Euro 2016 - Portugal : la revanche du mal-aimé

Le bonheur des Portugais, après la victoire contre le pays de Galles.
Le bonheur des Portugais, après la victoire contre le pays de Galles. © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
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Critiqué pour son jeu restrictif, vainqueur d’un seul match dans le temps réglementaire, le Portugal est pourtant en finale. Envers et contre tous. 

Enfin ! Mercredi soir, le Portugal a remporté son premier match dans le temps réglementaire à l’Euro, contre le pays de Galles (2-0). Riche idée : ce succès est intervenu au meilleur moment, en demi-finales. Une seule victoire et en finale, la statistique résume bien le parcours de cette équipe portugaise, solide et laborieuse à défaut de régaler les foules. Pas épargné par les critiques (à juste titre), le Portugal est malgré tout à un match de remporter son premier trophée international. Une vraie revanche pour le mal-aimé de cet Euro.  

La revanche de Cristiano. Cristiano Ronaldo avait raté son quart de finale contre la Pologne ? Il a répondu en ouvrant le score et en délivrant une passe décisive contre les Gallois. Au passage, CR7 a renforcé un peu plus sa légende en égalant le record de buts (9) dans l’histoire de l’Euro, détenu jusqu’ici par Michel Platini. Les grincheux répliqueront que l’ancien numéro 10 des Bleus a atteint ce total en une seule édition, contre quatre pour la star du Real. Oui, c’est vrai. Mais on leur répondra que depuis 2004, Cristiano Ronaldo est impliqué sur 14 buts à l’Euro (buts + passes décisives). Ceux qui le suivent, Cesc Fabregas et Bastian Schweinsteiger, sont loin derrière, impliqués "seulement" sur 8 buts. Tout simplement indispensable.

La revanche des laborieux. Le Portugal, ce n’est clairement pas "joga bonito". Même mercredi soir, on ne peut pas dire que le jeu collectif des Lusitaniens a emballé les observateurs. Mais on ne pourra pas reprocher une chose aux Portugais : ils ne manquent de pas courage et de mental. Jamais, au cours de cet Euro, la Seleçao ne s’est avouée vaincu. Lors du dernier match de poule, contre la Hongrie, elle est revenue à chaque fois au score pour arracher sa qualification en huitièmes (3-3). En huitièmes, justement, elle a fait plier la Croatie en prolongation (1-0 a.p.), avant de faire tomber la Pologne aux tirs au but (1-1, 5 t.a.b 3). Ce n’est pas clinquant, ce n’est pas beau, mais ça remet au goût du jour les équipes laborieuses et vaillantes. On souhaite bonne chance au futur adversaire du Portugal en finale.

La revanche des Portugais de France. "Je suis dégueulasse mais je suis en finale". Sur Facebook et Twitter, les Portugais de France étaient d’humeur taquine et revancharde, mercredi soir. La conséquence de la polémique déclenchée par un article de 20 minutes.fr. Le titre, "ce Portugal est dégueulasse mais il est en quarts", avait provoqué un tollé. Désormais, ce Portugal est en finale. Mais honnêtement, c’est vraiment pas jojo. Vous en conviendrez, mesdames et messieurs les Portugais de France.

L’heure de la (vraie) revanche, c’est dimanche. Pour le Portugal, la vraie revanche attendra cependant dimanche. Parce que le pays n’a jamais remporté le moindre trophée international dans son histoire. Toujours placé, jamais gagnant, c’est un peu le leitmotiv de la Seleçao. Demi-finaliste en 2012, la sélection portugaise est encore au rendez-vous. Mais tout le Portugal se souvient encore du "drame" de 2004, quand les Portugais avaient perdu "leur " Euro, chez eux. Battus par la Grèce (1-0) en finale, le jeune Cristiano Ronaldo et ses coéquipiers avaient été plongés dans une immense détresse. Dimanche au Stade de France, CR7 a l’opportunité d’exorciser les démons du passé. Et d’offrir au Portugal, grande nation du foot européen, son premier Euro.