CAN : l’année de la Côte d’Ivoire ?

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Après des années de disette, les Éléphants ont décroché leur billet pour la finale de la Coupe d’Afrique des Nations.

Toujours placés, jamais gagnants. Voici, en une formule, le résumé de la dernière décennie de l’équipe de foot de la Côte d’Ivoire. Les Éléphants, qui ont décroché mercredi leur billet pour la finale de la CAN, sont à la recherche d’un second titre dans la compétition. Car depuis 1992, la sélection ivoirienne a systématiquement échoué dans cette quête, malgré une génération dorée emmenée par l’icône Didier Drogba, parti à la retraite. Pire, la Côte d’Ivoire a même perdu ses deux précédentes finales aux tirs aux buts. Pour remporter la CAN, les Éléphants devront d’abord battre le vainqueur de l’autre demi-finale, qui oppose jeudi soir la Guinée Équatoriale, le pays hôte, au Ghana. 2015 serait-elle enfin la bonne année pour les Ivoiriens ?

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Leur compétition : en mode diesel. La Côté d’Ivoire avait fort à faire au premier tour, dans un groupe relevé avec la Guinée, le Mali et le Cameroun. Les Éléphants ont concédé deux matches nuls poussifs, contre la Guinée et le Mali (1-1 à chaque fois), et n’ont décroché leur qualification en quart de finale que grâce à leur difficile victoire sur le Cameroun (1-0) lors de la dernière journée. Mais le quart de finale remporté face à l’Algérie (3-1), la favorite du tournoi, a été un déclic.

"Les Ivoiriens n’ont pas été particulièrement impressionnants. Mais face aux Algériens ils ont été assez intelligents, notamment en contre-attaque sur le troisième but, pour remporter la partie. Pour moi, ce fut le meilleur match de la CAN", analyse Nabil Djellit, journaliste à France Football et chroniqueur régulier sur Europe 1. Puis, en demi-finale, les Éléphants ont disposé de la RD Congo (3-1), grâce notamment à une redoutable efficacité offensive.

Le résumé de Côte d'Ivoire-Algérie (3-1) :

 L’attaque : Bony et Gervinho, les principales armes. Le point fort de la Côte d’Ivoire est bel et bien son attaque. Sur les deux derniers matches, les Ivoiriens ont inscrit six buts, dont deux de Gervinho, le joueur de l’AS Roma, et deux de Wilfried Bony, le buteur transféré cet hiver de Swansea à Manchester City pour 35 millions d’euros. "Le retour de Gervinho en quart de finale (il avait pris un rouge en poule, ndlr) leur a fait énormément de bien. Et pour moi, Bony est le meilleur attaquant de cette CAN avec le Ghanéen Asamoah Gyan", explique Nabil Djellit.

Derrière les deux fers de lance de l’attaque ivoirienne, le talent ne manque pas non plus. Contre la RD Congo, c’est le Stéphanois Max-Alain Gradel, replacé au milieu, qui accompagnait Bony et Gervinho. Et le banc est tout aussi riche : entre Lacina Traoré, le géant de l’AS Monaco, Salomon Kalou, l’ancien Lillois, ou encore Seydou Doumbia, transféré cet hiver du CSKA Moscou à l’AS Roma, les Eléphants disposent de sérieuses armes de rechange.

Wilfried Bony, à gauche.

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Le mental : un Renard pour vaincre la malédiction. L’effectif ivoirien est entraîné par l’ancien entraineur de Sochaux, Hervé Renard. Le Français est un spécialiste de la CAN, puisqu’il a remporté la compétition en 2012 avec la Zambie, face à…la Côte d’Ivoire. "Hervé Renard est un vrai meneur d’hommes, il est capable de les mener au titre. Le passage au 3-5-2 a aussi été déterminant, avec Serge Aurier (le joueur du PSG, ndlr) qui apporte énormément sur son couloir droit", relève Nabil Djellit.

L’entraîneur français est donc l’homme idoine pour briser la malédiction ivoirienne. Surtout que la Côte d’Ivoire, sur le papier impressionnante, n'était pas favorite face à l'Algérie en quart de finale. "C’est une bonne surprise. Avec le départ à la retraite de Didier Drogba, on ne savait pas trop ce que cette équipe pouvait donner. Mais l’absence de Drogba a peut-être libéré les joueurs", explique Nabil Djellit. Un homme symbolise cet état d’esprit revanchard : Yaya Touré, la star de Manchester City. Régulièrement critiqué pour ses prestations en sélection, le capitaine des Éléphants a été excellent lors des deux derniers matches. Avec un Yaya Touré à ce niveau-là, les Ivoiriens ont de bonne chance de décrocher le Graal. A moins que la malédiction ne frappe à nouveau.