Coupe du monde de rugby : les Boks peuvent-ils battre les Blacks ?

Bryan Habana et Fourie du Preez (1280x640) Adrian DENNIS/AFP
lL'ailier Bryan Habana et le demi de mêlée Fourie du Preez, deux des joueurs clés côté sud-africain. © Adrian DENNIS/AFP
  • Copié
avec E.B. et AFP
OUTSIDER - L'Afrique du Sud ne sera pas favorite de sa demi-finale face à la Nouvelle-Zélande, samedi, à Twickenham.

"Je le dis et je le pense vraiment : cette équipe est la meilleure de tous les temps." Heyneke Meyer, le sélectionneur de l'Afrique du Sud, ne tarit pas d'éloge sur la Nouvelle-Zélande, son adversaire en demi-finales de la Coupe du monde, samedi, au stade de Twickenham, à Londres (17h00). Et pourtant, qu'on se le dise, les Springboks, comme on surnomme les joueurs sud-africains, ne viendront pas en victimes expiatoires et n'entendent pas rejoindre nos Bleus, essorés le week-end dernier par les Blacks (62-13). Le sélectionneur des champions du monde en titre, Steve Hansen, a même eu cette formule pour résumer l'état d'esprit des adversaires sud-africains : "Je sais qu'ils se sont préparés à nous arracher la tête et il faudra que nous soyons dans les mêmes dispositions". Ambiance !

"C'est la magie noire contre les déménageurs sud-africains", résume notre consultant Eric Blanc. "Et ils se connaissent très bien." Et, pour cause, ces deux-là s'affrontent deux fois par an dans le Rugby Championship, la compétition de nations dans l'hémisphère Sud. Et, depuis le titre mondial des Blacks en 2011, les Boks n'ont réussi à prendre le dessus sur leurs rivaux qu'à une seule reprise, en octobre 2014, à l'Ellis Park de Johannesburg, théâtre de leur victoire historique sous les yeux de Nelson Mandela en finale du Mondial 1995. Mais, lors de ces défaites, les Boks n'ont jamais été ridicules non plus, avec un écart de points oscillant entre 4 et 16 unités (et une moyenne de 10,3 points). Bref, ils n'ont jamais perdu par une cinquantaine de points d'écart, si vous voyez ce que je veux dire...

Entendu sur europe1 :
Eric Blanc : "A mon avis, ça va désosser et ça va découper"

"Si le jeu doit s'emballer un peu, les Blacks sont certainement plus armés pour déplacer le ballon, courir", relève encore Eric Blanc. "Mais en face, vous aurez des joueurs 100% cannibales. Maintenant, les Blacks sont champions du monde en titre et ont fait forte  impression devant la France. Mais ça ne va pas être le même match. A mon avis, ça va désosser et ça va découper et il va falloir une équipe des Blacks qui réédite le même type de performance que face à la France si elle veut passer."

Duels savoureux dans toutes les lignes. Dans ce choc entre Blacks et Boks, arbitré par un Français, ce sont les lignes arrières qui vont d'abord attirer les regards. L'ailier Julian Savea, déjà auteur de huit essais depuis le début de la compétition, a l'occasion d'effacer le record de Jonah Lomu en 1999 et Bryan Habana en 2007. Lequel Habana peut, en cas de nouvel essai, devenir lui le recordman en la matière toutes Coupes du monde confondues (il en est à 15 essais dans un Mondial, comme Lomu). Le duel au pied entre la légende néo-zélandaise Dan Carter, 33 ans, et le jeune pousse sud-africain Handré Pollard, 21 ans, promet beaucoup également.

Mais c'est au niveau des avants que le combat pourrait se gagner. L'Afrique du Sud alignera une deuxième ligne avec deux beaux bébés : Lood de Jager (2,05 m, 125 kg) et Eben Etzebeth (2,04 m, 123 kg). En troisième ligne, Francois Louw, Schalk Burger et Duane Vermeulen vont tenter de contrarier Richie McCaw et consorts. "Notre troisième ligne, je la choisirais pour n'importe quelle bataille", vante ainsi Meyer. Moribonds lors du Rugby Championship (avec trois défaites en trois matches contre la Nouvelle-Zélande, mais aussi l'Australie et l'Argentine) et battus lors de leur premier match par le Japon (34-32), les Boks, vainqueurs de Galles en quarts de finale (24-19), semblent aujourd'hui regonflés à bloc pour remporter le mini-Mondial 100% hémisphère sud qui débute samedi.