Foot : les drapeaux corses de la discorde

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avec AFP
Bastia et Ajaccio ont bravé l'interdiction de la ligue de football professionnelle en faisant brandir des drapeaux corses.

Après Ajaccio vendredi soir, le SC Bastia a également bravé samedi l'interdiction de la Ligue de Football Professionnel. Comment ? En faisant brandir des drapeaux corses lors de l'entrée des joueurs sur le terrain avant la rencontre contre Monaco, en Ligue 1 (défaite 3-1). Malgré la désapprobation de Christian Gras, le délégué de la Ligue de Football Professionnel, les enfants accompagnant les joueurs lors de leur entrée sur le terrain étaient munis samedi soir de drapeaux à tête de maure.

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Faire respecter le protocole d'avant-match. Dans un communiqué, la LFP assure samedi qu'il ne s'agit pas d'interdire "les drapeaux dans les stades, qu'ils soient corses, bretons, basques ou encore occitans, avant, pendant ou après les matches", mais de faire respecter le  "protocole d'avant-match". Mais cette controverse dépasse désormais le seul terrain sportif. Dès le lendemain des incidents niçois, les nationalistes avaient réagi et samedi d'autres formations politiques se sont exprimées pour dénoncer une "stigmatisation", voire une "ségrégation" anti-corses.

A Ajaccio aussi. Vendredi en Ligue 2, lors de la rencontre entre l'AC Ajaccio et Valenciennes, le club corse avait passé outre l'interdit. Le président de l'AC Ajaccio, Alain Orsoni, a affirmé que les dirigeants du club ont pris leurs "responsabilités" et les "assumerons" dans un billet publié samedi sur le site du club. Depuis les incidents du match Nice-Bastia le 18 octobre, le drapeau corse est un sujet de tensions croissantes entre les instances du football et les responsables sportifs et politiques de l'Île de Beauté.

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Les politiques s'en mêlent. Le député-maire d'Ajaccio, Laurent Marcangeli (UMP), a publiquement interpellé le ministre des Sports, Patrick Kanner, pour lui demander si "la bandera (drapeau corse, ndlr) constitue une atteinte à la l'esprit du sport et à la sécurité publique". Et dans un communiqué, les élus du groupe "Corse Social-Démocrate", qui appartient à la majorité de gauche de l'Assemblée de Corse, se sont "élevés avec force et détermination contre cet ostracisme à l'encontre des Corses, de la Corse et de son identité".