Le PSG à la sauce italienne

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FOOT - Europe1.fr se penche sur la nouvelle gestion du club parisien.

Depuis l’arrivée des Qataris à la tête du PSG, le grand public a pu découvrir de nouveaux visages sur le terrain comme Javier Pastore, Salvatore Sirigu, Kévin Gameiro ou encore Milan Bisevac et Mohamed Sissoko. Mais ce qui frappe, c’est surtout le nombre d’Italiens présents dans le staff : Leonardo, le "superboss" d’origine brésilienne mais qui a fait toute sa carrière au Milan AC, le nouveau coach, Carlo Ancelotti, Giovanni Mauri le préparateur physique et, Jean-Claude Blanc, le directeur général délégué du club, Français mais ancien président de la Juventus de Turin. Un PSG cuisiné la sauce arrabiata, ça change quoi ?

Un style, une tactique et de la rigueur

En embauchant Carlo Ancelotti, Leonardo avait sa petite idée derrière la tête : essayer d’importer le style italien au PSG. Dès son premier match, l’ancien coach du Milan AC a imposé sa nouvelle tactique, le fameux "arbre de Noël", un 4-3-2-1 très strict avec une bonne assise défensive. Pascal Normand a suivi samedi soir pour Europe 1 le match contre Toulouse (3-1) et il a déjà constaté quelques changements. "Ancelotti veut s’appuyer sur des joueurs comme Mohamed Sissoko, Salvatore Sirigu, Javier Pastore ou encore Jérémy Ménez, tous passés par la Serie A. C’est un signe fort".

Lucas Duvernet Coppola est journaliste pour le magazine So Foot. Basé à Rome, il suit le football italien depuis plusieurs années. "Quand tu ouvres la Gazzetta dello Sport (quotidien sportif italien, ndlr), on parle du PSG de Serie A. Ancelotti veut imposer à Paris la rigueur défensive qu’il a bien développé à Milan".

Le GPS et la diététique

Un nouveau schéma tactique sur le terrain et à l’entraînement, des méthodes beaucoup plus draconiennes. Invité du Canal Football Club dimanche soir, Leonardo a expliqué dans les détails la nouvelle feuille de route du PSG. "Aujourd’hui, on cherche une nouvelle gestion. Le joueur de foot est un athlète et il y a certaines choses obligatoires pour avoir un rendement suffisant pendant 10 mois". Et d’expliquer : "un joueur ne peut pas arriver le matin, prendre une barre chocolatée et manger ensuite une pizza à 13h. Ça, ce n'est pas possible. Aujourd’hui, on mange au Camp des Loges, on a le contrôle de l’entraînement, on a le GPS, on connaît le poids idéal de chaque joueur. Ils vont être contrôlés".

PSG-2

Des techniques modernes pour un meilleur suivi des performances des joueurs. Le GPS n’est pas destiné à suivre les joueurs en-dehors du Camp des Loges mais à optimiser leurs performances sur un terrain. Avec l’arrivée d’Ancelotti, deux préparateurs physiques sont également arrivés au club, portant leur nombre à quatre. Et le management à l’italienne ne s’arrête pas là. Pas question de manger n’importe quoi et d’arriver en mauvaise condition à l’entraînement. "A Milan, il y a un restaurant diététique avec un chef qui soigne les joueurs. Leonardo pourrait s’en inspirer", explique Lucas Duvernet-Coppola.

Le foot, rien que le foot

Une nouvelle gestion qui n’est pas vraiment exceptionnelle aux yeux de Guy Roux, consultant Europe 1 et ancien entraîneur d’Auxerre. "C’est plus le professionnalisme à la française qui n’est pas à la hauteur. En France, les joueurs sont trop responsabilisés, c’est une sorte de démission". En Italie, rien à voir, les joueurs sont assistés dans tous leurs faits et gestes. "Dans un club italien, le joueur est encadré de telle manière à ce qu’il ne pense qu’au foot", raconte Lucas Duvernet-Coppola. "Il y a des gens qui sont payés pour penser à sa place. Si un joueur regarde ses chaussures à l’entraînement, quelqu’un arrive pour lui proposer de les changer, un prof d’italien est mobilisable en permanence, on s’occupe d’acheter des meubles pour lui, etc".

Mais on n’importe pas une nouvelle marque de fabrique en une semaine. Lors de la conférence de presse pour l’arrivée de Maxwell, le traducteur n’était pas à la hauteur, Leonardo a dû prendre le relais. Une faute de débutants qu’on ne verrait pas dans un grand club comme la Juve ou le Milan. "Aujourd’hui, le PSG vu d’Italie donne un peu l’impression d’un sacré fourre-tout", lâche ce spécialiste du foot italien. Et de conclure : "il manque encore pas mal d’ingrédients pour que la sauce italienne prenne vraiment".