Euro 2016 : doit-on avoir peur de la Roumanie ?

Joueurs de la Roumanie à l'entraînement (1280x640) Kenzo TRIBOUILLARD/AFP
Les joueurs roumains étaient détendus au moment de leur dernier entraînement à Saint-Denis. © Kenzo TRIBOUILLARD/AFP
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ADVERSAIRE - L’équipe de France débute vendredi à 21h au Stade de France "son" Euro contre la Roumanie. Un adversaire méconnu dans nos contrées.

Toute la semaine, les joueurs français, qui affrontent la Roumanie, en ouverture de l'Euro, vendredi soir, ont dû répondre à une même question : que connaissez-vous de cette équipe ? En voilà une qu’elle est bonne. Car, franchement, il est loin le temps des Hagi, Popescu, Raducioiu ou Belodedeci, ces talents roumains qui essaimaient dans toute l’Europe dans les années 90. La Roumanie, quart de finaliste de la Coupe du monde 1994, tarde à retrouver de son lustre d’antan. Et Gignac, mardi, en conférence de presse, a eu bien du mal à sortir un nom du collectif roumain. Mais on ne peut pas lui jeter la pierre, à André-Pierre. Keserü, c’est aussi le premier nom qui nous vient à l’esprit. Oui, l’ancien avant-centre du FC Nantes et du SCO Angers, aujourd’hui au Ludogorets Razgrad, en Bulgarie…

Rares attaques. Plus que Keserü, qui, malgré son exil bulgare, devrait être titulaire pour débuter cet Euro, on surveillera de près Nicolae Stanciu, qui sera sans doute son homme de soutien. Jeune joueur du Steaua Bucarest (23 ans), comme beaucoup d’autres éléments de la sélection, il est considéré comme l’un des grands espoirs du football roumain. En attendant, la Roumanie se cherche offensivement et, malgré un groupe de qualifications d’une infinie faiblesse - Grèce, Irlande du Nord, Hongrie, Finlande et Îles Féroé ! -, elle n’a réussi à marquer que 11 buts en 10 matches, ce qui constitue le deuxième plus faible total de buts des éliminatoires, derrière l’Albanie, qui sera le deuxième adversaire de la France, mercredi, à Marseille.

Bloc de l’Est. Le terme est revenu comme un mantra dans les mots bleus. La Roumanie, c’est solide. Comme ils ne marquent pas, les "Tricolorii" - comme on surnomme l’équipe roumaine qui, elle aussi, arbore trois couleurs - ont bien été obligés de faire quelque chose de bien pour se qualifier. Et donc, ils ont bien défendu, et même très bien. Sous la houlette de son mentor Anghel Iordanescu - dont c’est le troisième passage en sélection et le deuxième voyage (connu) en France après le Mondial 1998 -, la Roumanie a terminé les éliminatoires de l’Euro avec la meilleure défense : deux buts encaissés seulement ! Certes, on ne peut pas dire qu’elle ait été confrontée à des foudres de guerre, mais quand même.

Défaite 4-3. Bon, lors de leur avant-dernier match amical, contre l’Ukraine, les Roumains sont repartis avec quatre buts dans la musette (4-3) avant de battre la Géorgie avec éclat (5-1). Mais la vérité des matches amicaux n’est pas celle des matches officiels, si ? Comme lors des éliminatoires, la Roumanie comptera sur son gardien Ciprian Tatarusanu, qui évolue à la Fiorentina, et sur ses deux latéraux, Ionut Sapunaru (qui évolue au Pandurii Târgu Jiu, souvenez-vous !) et Razvan Rat, qui joue au Rayo Vallecano, en Espagne.

Attaque en carton, défense de fer : voilà qui n’est pas forcément gage de spectacle pour ce match d’ouverture. On y est habitué : lors des deux confrontations précédentes dans un Euro entre la France et la Roumanie, il y avait eu un but en 180 minutes de jeu : de l’épaule, par Christophe Dugarry.