Domenech se paye les Bleus

Raymon Domenech suggère de "changer la philosophie de notre éducation sportive et placer le collectif au centre de la formation des futurs professionnels français".
Raymon Domenech suggère de "changer la philosophie de notre éducation sportive et placer le collectif au centre de la formation des futurs professionnels français". © MAXPPP
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Frédéric Frangeul , modifié à
L’ancien sélectionneur, devenu chroniqueur, n'a pas aimé l’attitude des joueurs durant l’Euro.

C’est une équipe qui n’a pas su "regarder autre chose que son nombril". Raymond Domenech, qui était aux commandes de l’équipe de France de football lors de la déroute sud-africaine en 2010, livre, dans une chronique publiée lundi dans Ouest-France, une analyse sans complaisance de l’échec des Bleus à l’Euro.

"Ménez peut monter une entreprise de démolition"

L’ancien sélectionneur des Bleus, qui regrette l’absence de patrons dans l’équipe défaite en Ukraine et en Pologne, fustige avant tout l’état d’esprit des "stars" de l’équipe de France. Sur et en dehors du terrain. "Nasri en a été le symbole visible. Je n'en dirai pas plus, le vestiaire se chargera de l'enfoncer", explique Raymond Domenech. Le milieu de terrain de Manchester City a débuté sa compétition par un but contre l'Angleterre, fêté par une insulte à l'encontre d'un journaliste et durant la compétition, son comportement aurait irrité plusieurs de ses coéquipiers, selon le journal L'Equipe.  

Dans son réquisitoire, celui qui entraînait l’an dernier les poussins de l’AC Boulogne-Billancourt n’épargne pas les remplaçants. Selon Raymond Domenech, ils "sont les maçons d'un groupe. Soit ils consolident l'équipe, soit ils la détruisent", estime l’ancien sélectionneur. "Ménez peut monter une entreprise de démolition, il fera fortune. M'Vila pourra être son maître d'oeuvre au vu de sa sortie de terrain, remarquable face à l'Espagne", tranche Domenech.

"Benzéma a voulu être le sauveur"

Quelques joueurs trouvent toutefois grâce aux yeux de l’ancien sélectionneur. Parmi eux, Frank Ribéry qui "a fait son travail".  Diarra également, le "seul" qui "s'est révolté dans le vestiaire après la Suède", analyse Domenech. Avant d’ironiser dans la foulée : "Conclusion : privé d'Espagne. Trop fatigué". Sur le cas Benzema, Domenech se fait compréhensif : "il a voulu être le sauveur, c'était mission impossible".

Reste que, pour mettre un terme à ce cycle inquiétant de revers pour le football français, Raymond Domenech prône un remaniement en profondeur. Celui qui avait été victime en son temps de caprices des joueurs lors du fameux épisodes du bus de Knysna suggère, en fin connaisseur, de "changer la philosophie de notre éducation sportive et placer le collectif au centre de la formation des futurs professionnels français".