Le Losc est-il devenu un grand club ?

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LA POLEMIQUE - Lille débute sa campagne européenne, mercredi soir, face au BATE Borisov.

Passé avec succès par les barrages, le Losc participe pour la deuxième année consécutive à la Ligue des champions dans un groupe qui semble à sa portée (Bayern Munich, Valence et BATE Borisov). Eliminé dès la phase de poules l'an dernier, avec une quatrième place à la clé, le club nordiste va cette fois disputer la compétition dans son Grand stade mais délesté de son maître à jouer, Eden Hazard. Lille s'est-il donné les moyens de côtoyer régulièrement les sommets ? La question se pose.

Julien Froment, du service des sports d'Europe 1

Grand stade de Lille (930x620)

"A l'instar de l'Olympique de Marseille, du Paris Saint-Germain ou encore de l'Olympique lyonnais, Lille est devenu un élément incontournable du paysage footballistique français. Trustant le haut du tableau depuis maintenant trois saisons, le Losc peut être considéré - à juste titre - comme l’un des clubs qui compte le plus dans l’Hexagone. Si la vente d’Eden Hazard à Chelsea cet été pour 40 millions d’euros a pu être perçu comme un aveu de faiblesse face à la puissance économique des cadors européens, Lille a su réinvestir cet argent à bon escient, en recrutant des joueurs chevronnés - Salomon Kalou, champion d’Europe en titre avec Chelsea, en est le parfait exemple - mais aussi des éléments d’avenir, comme Marvin Martin ou encore le Capverdien Ryan Mendes. Et que dire du "Grand Stade" de 50.000 places, inauguré le 16 août dernier ? Oubliée la vétuste enceinte de Villeneuve-d’Ascq, les Nordistes ont grillé la politesse à tous leurs principaux concurrents en France. Quand Marseille, Lyon ou Bordeaux devront encore attendre deux ou trois ans pour profiter de leur nouveau stade, les Dogues ont un nouvel écrin flambant neuf à leur disposition.  Avec une deuxième participation consécutive à la Ligue des champions, un effectif stable et compétitif, des finances saines et un stade ultramoderne, Lille a tout d’un grand. Mais il faudra à présent confirmer ce statut sur le terrain."

Alban Lepoivre, du service des sports d'Europe 1

Eden Hazard lors de son dernier match (930x620)

"Un doublé Coupe-Championnat (en 2011) ne fait pas tout. Le parcours du Losc de la Ligue 2 à la Ligue des Champions en moins de dix ans est certes un modèle mais ne place pas (encore) Lille dans la cours des grands : dans la gestion de son effectif par exemple. Le Losc n’a jamais réussi à bonifier son équipe depuis deux ans et n'a surtout jamais réussi à conserver ses meilleurs éléments, ce qui est la base des grands clubs. Dans un but d’équilibre des comptes peut-être, mais au détriment du sportif. Benoît Pedretti n’est pas Yohan Cabaye, Nolan Roux n'est pas Moussa Sow et surtout Salomon Kalou n’est pas Eden Hazard. Et le probable départ de Mathieu Debuchy d’ici à l’année prochaine est déjà compensé par Djibril Sidibé, auteur d’une belle saison en Ligue 2 avec Troyes mais pas au niveau du gratin européen. La baisse de régime se constate aussi sur le terrain. Lille est moins bon qu'il y a deux ans. En témoigne par exemple cette élimination prématurée en Ligue des Champions la saison dernière. Quatrième d’un groupe avec l’Inter Milan, le CSKA Moscou et Trabzonspor : l'énumération des adversaires suffit à démontrer les carences Lilloises. Mais avec un nouveau Grand Stade flambant neuf et des installations d’entraînement de haut niveau au domaine de Luchin, le Losc dispose néanmoins d'une bonne base pour devenir un club qui compte à l'avenir sur la scène européenne."