Il y a le feu à Montpellier

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LIGUE 1 - Dans un entretien à L'Equipe, Belhanda accuse ses coéquipiers Giroud et Camara.

"C'est de leur faute." L'accusation n'est pas prononcée à demi-mots. Le Montpelliérain Younes Belhanda, exclu mardi face à Evian Thonon-Gaillard (2-2) dans le temps supplémentaire, tient un discours très dur envers deux de ses coéquipiers, Olivier Giroud et Souleymane Camara, responsables selon lui du penalty manqué en toute fin de match.

"Je croyais qu'Olivier Giroud allait prendre le ballon, puisque c'était à son tour de tirer le penalty, alors je n'y suis pas allé. Et je vois que Camara s'en charge alors qu'il ne tire jamais", explique l'international marocain dans les colonnes du quotidien L'Equipe. "Je vais voir "Souley", je lui demande s'il est sûr de lui, il me dit oui. J'étais prêt à le tirer mais je n'allais pas lui prendre le ballon des mains."

Montpellier est tenu en échec par Evian-TG :

Dans L'Equipe, Belhanda égratigne également le comportement de Giroud, avec lequel il tirait les penalties en alternance depuis le début de la saison (5/5 pour lui, 2/4 pour Giroud). "Contre Ajaccio (3-0, le 11 février), il se bat presque avec moi pour tirer le penalty ; là, il y en a un qui peut quasiment nous offrir le titre et il ne le tire pas. C'était à lui de prendre ses responsabilités." S'est-il expliqué à ce propos avec le principal intéressé ? "Non, pas du tout et je ne compte pas le faire."

Belhanda quitte une réunion au bout de cinq minutes

Ces déclarations ont visiblement irrité le président de Montpellier, Louis Nicollin, qui avait convoqué staff et joueurs pour une réunion avant l'entraînement de jeudi après-midi. Mais, selon le site L'Equipe.fr, Belhanda a quitté cette réunion après cinq minutes seulement, sans faire la moindre déclaration. Ambiance, ambiance...

Invité à réagir aux déclarations de son coéquipier, Giroud refuse de polémiquer. ""A Toulouse (1-0, le 27 avril), "Souley" m'avait déjà demandé de le tirer, je lui avais répondu que c'était à mon tour. Cette fois, après mon échec, je n'étais peut-être pas dans les meilleures dispositions, même si j'étais prêt à le tirer", explique le meilleur buteur de Ligue 1. "Il a pris ses responsabilités et on ne peut pas lui en vouloir."

Si on résume : un joueur qui aurait aimé prendre ses responsabilités (Belhanda), un autre accusé de ne pas les avoir prises (Giroud) et un dernier qui les a prises mais qui a flanché (Camara). Au final, personne n'est content et Montpellier n'a plus que trois points de marge après le succès du PSG sur Saint-Etienne (2-0), mercredi.

Un carton rouge sans doute synonyme de fin de saison

Belhanda, lui, attend maintenant la décision de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), qui devrait intervenir la semaine prochaine. Mais le milieu de terrain montpelliérain, nommé pour le titre de meilleur joueur de Ligue 1, ne se fait guère d'illusion sur son avenir immédiat : il ne rejouera pas de la saison. Il a sans doute raison, car, plus que le carton rouge ("qui devrait lui être retiré" selon René Girard), c'est son comportement après l'avoir reçu qui risque de marquer les esprits. En regagnant les vestiaires, il avait continué à s'invectiver avec Cédric Mongongu, une échauffourée à l'origine d'une bagarre générale impliquant les deux bancs.

Belhanda et Mongongu s'accrochent à la sortie du terrain :

"Si Camara avait marqué, on aurait eu huit points d'avance sur Paris, on pouvait être sereins, mais là, on n'est sûrs de rien", conclut Belhanda. Sereins, sûr que les Montpelliérains ne le sont pas...