Cris racistes : Milan quitte la pelouse

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avec agences , modifié à
FOOT - Les joueurs de l'AC Milan ont quitté la pelouse après avoir entendu des cris racistes.
Boateng enlève son maillot (930x1340)

C'est une image qui risque de faire date : l'équipe de l'AC Milan, 18 fois championne d'Italie et septuple championne d'Europe, qui quitte le terrain après des cris racistes descendus des tribunes. La scène s'est passée jeudi après-midi, à Busto Arsizio, une petite ville près de Varèse, à une quarantaine de kilomètres de Milan. Les Rossoneri y affrontaient en match amical le modeste club de Pro Patria, qui évolue au quatrième échelon national en Italie. A la 26e minute de jeu, Kevin Prince Boateng, placé sur le côté gauche de la surface de réparation, a stoppé net son action, pris le ballon entre ses mains puis l'a envoyé contre la partie de tribune d'où descendaient des cris de singe. L'international ghanéen a ensuite enlevé son maillot puis pris la direction des vestiaires.

Boateng envoie le ballon contre la tribune :

Le reste de l'équipe a alors suivi le Ghanéen, sous les applaudissements d'une grande partie des spectateurs, mécontents d'être privés de la rencontre en raison d'une poignée d'excités, regroupés dans une partie du stade. "C'est une honte qu'il arrive encore des choses pareilles", a réagi le joueur sur son compte Twitter, un message qui, à date, avait déjà été retwitté plus de 17.000 fois sur le site.

Les autres joueurs de couleur de l'AC Milan - le Français M'Baye Niang, le Néerlandais Emanuelson et le compatriote de Boateng, le Ghanéen Sulley Muntari -, ont également été visés par des cris de singe. A l'issue de la rencontre, "KPB" a immédiatement reçu le soutien de son entraîneur, Massimilano Allegri ("C'était la seule chose faire, il faut en finir avec ces actes d'incivilité", a-t-il déclaré), mais également de ses coéquipiers, à commencer par son capitaine, Massimo Ambrosini. "C'était intolérable, c'était juste un match amical. On ne pouvait pas continuer comme ça, il fallait envoyer un signal", a-t-il souligné.

Et le signal a été reçu par le monde du ballon rond. Quelques heures seulement après sa mise en ligne, la vidéo (principale) de l'événement a déjà été vue plus d'un million de fois sur la plate-forme Youtube et de nombreux footballeurs, anciens ou actuels, ont commenté (et salué) l'initiative de Boateng sur Twitter, de l'ancien international tricolore Patrick Vieira au jeune Français de la Juventus Paul Pogba en passant par l'ex-joueur de l'Inter Milan Marco Materazzi.

"C'était courageux de la part de Kevin Prince Boateng de faire ce qu'il a fait aujourd'hui et c'était la chose à faire. Nous devons nous élever contre ces choses et être unis. Bien joué."

"Je suis d'accord avec Kevin Prince Boateng : il faut arrêter les insultes racistes"

"Je suis d'accord avec Kevin Prince Boateng !!! Grand Prince..."

La seule note discordante est venue du maire de Busto Arsizio, Gigi Farioli, qui a qualifié la réaction de Boateng d'"inappropriée". "Il a tiré un ballon à 200 km/h contre un supporter", s'est-il insurgé, conscient également que ce geste offrait une bien mauvaise publicité à sa ville. "C'est triste pour tous les gens qui étaient au stade, mais c'était nécessaire d'envoyer un signal fort", a ajouté Ambrosini en conférence de presse. "Milan essaiera de revenir à Busto Arsizio, notamment pour les enfants et pour ceux qui n'ont rien à voir avec le racisme. Mais, je le répète, il était important d'envoyer un signal clair."