Anigo : "rien ne sera plus jamais pareil"

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SES VÉRITÉS - José Anigo se confie pour la première fois depuis l'assassinat de son fils.

L'info. Huit jours après l'assassinat de son fils Adrien, José Anigo se confie pour la première fois. Dans les colonnes du journal L'Equipe, le directeur sportif de l'Olympique de Marseille explique qu'il veut repartir de l'avant. "Je vais me reconstruire par le foot, dans ce qui est ma passion, ma vie. Mon salut passera par là", explique-t-il. Anigo veut également couper court sur un éventuel lien entre l'OM et le décès de son fils. 

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"Il sera toujours avec nous". Jeudi dernier, son fils de 30 ans a été abattu dans les quartiers nord de la cité phocéenne. Une semaine plus tard, son père raconte comment il a appris cette terrible nouvelle. "Je venais de quitter le bureau. Sa femme m'a appelé. Elle criait. Je n'arrivais pas à la calmer. Elle m'a dit : 'il s'est forcément passé quelques chose. Adrien n'est pas allé chercher les petits à l'école'. Adrien était un papa magnifique. Jamais il n'aurait pu oublier ses enfants. Et puis, on avait entendu qu'il y avait eu un meurtre. J'étais assis dans mon fauteuil. J'ai dit à ma femme : "mon fils est mort".

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Le foot, sa thérapie. "Adrien est parti en paix. Je l'ai vu sur son visage", explique son père dans les colonnes du journal L'Equipe. "Il sera toujours avec nous. A chaque fête, il y aura sa chaise et son couvert". Le directeur sportif de l'OM explique aussi comment il va essayer de se relever. "Je vais me reconstruire par le foot. Mon salut passera par là. Adrien n'aurait pas voulu que je lâche. [...] C'est en travaillant que je pourrais aider au mieux ma famille, ma belle-famille et mes petits-enfants. Je veux qu'ils aient une belle vie, même si rien ne sera plus pareil".

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Une plainte contre Canal +. "Mercredi, je suis allé porter plainte contre X pour assassinat devant le procureur de la République de Marseille. Je vais aussi déposer plainte contre Canal + et les Guignols. On ne peut pas rire de tout et on ne plaisante pas avec la mort", déclare- José Anigo. Le directeur sportif s'insurge contre un sketch des marionnettes de Canal + (à voir dans la vidéo à partir de 2'30).

"Des amalgames pourris". Interrogé sur un éventuel lien entre l'OM et le décès de son fils, José Anigo, qui a fait l'essentiel de sa carrière au sein du club marseillais, exprime sa colère face à "tous ces amalgames pourris". "Je veux que ça s'arrête, ça me rend fou. J'en ai vraiment assez. Mon fils aimait le foot, il venait voir les matches mais il était à des kilomètres et des kilomètres de l'OM", assure-t-il. Et d'ajouter : "tous ceux qui m'ont sali à tort vont devoir assumer. Après, je sais bien ce que les gens s'imaginent. Ma morphologie et les traits de mon visage donnent de moi une mauvaise image. Mais je ne suis pas celui que l'on décrit trop souvent et je voudrais être perçu comme je suis. Je ne suis ni un délinquant, ni un voyou, ni un voleur".

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"Beaucoup trop de morts" à Marseille. Dans cette interview accordée au journal L'Equipe, José Anigo en profite également pour pousser un cri du cœur contre la hausse de la criminalité à Marseille. "Il y a beaucoup trop de morts dans cette ville. Ce sont des gamins de moins de 30 ans. Il faut que ça s'arrête. Marseille est une ville extraordinaire. On a tout pour être heureux ici. Mais il faut faire quelque chose". Anigo va même plus loin à l'approche des municipales de 2014. Le directeur sportif de l'OM se dit "prêt à aller dans les cités, mener des actions, développer de vraies idées pour que la partie nord de notre ville, tellement riche humainement, ne se sente plus laissée à l'abandon". Et de conclure : "si je demande à ce que l'OM s'y implique, l'OM s'impliquera et Vincent Labrune (en photo) sera à 1000% derrière moi. Il faut que toute cette violence s'arrête. J'aimerais que la mort de mon fils serve au moins à ça".