France-Allemagne 1982 : la génération actuelle des Bleus n’en a vraiment rien à faire

France-Allemagne à Séville en 1982, 1280x640 STAFF / AFP
Michel Platini tient la main de Patrick Battiston, obligé de sortir après l'agression d'Harald Shumacher. © STAFF / AFP
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La génération actuelle de joueurs français ne veut pas du tout prendre une revanche sur le France-Allemagne de 1982. 

Dans la chaleur étouffante de Séville, le 8 juillet 1982, face à l'Allemagne (3-3 a.p., 5-4 aux t.a.b), les Bleus de Michel Platini avaient vécu l’une des plus belles mais aussi l'une des plus cruelles heures de l' histoire du football français. Au même moment, Pat’ Evra dormait sans doute comme un bébé ou, au mieux, taquinait le hochet dans le fond de son lit. Le vétéran de l’équipe de France actuelle n’avait en effet qu’un an le 8 juillet 1982. Et les 22 autres joueurs tricolores n’étaient même pas nés. 

Si tous les supporters français qui ont plus de 45 ans se souviennent parfaitement de l’agression d’Harald Shumacher sur Patrick Battiston et de cette fin de match dantesque, on ne peut donc pas en dire autant de la génération actuelle de Didier Deschamps.

Toute l'actu de la compétition, sur le Lab Euro, le site qui ne se contente pas des trois points ! 

"Mes joueurs n'étaient pas nés". Deschamps l’avait dit en 2014, il le répète en 2016. Juste avant le quart de finale de Coupe du monde contre l’Allemagne, il y a deux ans, le sélectionneur français avait déjà demandé aux journalistes d’arrêter avec cette vieille rengaine. "Mes joueurs n’étaient pas nés, je vais leur parler de quoi ?", avait lâché "DD" en conférence de presse. "Joachim Low a tout à fait raison. Respect pour les anciens et ce qui s’est passé, mais on ne va pas jouer les anciens combattants. C’était il y a longtemps. Ce sont des moments cruels, puisqu’on en parle encore aujourd’hui. On ne va pas parler de revanche ou quoi que ce soit."

Le discours est le même deux ans plus tard, cette fois lors de l'Euro. La France retrouve l’Allemagne au stade des demi-finales, comme… en 1982. La question est donc inévitablement revenue en conférence de presse. Les Bleus seront-ils animés par un désir de revanche ? Didier Deschamps a cette fois effacé le passé d’un trait de crayon. 2014 comme 1982. "On ne peut pas changer l'Histoire mais on a une nouvelle page à écrire", a-t-il simplement expliqué. "Les joueurs peuvent écrire cette page, elle est blanche aujourd'hui". Comme on a fait Deschamps en première langue, au Lab Euro, on vous décrypte son discours. "Laissez-les tranquilles, oubliez Séville 1982. Si on les tape jeudi, on ne parlera plus que de ça pendant les 30 prochaines années".

Si revanche il y a, c’est avec l’Allemagne de 2014. Quelques minutes après Didier Deschamps, Hugo Lloris a ressorti exactement les mêmes éléments de langage. "Ce genre de match contre une grande nation du football doit nous permettre d'écrire l'histoire", a insisté le gardien des Bleus mercredi après-midi.

La veille, Moussa Sissoko avait donné une version des faits un peu moins lisse que celle de son capitaine. "Je ne pense pas qu'il y ait une rivalité avec la génération allemande", a confié l’ancien Toulousain avant de concéder une petite envie de revanche. "Après, on n'oublie pas le quart de finale du Mondial 2014. On l’a encore en travers de la gorge, ça va être le bon moment pour remettre les pendules à l’heure".

Après Deschamps LV1, on a fait Sissoko en LV2 au collège. Là aussi, voici la traduction : "Séville 1982, connais pas. Alors arrêtez avec cette vieille querelle qui n’a plus lieu d’être. En revanche, j’ai bien envie de battre les Allemands pour me venger du Mondial 2014".