ou première pierre posée pour l'établissement du PSG à Saint-Denis ?

"Le Parc des Princes comme le Stade de France a ses avantages", explique l'économiste du sport, Frédéric Bolotny, au micro d'Europe 1. "L'avantage principal du Parc des princes, c'est la maîtrise de son principal outil de production. On peut penser que le PSG obtiendra tout ou partie le bail emphytéotique que va lancer la mairie du Paris. C'est-à-dire qu'il sera pratiquement dans ses murs. L'avantage du Stade de France, c'est bien évidemment sa taille, mais avec la problématique du partage du gâteau avec le Consortium." D'où l'intérêt d'avoir la part la plus large possible dans le Consortium...

Mardi, QSI a tenu à mettre les choses au clair dans un communiqué. "La rumeur d'une offre de rachat dans le Consortium du Stade de France est totalement fausse", dément l'actionnaire principal du PSG, qui précise également : "le Paris Saint-Germain, sous la direction (du directeur général) Jean-Claude Blanc, travaille de manière approfondie sur le projet de rénovation du Parc des Princes en liaison et collaboration étroite avec l'ensemble des acteurs concernés par ce projet et notamment la Mairie de Paris, Vinci et Colony Capital".

"Le Parc, un stade vieux et inadapté"

Le Parc fête Pauleta (930x620)

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Mais, derrière les communiqués rassurants, une réalité pointe : la direction du PSG se sent à l'étroit au Parc des princes. Le mois dernier, Leonardo avait eu des mots maladroits. Ou prémonitoires."A Paris, nous jouons dans un stade vieux et inadapté, où il y a des concerts et des manifestations qui détruisent la pelouse. On n'en peut plus", avait lâché le directeur sportif brésilien dans le quotidien italien La Repubblica. Si les dirigeants de QSI ont depuis tenu à tempérer ses propos, le projet de rénovation du Parc élaboré par Vinci et Colony Capital (ancien propriétaire du PSG...) ne les enthousiasment pas outre-mesure. En effet, les travaux feraient passer la capacité du stade de 45.700 à 47.000 seulement en raison de l'architecture atypique du stade. Un autre projet, encore à l'étude, pourrait porter ce nombre à 50.000 avec un abaissement de la pelouse.

Cela reste loin, très loin des rêves de grandeur de QSI, qui constate qu'il arrive à remplir convenablement le Parc depuis le début de la saison. Avec 41.490 spectateurs, le PSG possède la meilleure moyenne de spectateurs de France et le troisième taux de remplissage (87,5%). Le tout, sans Beckham ni star internationale.

Quitter le Parc, ce serait également rompre les liens avec la mairie, qui possède le stade et qui fait montre d'une certaine défiance depuis l'arrivée de QSI aux commandes, avec notamment une baisse des subventions. Mercredi, les joueurs et le staff du club seront reçus par Bertrand Delanoë. On pourrait y discuter d'une dernière éventualité : raser le Parc, comme l'évoque L'Equipe mardi.

Radicale, cette solution aurait au moins le mérite de conserver le côté historique de la localisation Porte de Saint-Cloud, dans Paris, d'augmenter la capacité du stade et d'éviter d'occuper un lieu, le Stade de France, déjà chargée d'une histoire qui n'est pas celle du PSG. Cette solution est celle qui a été retenue par Arsenal, qui a étruit Highbury pour s'installer à l'Emirates Stadium. a Mais (re)construire un stade prendrait évidemment un certain temps. Mais, en attendant, le PSG pourrait toujours jouer au Stade de France...

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