Finale de la Coupe de la Ligue - PSG-Monaco : une rivalité... en toute amitié

Les joueurs des deux clubs se saluent à la fin du match aller, l'été dernier (2-1 pour le PSG).
Les joueurs des deux clubs se saluent à la fin du match aller, l'été dernier (2-1 pour le PSG). © Valery HACHE / AFP
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Le PSG et Monaco s’affrontent samedi soir en finale de la Coupe de la Ligue pour la deuxième année consécutive. Depuis trois ans, les deux clubs ont construit une vraie rivalité sportive, qui ne dépasse pourtant pas le cadre du terrain.

Une finale entre les deux meilleures équipes françaises de ces dernières années, la Ligue de football professionnel (LFP) ne pouvait pas rêver mieux pour "sa" Coupe. Le PSG, quadruple tenant de la compétition, affronte l’AS Monaco pour la deuxième année consécutive en finale de la Coupe de la Ligue, samedi soir au Matmut Atlantique de Bordeaux. Depuis trois ans, les deux clubs trônent au sommet du foot français, loin devant leurs concurrents.

L’an passé, les Monégasques ont même réussi à subtiliser le titre de champion de France au nez et à la barbe de l’omnipotent club parisien et à atteindre les demi-finales de la Ligue des champions, objectif toujours pas atteint par le PSG. Sportivement, l’affiche a donc tous les atours d’un choc, avec la présence de stars, Cavani et Mbappé côté PSG, et Falcao côté Monaco. Pourtant, la rivalité entre les deux clubs n’a jamais dépassé le cadre du terrain, loin des ambiances bouillantes du "classique" PSG-OM, ou même d’un OM- Lyon.

  • Des matches pas très "chauds"

Tous les ingrédients d’une vraie rivalité sont pourtant réunis. Depuis la saison 2013-2014, l’AS Monaco a toujours terminé sur le podium (une fois deuxième et deux fois troisième) avant de remporter le titre devant le PSG l’an dernier. "On a lutté l’an passé pour le titre et on s’est joué en finale (de la Coupe de la Ligue). C’est une très bonne rivalité pour nous et pour le football français", a assuré Kamil Glik, le défenseur central de l’ASM, interrogé vendredi par Europe 1.

Pourtant, les rencontres entre les deux clubs n’ont jamais été particulièrement tendues. Même l’an passé, alors que Monaco et le PSG se disputaient le titre, leurs affrontements directs (3-1 pour Monaco à l’aller, 1-1 au retour) n’avaient donné lieu à aucun moment "chaud". Les confrontations récentes n’ont également pas aidé à pimenter ce duel. En effet, le PSG reste sur quatre victoires consécutives toutes compétitions confondues contre Monaco avec, à chaque fois, une nette domination sur le terrain. Pas de quoi en faire une vraie rivalité, donc…

  • Une galaxie d’écart en termes de popularité

Entre les fans du PSG et ceux de Monaco, il n’existe aucune animosité, même ces dernières années. Une entente cordiale qui s’explique par l’écart gigantesque de popularité entre les deux clubs. Le club parisien et ses stars attirent les foules partout où ils évoluent. Le Parc des Princes est même le stade le plus rempli de France, avec 47.000 spectateurs de moyenne par match (sur une capacité de 48.000) cette saison.

L’AS Monaco, à l’inverse, est régulièrement moqué pour son absence d’engouement. Les Monégasques pointent en effet à la dernière place du classement des affluences, avec un peu plus de 9.000 spectateurs par match cette saison (sur une capacité de 16.500) au stade Louis-II. A l’extérieur, le club de la Principauté peut cependant compter régulièrement sur des centaines de fans, répartis dans la toute la France. La preuve : samedi soir, 7.500 fans supporters parisiens sont attendus pour la finale, contre 6.500 Monégasques.

  • La folie parisienne contre la tranquillité monégasque

L’arrivée de Neymar n’a fait qu’accentuer le fossé, déjà béant, en termes d’exposition médiatique. Avec la star brésilienne, le PSG phagocyte, quasiment à lui tout seul, l’attention des médias. Les mouvements incessants en coulisses (changements dans la direction sportive, coachs…), les déboires du club en Ligue des champions (éliminations en huitièmes ces deux dernières années) et les rumeurs sur l’arrivée d’un nouvel entraîneur cet été alimentent également les discussions, presque quotidiennement.

Monaco, club tranquille et sans histoires, ne risque pas de lutter dans ce domaine. Le club de la Principauté travaille en toute discrétion, sans jamais se plaindre de sa faible exposition médiatique. Depuis 2014, l’entraîneur portugais Leonardo Jardim réussit à garder son équipe compétitive, malgré les nombreux départs de joueurs chaque été (Martial, James Rodriguez, Bakayoko, Mendy…). "Le club m'offre de bonnes conditions salariales et sportives. Quelques clubs plus grands existent. Mais pour le moment, à 43 ans, je suis heureux ici", a assuré tranquillement Jardim, interrogé par l’AFP. Loin de l’infernale pression des coaches du PSG…

  • Des relations cordiales entre les dirigeants

Entre les dirigeants des deux clubs, pas d’esclandres non plus. Ils auraient pourtant pu se livrer à une vraie bataille l’an dernier, quand le PSG a jeté son dévolu sur Kylian Mbappé, alors à l’AS Monaco. Malgré quelques démentis de la direction monégasque, le prodige du foot français a fini par signer à Paris pour le montant astronomique de 180 millions d’euros. Vadim Vasiliev, le vice-président de l’ASM, a bien exprimé quelques doutes sur la conformité du transfert au fair-play financier, mais rien de bien méchant.

Entre les deux clubs, on travaille donc en bonne intelligence. L’AS Monaco sait pertinemment qu’il ne peut pas lutter financièrement avec la puissance des Qataris, et ne rechigne pas à renforcer un concurrent direct… quand le chèque se montre à la hauteur de leurs espérances. Après Kurzawa, transféré en 2015, et Mbappé l'été dernier, le PSG s’intéresse depuis des mois à Fabinho, le milieu de terrain brésilien monégasque. Paris et Monaco, si loin, mais finalement si proches.