Des heurts en marge de Pologne-Russie

Une dizaine de personnes ont été blessées, dont sept Polonais, deux Russes et un Allemand.
Une dizaine de personnes ont été blessées, dont sept Polonais, deux Russes et un Allemand. © Reuters
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Charles Carrasco avec agences , modifié à
EURO - Plus de 100 personnes ont été interpellées lors d'affrontements avant le match.  

Le match de football a tourné à la bagarre. Des violents accrochages ont eu lieu mardi soir entre supporteurs avant le début de Pologne-Russie, match au sommet du groupe A de l'Euro. La police a utilisé un canon à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser des hooligans polonais. Environ 130 personnes ont été interpellées et 10 personnes ont été légèrement blessées.

Les violences ont éclaté alors qu'une marche prévue par les supporters russes se dirigeait vers le stade de Varsovie et s'apprêtait à franchir un pont sur la Vistule. Des groupes de supporters ont alors commencé à se défier mutuellement et à échanger des insultes avant que le face-à-face dégénère en échauffourées.

supporters russes polonais 930

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Les supporteurs russes, quadrillés par un important dispositif policier, sont arrivés au stade, en scandant "on est venu pour gagner" et "Russie, Russie". Quelques dizaines de Polonais leur ont lancé un pétard avec des cris hostiles et les fans russes ont répliqué en lançant des bouteilles.

Une dizaine de blessés

police pologne 930

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La police est intervenue avec un canon à eau et des gaz lacrymogènes pour séparer les deux camps et disperser des hooligans polonais. "La police a mobilisé plus de 6000 fonctionnaires pour assurer l'ordre" au cours de ce match à hauts risques pour la sécurité, a expliqué Maciej Karczewski, porte-parole de la police de la capitale. Ce match a posé aux autorités de Varsovie "le plus important problème de sécurité de son histoire", selon le ministre polonais de l'Intérieur.

Une dizaine de personnes ont été blessées, dont sept Polonais, deux Russes et un Allemand, mais leurs jours ne sont pas en danger, selon un communiqué du centre médical.

Les bagarres (Euronews) :

 La domination soviétique

Les autorités polonaises, qui avaient lancé un appel au calme lundi, s'étaient préparées à des violences alors que les relations entre les deux pays restent marquées par d'anciens conflits militaires et par le souvenir de la domination soviétique après la Seconde guerre mondiale.

La tension s'est accrue depuis deux ans avec l'accident d'avion qui a coûté la vie au président Lech Kaczynski et à 95 autres personnes à Smolensk en Russie. Des supporters polonais ont d'ailleurs chanté des slogans hostiles aux Russes et d'autres ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire "un président polonais assassiné par la Russie".          

Une banderole dans le stade

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Dans le stade de Varsovie, la tension était encore palpable. Les Russes - entre12.000 et 20.000 attendus au stade et alentours- ont déployé une banderole géante représentant un chevalier en armure avec bouclier et épée, au dessus de l'inscription en anglais "This is Russia" (Ça c'est la Russie). D'autres supporters auraient déployé un drapeau rouge et noir de l'extrême-droite, a affirmé un groupe antiraciste qui dit avoir signalé l'incident à l'UEFA.

Les supporters russes se sont également signalés en lançant un gros pétard sur la pelouse suivi d'un fumigène après l'ouverture du score russe. Ce qui devrait valoir l'ouverture d'une autre procédure disciplinaire visant la fédération russe. Un impressionnant déploiement de policiers casqués, avec matraques et boucliers, a eu lieu au coup de sifflet final (1-1).

Les forces de l'ordre ont pris position au bas des tribunes occupés par les fans russes, qui devaient rester vingt minutes de plus dans le stade, pour ne pas sortir en même temps que les fans polonais.

L'agence de presse PAP a rapporté qu'un conseiller du président russe Vladimir Poutine était en route pour Varsovie après ces incidents. "Nous devons calmer la situation", a déclaré Mikhail Fedotov, conseiller présidentiel, à la radio Echo de Moscou.