Euro de hand : pourquoi les Bleus doivent se méfier de la Pologne

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Rafał Glinski (gauche) et Krzysztof Lijewski (droite) célèbrent la victoire polonaise contre la Macédoine, à Cracovie. © ATTILA KISBENEDEK / AFP
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avec AFP , modifié à
BOUILLANT - L'équipe de France affronte le pays hôte, chez lui, pour la "finale" du groupe A, mardi soir. Les Bleus sont favoris, mais…

La salle de Cracovie attend les "Experts" de pied ferme. L'équipe de France de handball passe son premier gros test contre la Pologne, le pays hôte, pour la "finale" du groupe A du championnat d'Europe, mardi soir (20h30). Les Bleus, déjà qualifiés pour le tour principal grâce à leurs victoires contre la Macédoine et la Serbie, affronteront une équipe en pleine progression et poussée par plus de 15.000 supporters survoltés. Une opposition loin d'être aisée pour les champions d'Europe, du monde et olympiques en titre.  

Le premier vrai test. Jusqu'ici, la France a joué à sa main, sans avoir été véritablement inquiétée. Les Bleus ont d'abord battu laborieusement la Macédoine, pour leur entrée en lice (30-23), avant d'impressionner contre la Serbie, dimanche soir (36-26). Mais la Pologne, dans sa salle, sera assurément un tout autre client. Les Polonais, valeurs montantes du handball mondial depuis deux ans, figurent en effet parmi les favoris au titre final. Sixièmes du dernier Euro, les Polonais ont ainsi décroché une très belle et inattendue médaille de bronze au dernier Mondial, battant la grande Espagne en match pour la 3e place. Les joueurs d'Europe de l'Est, dotés d'un gabarit impressionnant, ont en plus accumulé de l'expérience avec les clubs locaux, engagés en Ligue des champions.

Mais la Pologne a connu une mise en route difficile pour "son" Euro, malgré deux victoires en deux rencontres. Les Polonais ont eu toutes les peines du monde pour battre la Serbie, vendredi (29-28), grâce à un sauvetage de leur gardien dans les derniers instants de la partie. Même résultat, dimanche soir, avec un succès in extremis contre la Macédoine (24-23). "La Pologne a montré de belles choses, même s'il y a un manque sur le poste de demi-centre. Le gardien (Slawomir) Szmal monte en puissance et ça peut leur permettre de faire une belle compétition", prévient Michaël Guigou, l'ailier de l'équipe de France.

Gérer la pression populaire. Malgré des prestations poussives, l'équipe d'Europe de l'Est sera portée par un impressionnant élan populaire. Plus de 15.000 fervents supporters pousseront leurs protégés dans la salle bouillante de Cracovie. De quoi impressionner les partenaires de Nikola Karabatic ? Certainement pas. "La pression de jouer à la maison, l'engouement du public, peuvent être aussi des inconvénients, surtout quand tu commences à être en difficulté. Cela peut plus t'enfoncer qu'autre chose", assure Michaël Guigou.

Car la France est habituée, en grand prédateur, à triompher dans des milieux hostiles. "Sur ce genre de match, on a suffisamment de joueurs expérimentés pour faire la différence", appuie l'ailier. Les Français avaient éteint l'incandescent public croate, à Zagreb, en battant l'équipe des Balkans en finale du Mondial 2009, avec une maîtrise et un sang-froid inouïs (24-19). Les hommes de Claude Onesta avaient été encore plus impressionnants (oui oui, c'est possible) en 2014, lors du dernier championnat d'Europe. Les Bleus avaient ainsi humilié le Danemark, chez lui, en finale de l'Euro (41-32), après une rencontre d'anthologie. La Pologne est prévenue.  

Un enjeu sportif plus important qu'il n'y paraît. Avec deux victoires, la France est, comme prévue, déjà qualifiée pour le tour principal. Les champions d'Europe en titre ont l'assurance d'aborder l'étage supérieur avec deux points, quelque soit le résultat contre la Pologne. Néanmoins, une victoire contre le pays hôte, lui aussi déjà qualifié, permettrait aux Bleus de compter 4 points et d'envisager plus sereinement la suite de la compétition.

"On sait qu'en cas de victoire contre la Pologne, on ne sera pas loin d'une demi-finale", précise Michaël Guigou. Surtout, battre les Polonais enverrait un message clair à la concurrence. Ces Bleus-là, abreuvés de titres, ont à cœur d'asseoir un peu plus leur domination sur le handball mondial.