Oui, l'Argentine mérite bien sa place en finale

Les joueurs argentins ont exulté après leur victoire face aux Pays-Bas.
Les joueurs argentins ont exulté après leur victoire face aux Pays-Bas. © REUTERS
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POLÉMIQUE - L'Albiceleste, vainqueur difficile des Pays-Bas en demi-finale, est critiquée pour ses prestations peu convaincantes.

Un parcours escarpé. L'Argentine n'en a que faire. Loin des critiques qui pleuvent sur les réseaux sociaux et ailleurs sur la qualité des prestations des coéquipiers de Lionel Messi, le pays sud-américain a célébré sa qualification pour la finale de la Coupe du Monde face à l'Allemagne. Au terme d'une demi-finale médiocre, l'Albiceleste a gagné à l'arrachée face aux Pays-Bas, seulement battus aux tirs-aux-buts (0-0, 4-2 t.a.b.). Et depuis le début de la compétition, c'est toujours le même scénario pour les doubles champions du monde. L'Argentine souffre, l'Argentine ne joue pas bien, mais l'Argentine gagne. En huitième de finale, l'Albiceleste a gagné seulement en prolongations, après avoir tremblé jusqu'au bout face à la Suisse (1-0). En quart de finale, bis repetita face à la Belgique (1-0). Et ne parlons pas de la terne prestation de mercredi soir face aux Pays-Bas. Mais Europe1.fr et ses experts Raymond Domenech et Guy Roux vous disent pourquoi l'Argentine mérite sa place en finale de la Coupe du monde.

Parce que personne ne le méritait beaucoup plus. C'est l'argument choc par excellence : l'Argentine est passée à l'arrachée à chaque fois, preuve de l'absence de beau jeu. Mais pour notre consultant Guy Roux, "personne n'a été largement au dessus du lot dans cette Coupe du monde. Qui aurait mérité d'être en finale dans un fauteuil ? Je pense qu'il n'y a personne". Vous en doutez ? Les Pays-Bas n'ont pas été flamboyants non plus en matches à élimination directe. Et la France a très peu inquiété l'Allemagne, la seule grosse équipe qu'elle a rencontrée. Finalement, la seule équipe dont personne ne contestera la présence en finale, c'est bien la Nationalmannschaft, qui a explosé le Brésil en demi-finale (7-1). Mais dimanche soir, les Allemands vont avoir du mal à en passer sept à l'Argentine. 

La fête des Argentins après la demi-finale.

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Parce qu'elle a un mental de fer. La dernière Coupe du monde remportée par l'Argentine, c'était en 1986. On comprend mieux pourquoi tous les joueurs sud-américains ont passé de longues minutes sur la pelouse à fêter la victoire face aux Néerlandais. Notre consultant Raymond Domenech relève que "pour eux, gagner la Coupe du monde au Brésil, le grand rival, c’est plus que gagner la Coupe du monde. C’est un miracle, et ils n’attendent que ça." Contre les Pays-Bas, l'Argentine a dû jouer sans un de ses joueurs majeurs : Angel Di Maria. Le milieu de terrain offensif du Real Madrid, blessé en quart de finale face à la Belgique, a été remplacé par Enzo Perez. Et le joueur du Benfica, s'il n'a pas été éblouissant, a réalisé une prestation convaincante. Raymond Domenech en est convaincu : "l'Argentine est très dangereuse. Elle a un mental de fer". Il faudra au moins ça pour ne pas succomber aux assauts de la machine allemande en finale.

Romero face à l'Argentine (930x620)

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Parce qu'elle a une solide défense. Après avoir encaissé trois buts au premier tour, la défense sud-américaine a tout verrouillé. Sergio Romero, le gardien remplaçant de l'AS Monaco, n'a pas encaissé le moindre but depuis le début des huitièmes de finale et a été héroïque en demi-finale en repoussant deux tirs-aux-buts. Raymond Domenech conseille à l'Allemagne de se "méfier de cette d'Argentine. Elle a une grosse solidité défensive". Pour Guy Roux, le match de l'Albiceleste en demi-finale face aux Pays-Bas a été "une véritable démonstration de jeu défensif." Symbole de cette performance : les défenseurs centraux Martin Demichelis et Ezequiel Garay ont réussi à museler les attaquants hollandais Arjen Robben et Robin Van Persie. Pas de quoi impressionner les romantiques du ballon rond, mais comme le rappelle Guy Roux, "le jeu défensif c'est la moitié du football." Alors si en plus d'une solide arrière-garde vous possédez dans vos rangs un joueur nommé Lionel Messi…

Le but de Messi face à l'Iran, au premier tour du Mondial :

Parce que Messi. Justement, revenons au petit génie argentin. Car Lionel Messi est le digne héritier d'une lignée de seigneurs du ballon rond. L'Argentine a enfanté Alfredo Di Stefano, l'emblématique joueur du Real Madrid décédé il y a quelques jours. Elle a aussi aimé à la folie son "gamin en or", Diego Armando Maradona, champion du monde en 1986, considéré comme le plus grand joueur de tous les temps avec le "roi" Pelé. 1986, justement, c'est l'année du dernier titre mondial obtenu par l'Albiceleste. Aujourd'hui, l'espoir de tout un peuple a un nom : Lionel Messi. Après des années d'errance sous le maillot bleu et blanc, le génial attaquant barcelonais est enfin devenu le patron de l'équipe nationale. Avec quatre buts dans la compétition, le quadruple ballon d'or est la principale arme de l'Argentine. Et en huitième de finale, la "Pulga" a délivré une passe décisive à Angel Di Maria dans les prolongations, face à la Suisse (1-0). Certes, "Léo" a traversé la demi-finale contre les Pays-Bas comme une ombre. Alors ses coéquipiers ont pris le relais et se sont battus jusqu'au bout pour arracher la qualification aux tirs-aux-buts. Mais qui est, plus que Lionel Messi, en mesure de mener l'Argentine vers son troisième titre mondial ?

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