Bastia, la Ligue 1 en beauté

© MAXPPP
  • Copié
avec AFP et Jean-Paul Capuri , modifié à
LIGUE 2 - En National l'an dernier, le club corse a quasi scellé son accession parmi l'élite.
Supporters de Bastia (930x620)

Eté 2010. Le Sporting club de Bastia est tout près de perdre son statut professionnel et d'être relégué en championnat de France amateur (CFA). Vingtième et dernier de Ligue 2, le club corse présente un déficit de 1,2 million d'euros. Il est finalement "sauvé" en National grâce à l'apport financier des collectivités locales. Printemps 2012. Après avoir été sacré champion de National, le Sporting est en passe de retrouver la Ligue 1, sept ans après l'avoir quittée. Sa victoire face à Châteauroux, lundi (2-1), lui assure 15 points d'avance sur le quatrième, Clermont, avec une différence de buts bien supérieure (+26 contre +8). Autant dire que c'est fait.

"C'est l’apothéose, c'est beaucoup de bonheur, c'est beaucoup de joie", a reconnu le président du club, Pierre-Marie Geronimi, au micro d'Europe 1. "Il y a deux ans de cela, on nous donnait moribonds. Il y a quelque chose qui est né autour de ce club, du fait qu'on a tout simplement failli disparaître. Il y a eu une prise de conscience générale et une union de toutes les composantes pour aboutir à ce résultat. Il faut vraiment féliciter tout le monde." Tout le monde, et peut-être d'abord Frédéric Hantz. En rupture de banc depuis son échec au Havre, l'ancien technicien du Mans a accepté de reprendre l'équipe en National. "On a gravi trois échelons en deux ans (en réalité, deux échelons ndlr). Au fond de moi, il y a une fierté extraordinaire."

"C'est un moment tellement fort", explique Rothen

Hantz a également salué le travail de son groupe, renforcé lors de la dernière intersaison par deux joueurs d'expérience, souvent vilipendés du temps de leur carrière en Ligue 1, mais essentiel dans le succès du SCB : le meilleur buteur du club Toifilou Maoulida et le capitaine Jérôme Rothen. Tous deux ne cachaient pas leur joie, lundi soir, à l'instant de retrouver l'élite du football français.

"C'est ma 3e montée en L1, c'est la plus belle. C'est incroyable de vivre des moments comme ça", a reconnu l'ex-Lensois tandis que l'ancien Parisien a souligné son envie de continuer en L1 : "je n'ai pas vécu tout ça pour quitter le navire", a déclaré Rothen. "Réussir cela au bout de même pas un an, c'est au-delà de mes espérances."

Le Stade de Furiani (930x620)

Rothen reconnaît également que cette montée s'accompagne d'une émotion particulière, alors que l'île s’apprête à commémorer le 20e anniversaire du drame de Furiani, qui avait fait 18 morts et plus de 2.000 blessés en 1992. "Si ce retour en L1 peut redonner le sourire aux familles qui ont tant souffert... C'est un moment tellement fort. 20 ans après, c'est beaucoup d'émotion, ce sont des choses à jamais gravées dans ma mémoire", a expliqué Rothen, fêté comme ses coéquipiers à même la pelouse, lundi soir. Pour ce match "historique", le bouillant Furiani avait fait le plein avec 14.101 spectateurs, un record cette saison et un chiffre, supérieur à la capacité du stade (13.584 spectateurs), qui témoigne de l'immense attente des supporters. "Je suis très fier d'eux", a souligné Frédéric Hantz. "Depuis quelques années, des médias parisiens qui ne viennent jamais en Corse colportent des choses totalement fausses sur eux." Bastia arrive en Ligue 1 et Bastia est remonté.