Faut-il craindre Wilkinson ?

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COUPE DU MONDE - Titularisé contre la France, Wilkinson est-il toujours une arme fatale ?

Son palmarès fait peur, notre passé commun nous fait horreur et son pied gauche nous fait cauchemarder. Malgré un début de tournoi très compliqué, l'Anglais Jonny Wilkinson a été reconduit dans le XV type qui affrontera la France, samedi (9h30) en quarts de finale. Europe1.fr passe en revue ses points forts et ses faiblesses.  

Son expérience. Avant chaque Coupe du monde, le débat fait souvent la Une des journaux sportifs anglais. Prendre ou ne pas prendre "Wilko" ? Mais au bout du compte, les sélectionneurs du XV de la Rose n’hésitent pas une seule seconde. Et on les comprend. Difficile d’écarter celui qui a offert le premier sacre mondial aux Anglais en 2003. Difficile de laisser au pays celui qui sauve toujours la patrie à la dernière minute. Même s’il n’est pas en grande forme depuis le début de la Coupe du monde, Jonny Wilkinson reste toujours un poison pour l’équipe adverse. Avec son expérience de ces matches couperets, il sait faire le geste qu’il faut au moment où il faut.

Son génie. L’adage du rugby pourrait être le suivant : "le rugby se joue à 15 contre 15 et c’est toujours Wilkinson qui met le dernier drop à la fin". Il est toujours capable de sortir son équipe d’un mauvais match. Le pack en difficulté, les arrières sans solution, pas de souci, "Wilko" est là pour sauver la nation. Avec 45 % de réussite au pied depuis le début de la Coupe du monde, il n'a pas été décisif mais pas inutile non plus. Le numéro 10 a fait mal par ses coups de pied de replacement. Sa vision du jeu est unique. Un petit coup d’œil, un coup de pied par-dessus la défense et le tour est joué.

Wilko

Des débuts très délicats. C’est l’une des incompréhensions de ce Mondial, Wilkinson loupe plus d’une pénalité sur deux. Plutôt inquiétant pour celui qui a souvent fait gagner le XV de la Rose grâce à sa botte secrète. Un pied qui flanche au dernier moment, étrange pour un "Wilko" nous avait habitués à mieux. Mais pas question non plus de perdre complètement les pédales : "je suis toujours confiant quand je bute et toujours convaincu que je vais les mettre". Les Français peuvent trembler. C’est souvent dans les grands matches qu’on reconnaît les grands Wilkinson. Et l’Angleterre n’a pas à s’inquiéter plus que de raison. Si son demi d’ouverture n’est pas en réussite, Martin Johnson a prévu le coup. En titularisant Toby Flood, habituel remplaçant de Wilkinson au centre, les Anglais auront un plan B sur le terrain au cas où.

Le cauchemar des Bleus. On l’adore autant qu’on le déteste. Les fans de rugby français ont toujours admiré son fair play et toujours souffert de son génie. Par deux fois dans un passé assez proche, Wilkinson a fait très mal aux Bleus. Acte I : en demi-finale de la Coupe du monde 2003 où il réussit tout ce qu’il entreprend et écœure le XV tricolore (24-7). Acte II au même stade de la compétition en 2007. Cette fois, les Français font jeu égal avec les Anglais. Mais comme très souvent, c’est lui qui conclut les débats. Deux pénalités et un drop envoient le XV de la Rose en finale. Sorry, good game ! C’est notre meilleur bourreau. Et ironie du sort, c’est la France qui l’a remis sur le circuit ces dernières années, en l’accueillant dans le Top 14. "A Toulon, j'ai retrouvé le plaisir de jouer. C'est un peu grâce à la France que je suis ici..."

L'équipe d'Angleterre face au XV de France :

1 - Stevens, 2 - Thompson, 3 - Cole, 4 - Deacon, 5 - Palmer, 6 - Croft, 7 - Easter, 8 - Moody (capitaine), 9 - Youngs (mêlée), 10 - Wilkinson (ouverture), 11 - Cueto, 12 - Flood, 13 - Ma. Tuilagi, 14 - Ashton, 15 - Foden    

Remplaçants: Hartley, Corbisiero, Lawes, Shaw, Haskell, Wigglesworth, Banahan