Football : menace de grève de l'équipe féminine américaine, pour l'égalité avec les hommes

Carli Lloyd a été élue meilleure joueuse du monde en 2015.
Carli Lloyd a été élue meilleure joueuse du monde en 2015. © GUSTAVO ANDRADE / AFP
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avec AFP , modifié à
Plusieurs joueuses de l'équipe de foot américaine s'indignent des inégalités de salaire et de traitement avec leurs homologues masculins alors que leurs performances sont bien meilleures.

Les joueuses de l'équipe des États-Unis de football ont relancé dimanche le scénario d'une grève si elles n'obtenaient pas les mêmes conditions, notamment financières, que leurs homologues de l'équipe masculine. "Nous sommes prêtes à faire tout ce qu'il faut pour obtenir ce que nous voulons", a indiqué la buteuse-vedette de "Team USA", Carli Lloyd, dans un entretien à la chaîne de télévision CBS.

Un enjeu de société. Lloyd et ses coéquipières Becky Sauerbrunn, Morgan Brian et Christen Press ont rappelé que leur indemnisation journalière était moins importante que celle des joueurs de l'équipe masculine des États-Unis et notamment qu'elles voyageaient en classe économie, alors que l'équipe masculine se déplace en classe business. "Ce que nous faisons a une dimension historique, cela ne concerne pas seulement cette équipe, mais aussi les générations à venir et la société en général", a expliqué Lloyd, qui avait marqué trois buts lors de la finale de la dernière Coupe du monde (5-2 face au Japon), au Canada.

Une équipe de référence. "Nous sommes les meilleures au monde, nous devons être traitées comme les messieurs", a souligné Morgan Brian, l'une des internationales, qui a lancé, courant 2016, une procédure en justice contre sa fédération pour inégalités salariales. En effet, les États-Unis sont l'une des équipes de référence du football féminin avec trois titres de championnes du monde, dont le dernier, quatre sacres olympiques et sept Gold Cup (championnat d'Amérique du Nord). A l'inverse, l'équipe masculine américaine peine à s'imposer sur la scène internationale avec "seulement" cinq titres continentaux.

Les femmes rapportent de l'argent. "On veut aller de l'avant et nous savons, les propres projections de la Fédération le montrent, que nous leur rapportons de l'argent. C'est donc injuste d'être payées moins", a regretté la capitaine Becky Sauerbrunn. Selon les joueuses, les recettes de billetterie des matches de l'équipe féminine se sont élevées à cinq millions de dollars en 2016, alors que la fédération américaine a enregistré un manque à gagner d'un million pour les matches de l'équipe masculine.