Destremau, dernier skipper du Vendée Globe : "J'ai entendu dire que Fillon était dans la merde"

Sébastien Destremau, Vendée Globe
Le marin Sébastien Destremau dans son bateau avant le départ du Vendée Globe, le 3 novembre 2016. © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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avec AFP
Seul en mer depuis 120 jours, Sébastien Destremau est resté pratiquement coupé de l'actualité. 

Il est le dernier concurrent du Vendée Globe. Sébastien Destremau, marin d'aventure de 52 ans, devrait clore son périple le 10 mars aux Sables d'Olonne. En manque de nourriture et après avoir eu les cotes cassées, il devrait franchir la ligne après 125 jours de mer, pour se classer 18e. Une expérience hors norme que l'homme raconte au large des Açores. 

"On s'est mis dans une situation inhumaine." "Je rêve d'entendre le coup de sifflet, explique le marin après trois mois seul en mer. On tire un trait, un vrai trait. On ne peut plus se prendre un chalutier, démâter, ou autre. Ce moment-là, je l'attends avec énormément d'impatience, depuis le départ." Une attente renforcée par des conditions éprouvantes. "Je n'ai qu'un seul mot pour décrire ce qu'est le Vendée Globe : c'est inhumain. C'est un mot qui peut être négatif mais il ne l'est pas. On est tout à fait normaux mais on s'est mis dans une situation inhumaine", poursuit Sébastien Destremau.

"J'ai entendu dire que Fillon était dans la merde." Coupé de tout, parti sans "rien emmené", il explique n'avoir "reçu aucune nouvelle depuis la terre, aucune nouvelle de ce qu'il se passe dans le monde". A quelques exceptions près : "Je sais que Trump a été élu président des Etats-Unis et j'ai entendu dire que Fillon était dans la merde. Je ne sais pas pourquoi et je ne veux pas savoir", lâche le skipper.  

"Couper la ligne d'arrivée est un miracle."  A quelques jours de franchir la ligne d'arrivée, Sébastien Destremau est avant tout fier de terminer une course mythique, qu'importe le classement. "Les derniers sont ceux qui ne sont pas parvenus jusqu'à la ligne d'arrivée", phosphore-t-il. Quelle performance exceptionnelle que de gagner le Vendée Globe. Mais après, finir second, 8e ou 18e, on en n'a rien à foutre. C'est déjà une victoire de prendre le départ, couper la ligne d'arrivée est un miracle. Cerise sur le gâteau, le fait que je me retrouve dernier classé me permet de fermer toutes les portes."