Beckham-Kadir, une histoire de PSG-OM

Mercredi soir, Beckham a prouvé qu'il restait un excellent joueur de football.
Mercredi soir, Beckham a prouvé qu'il restait un excellent joueur de football. © REUTERS
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Nicolas Rouyer, au Parc des Princes , modifié à
FOOT - Il n'y a pas eu match entre les numéros huit des deux équipes, mercredi, au Parc.

Les deux sont arrivés au mercato hivernal. Les deux disputaient mercredi leur deuxième classique après celui de dimanche. Les deux portaient le n°8. Mais, à part ça, pas grand-chose ne rapproche David Beckham, venu au PSG offrir une visibilité internationale au club de la capitale, et Foued Kadir, arrivé de Valenciennes à l'OM pour étoffer un secteur offensif en souffrance. Beckham connaît ses classiques. Avant PSG-OM, le "Spice Boy", 37 ans, a joué des Manchester United-Manchester City, des Real-Barça, des Milan-Inter, voire des Los Angeles-New York (et oui !). Pour Kadir, 29 ans, un PSG-OM représente le rêve de toute une carrière, lui, l'enfant de Martigues. Beckham-Kadir, c'est la nouvelle affiche des PSG-OM : une star internationale d'une côté, un joueur attaché (et attachant) de l'autre.

Voilà pour les symboles. Car, comme le veut l'adage, la vérité vient du terrain. Sur la pelouse, Kadir et Beckham n'évoluent pas (ou plus) au même endroit. Si l'Anglais a débuté sa carrière en tant que milieu droit offensif, comme Kadir aujourd'hui, il a désormais reculé sur le terrain, occupant presque un rôle de sentinelle devant la défense, mais une sentinelle qui sent le jeu. Il l'a prouvé mercredi soir, sur une ouverture au quart d'heure de jeu pour Kévin Gameiro ou sur un coup franc de filou (à la Ryan Giggs contre Lille, en Ligue des champions...), joué rapidement pour Jérémy Ménez, deux minutes plus tard.

Kadir sorti à la 60e, Beckham jusqu'à la 86e

Pendant que Beckham se gavait de ballons au milieu, Kadir errait comme une âme en peine sur son aile et se faisait même humilier par Blaise Matuidi, qui relança le cuir après avoir fait le tour du propriétaire (20e). Contrairement à dimanche, l'OM et Kadir ont eu du mal à toucher le ballon. "Kadir ne sert à rien", considèrent certains fans de l'OM. Mercredi soir, Kadir, parfaitement muselé par l'intraitable et inusable Maxwell, a longtemps servi à rien avant de trouver quelques relais intéressants avec ses compères Gignac ou Valbuena. Trop peu, trop juste. Les centres au cordeau (et même les coups du sombrero), c'est Beckham qui les a délivrés avec sa justesse légendaire, mais sans réussite, malgré cette bonne tête de Kévin Gameiro (27e).

Puis Kadir a concrètement disparu de la partie quand son entraîneur, Elie Baup, a décidé de le remplacer à l'heure de jeu par l'inénarrable Jordan Ayew. Contre toute attente, Beckham, lui, a continué à jouer. Et à se chauffer, aussi, justement avec le remplaçant de Kadir, qui a voulu faire le gros bras. Mais Beckham a fait ses classes à Manchester et le turbulent Ghanéen, de 16 ans son cadet, a rapidement compris qu'il n'était pas tombé sur un ingrat. Trois minutes après ce coup de chaud, Ancelotti a eu la bonne idée de sortir sa star anglaise, qui a eu droit à une sortie sous les vivas, très loin de celle, en catimini, de son alter ego n°8. Mercredi, l'OM a pu constater, peut-être avec amertume, qu'un huit de coeur ne pouvait rivaliser avec le roi des coeurs.