Le Barça est-il redevenu une machine à gagner ?

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"MSN" À HAUT DÉBIT - Le trio Messi-Suarez-Neymar porte actuellement un FC Barcelone de retour au sommet.
Messi face à Manchester City (1280x640)

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Le 1er novembre dernier, une semaine après avoir perdu sur la pelouse du Real Madrid le clasico de la phase aller (3-1), le Barça s'inclinait à domicile face au Celta Vigo (1-0), lors de la 10e journée de Liga, laissant s'échapper son rival au classement. Le spectre d'une deuxième saison de rang sans trophée majeur commençait même à poindre. Un peu moins de quatre mois plus tard, à l'approche du clasico retour, qu'il disputera dimanche soir face au Real, le Barça a inversé la tendance. Les Catalans, futurs adversaires du PSG en quarts de finale de la Ligue des champions, sont repassés devant au classement avec un point de marge.

Sur la période, il n'ont concédé que deux défaites, le 4 janvier, sur la pelouse de la Real Sociedad (1-0), et le 21 février, contre Malaga (0-1), enregistrant un match nul, à Getafe, le 13 décembre (0-0). Le reste : 27 victoires, 98 buts marqués, 19 encaissés. Un homme symbolise le retour au premier plan de ce Barça-là : l'inévitable Lionel Messi.

Une "Puce" au sommet. Après une saison 2013-14 en demi-teinte, marquée par l'affaire qui l'a opposé au fisc espagnol, Messi est redevenu Messi. Les statistiques parlent d'eux-mêmes : en 2015, la "Pulga" (la Puce) a inscrit 20 buts et délivré 12 passes décisives toutes compétitions confondues, soit plus que les trois attaquants vedettes du Real Madrid réunis, Ronaldo, Benzema et Bale (20 buts et 8 passes décisives). Mais plus que les chiffres, il y a l'impression laissée par le quadruple Ballon d'Or lors de ses sorties. Ce fut le cas notamment lors de la double confrontation en huitièmes de finale contre Manchester City, où il a excellé balle au pied et impressionné par son activité. "Je profite de cette bonne période que je vis, comme toute l'équipe profite du beau jeu que nous produisons et des résultats que nous obtenons", a avoué Messi au sortir de sa démonstration face aux Citizens, mercredi dernier. "Je me sens bien et j'en profite." Et ses coéquipiers itou.

Messi, Suarez et Neymar (960x640)

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Neymar et Suarez au diapason. Comme Ronaldo l'avait été la saison dernière avec la fameuse "BBC" (Benzema-Bale-Ronaldo), Messi est devenu le cœur d'un fameux trio formé au cœur de l'automne, la "MSN" (Messi-Suarez-Neymar). Arrivé à l'été 2013, pris dans le tourbillon d'un transfert nébuleux, Neymar semble enfin avoir trouvé ses marques en Catalogne après une Coupe du monde réussie (sur le plan personnel).

Le Brésilien commence à régaler (demandez plutôt à Samir Nasri, qui a subi un coup du sombrero mercredi) et à marquer aussi, puisqu'il affiche de fort jolies statistiques, avec 26 buts en 35 matches. Et s'il s'est montré moins efficace ces derniers temps, c'est son compère d'attaque Luis Suarez qui a pris le relais. Acheté l'été dernier en pleine affaire de la morsure, Suarez, sorti de suspension cet automne, a peu à peu trouvé le chemin des filets (il reste sur cinq buts sur ses sept derniers matches, avec notamment un doublé à City) et tend à prouver aux sceptiques sa compatibilité avec le jeu catalan, auquel il offre de nouvelles perspectives, notamment en contre-attaque.

Luis Enrique avec le Barça (960x640)

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Luis Enrique fait son nid. Faire fonctionner le trio Messi-Neymar-Suarez était une gageure, et l'entraîneur catalan Luis Enrique est en passe de réussir son pari. Ancien de la maison catalane, l'ex-coach du Celta Vigo a peu à peu imposé sa patte, en rénovant un système de jeu blaugrana qui avait montré ses limites ces dernières années. Le Barça tient peut-être moins le ballon qu'avant (et encore) mais il se porte surtout beaucoup plus rapidement vers l'avant, comme l'a prouvé le but splendide inscrit mercredi par Ivan Rakitic. Oui, ce Barça-là, à qui le milieu de terrain croate a apporté un indéniable plus, maîtrise à la fois les petits et les grands espaces.

A-t-il des faiblesses ? Certains pointent du doigt la porosité de sa défense centrale. Gérard Piqué et Javier Mascherano - remplacé par Jérémy Mathieu mercredi - souffrent parfois, c'est vrai, face à des attaquants rapides mais restent des monstres d'expérience, souvent bien placés. La rapidité n'est pas un souci en revanche pour les deux latéraux Jordi Alba et Daniel Alves, redevenus tranchants mais capables, parfois, d'oublier leurs tâches défensives. Mais comme devant, ça tourne à plein régime... Le Real Madrid, convalescent, et le PSG, dominé au Camp Nou en décembre, sont donc prévenus : le Barça est redevenu une belle mécanique, hybride mais toujours aussi puissante.