Le Bayern, meilleure équipe du monde ?

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LIGUE DES CHAMPIONS - Le Bayern défie le Barça, mardi soir, à Munich, en demi-finale aller.

Depuis plusieurs saisons, la vérité semble établie : le Barça est la meilleure équipe de la planète. Mardi, les Blaugrana affrontent le Bayern Munich, en demi-finales aller de la Ligue des champions. Pourtant, cette fois, il n'est pas si saugrenu de se demander si le Barça sera bien la meilleure équipe sur la pelouse...

Bayern vainqueur à Hanovre (930x620)

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Kolossal ! (colossal) 6-1, 6-1. Ce n'est pas un score de tennis mais les deux derniers résultats du Bayern en championnat, contre Wolfsburg et à Hanovre, ce week-end, pour une équipe déjà assurée de remporter son 23e titre de champion d'Allemagne depuis le 6 avril dernier. Ces deux derniers succès viennent compléter un tableau absolument incroyable en championnat : 20 points d'avance sur le dauphin, 89 buts marqués, 14 seulement encaissés, une différence de buts de +75 et une seule défaite cette saison en Bundesliga (le 28 octobre face au Bayer Leverkusen, 2-1) ! Le Barça n'a pas fait mieux, avec deux défaites et +66 "seulement" de différence de buts. Le Bayern n'a même concédé que trois revers cette saison toutes compétitions confondues (Leverkusen, à Borisov et Arsenal), soit deux fois moins que le Barça, qui en est déjà à six. Mais surtout, le Bayern, le titre en poche et qualifié pour la finale de la Coupe d'Allemagne, peut rêver d'un triplé, que le Barça a lui déjà laissé échapper après son élimination en demi-finales de la Coupe d'Espagne par le Real Madrid, en février dernier (1-1, 1-3).

Franck Ribéry (930x620)

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Wunderbar ! (formidable) Les mauvais esprits disent que le Barça, c'est un joueur, quand le Bayern, lui, est une équipe. Au vu du déroulement des quarts de finale de la Ligue des champions, on peut difficilement leur donner tort. Pendant que le Barça arrachait sa qualification face au PSG après une action initiée par l'inévitable Messi, le Bayern maîtrisait totalement son sujet face à la Juventus Turin, giflée deux fois 2-0. Avec le Bayern, le danger vient de partout. En Bundesliga, ils sont 16 joueurs différents à avoir marqué. Mario Mandzukic, le meilleur buteur bavarois, a signé 15 réalisations (en 21 matches) sur les 89 buts du Bayern (soit 17% seulement des buts). Messi, lui, a marqué 43 des 99 buts du Barça, soit 43%... Cette réussite collective, qui dépend rarement de celle d'un homme, enthousiasme l'entraîneur, Jupp Heynckes. "Les joueurs prennent du plaisir et leur comportement est superbe", résume-t-il. "Chaque joueur est motivé, le jeu est fluide, on est discipliné et on marque des buts magnifiques". Car, au-delà des chiffres et des statistiques, le Bayern, c'est aussi de l'émotion et un jeu qui force l'admiration par l'alchimie de ses talents individuels (Ribéry, Müller, Kroos, Schweinsteiger, etc.) et sa grande discipline collective.

Schweinsteiger avec le Bayern (930x620)

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Kräftig ! (fort) Ah ça, la Masia, on connaît. A chaque exploit du Barça, on nous ressort la même recette sur son fameux centre de formation, dont sont issus Messi, Iniesta ou encore Xavi. Mais qui a déjà entendu parler de celui du Bayern ? Et pourtant, l'ossature de l'équipe allemande, double finaliste de la Ligue des champions sur les quatre dernières éditions (comme le Barça...), est le fruit du centre de formation bavarois : Lahm, Badstuber, Alaba, Schweinsteiger, Kroos, Müller... Ces joueurs sont aujourd'hui les héritiers d'une philosophie de jeu qui n'est pas si éloigné de celle du Barça : pressing haut, possession du ballon et offensive à (presque) tout-va. Surprenant ? Pas tant que ça. Ces joueurs ont pour la plupart grandi sous la direction du Néerlandais Louis van Gaal, qui a dirigé le Bayern entre 2009 et 2011. Ce même Van Gaal qui, entre 1997 et 2000 puis en 2002-03, a coaché le Barça. Il fut un temps, l'OM rêvait de devenir le Bayern du Sud. Qui est donc un peu lui-même le Barça du Nord.

Un journaliste avec une pancarte de Guardiola (930x620)

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Lustig ! (drôle) Bayern-Barça, Barça-Bayern, ces deux clubs, qui ont chacun gagné la C1 à quatre reprises, semblent être liés par le destin. Il y a le palmarès, la philosophie de jeu, la puissance marketing, le poids régional, il y a eu les hommes, comme Van Gaal, et la saison prochaine, il y aura l'homme : "Pep" Guardiola (ici en carton, dans les mains d'un journaliste espagnol). Après une année sabbatique, l'ancien entraîneur des Blaugrana, qui a remporté 14 titres (sur 19 possibles !) entre 2008 et 2012 avec son club formateur, prendra la place de Jupp Heynckes sur le banc du Bayern la saison prochaine. Et voilà donc Guardiola au cœur du jeu médiatique de ce Bayern-Barça alors qu'il n'y participera pas... : "Pep a Barcelone dans son cœur", a convenu le directeur sportif du Bayern, Matthias Sammer. "Ça poserait un problème de l'interroger (sur le Barça). On ne va pas lui imposer cette contrainte morale de divulguer des infos sur son grand amour". Pourtant, la saison prochaine, c'est bien une carrière bavaroise que Guardiola va embrasser. Peut-être une preuve supplémentaire que le Bayern Munich est en passe de devenir aujourd'hui le nouveau cœur du football européen.