Mondial : cinq conseils aux Brésiliens pour se remettre du 7-1

David Luiz, le futur joueur du PSG, était inconsolable après la défaite en demi-finale.
David Luiz, le futur joueur du PSG, était inconsolable après la défaite en demi-finale. © Reuters
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THÉRAPIE DE GROUPE - Humiliés en demi-finale par l'Allemagne, les joueurs brésiliens vont devoir apprendre à surmonter cette terrible défaite.

"Encore du travail". C'est une déroute qui a laissé des traces. La lourde défaite du Brésil face à l'Allemagne, en demi-finale du Mondial, est une catastrophe nationale pour le pays aux cinq titres de champions du monde. Loin de l'onde de choc provoquée au Brésil par cette défaite historique, les Auriverde tentent de panser leur plaie. Mais la Seleçao a encore un match à disputer : la rencontre pour la troisième place  face aux Pays-Bas, dimanche soir. "Nous avons encore du travail. La fin de la Coupe du monde, c'est le match de samedi pour la troisième place", a déclaré Luis Felipe Scolari au lendemain de la défaite face à l'Allemagne. Europe1.fr a donc voulu savoir comment les joueurs brésiliens peuvent se remettre d'une telle humiliation.

>>> Jean-Christophe Seznec, psychiatre et médecin du sport, donne ses conseils aux 23 Brésiliens pour surmonter cette terrible défaite.

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Revenir à la réalité. Avec ses cinq titres de champions du monde et ses innombrables grands joueurs, la Seleçao est la référence du football mondial. Mais jamais le Brésil n'avait subi une telle déculottée en Coupe du Monde. "Les joueurs se sont reposés sur un mythe : celui des champions du monde, des héros du foot. Ils devaient être les héros d'une histoire légendaire. Mais ils se sont heurtés à la réalité du réalisme allemand", constate Jean-Christophe Seznec. Avec ce 7-1, le retour sur terre est brutal pour l'ensemble des joueurs et du staff de la Seleçao. Pour le psychiatre, "le Brésil doit maintenant se recentrer sur la réalité. C'est le seul moyen pour donner du sens à une histoire collective"'. Le chemin de la rédemption passe par une victoire dans le match pour la troisième place, samedi soir face aux Pays-Bas. Luis Felipe Scolari abonde en ce sens : "Au début de la compétition nous vions un rêve, celui d'être champion du monde pour la sixième fois et écrire l'histoire. Maintenant, nous avons un autre rêve, celui de remporter le match pour la troisième place samedi".

Se concentrer sur le présent. Pour beaucoup de joueurs brésiliens, leur carrière n'est pas terminée. Malgré cette humiliation, Neymar, Oscar, David Luiz ou encore Thiago Silva n'ont pas encore 30 ans et devraient continuer à jouer pour la Seleçao. Le psychiatre leur conseille "de ne pas ruminer la passé. Il faut s'inscrire dans le moment présent". Pour y arriver, le médecin du sport a une solution : la méditation. "Il y a des techniques qu'utilisent certains sportifs. Par exemple, le rugbyman Johnny Wilkinson pratique la méditation, et a toujours dit qu'il se concentrait action par action. Et non pas en se projetant sur le futur ou en pensant au passé".

Thiago Silva, 930

Accepter la souffrance. L'image a fait le tour du monde. A la fin de la demi-finale contre l'Allemagne, le futur défenseur central David Luiz est en pleurs, inconsolable après cette défaite. "Mais la souffrance est inhérente à la vie", explique Jean Christophe Seznec. Pour le psychiatre, "lutter contre la souffrance ne sert à rien. Les sportifs qui ont du mal à se remettre d'une grosse défaite essayent souvent de la combattre. Mais la pathologie est liée à la lutte, pas à la souffrance en elle-même". Le médecin du sport poursuit : "La vie c'est comme du surf. On ne choisit pas la vague, mais on apprend à la franchir".  Pour cela, Jean-Christophe Seznec préconise les TCC, les théories comportementales et cognitives, qui visent à remplacer les idées négatives par des pensées en adéquation avec la réalité : "on apprend aux patients à accepter la souffrance. Et non plus à lutter contre elle". Fred, si tu nous lis, tu as une piste.

Assumer par…le rire. Oui, vous avez bien lu. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le rire permettrait de surmonter un traumatisme. Jean-Christophe Seznec convoque ses classiques : "J'appelle ça la technique Cyrano de Bergerac. En riant lui-même de son nez, il met tout le monde dans sa poche". Mais pour la défaite en demi-finale, on ne voit pas trop comment les Brésiliens pourraient être amenés à juste en sourire. Le psychiatre réplique : "C'est un travail d'autodérision qu'ils devront faire sur eux-mêmes. Il est plus facile d'assumer une défaite, aussi lourde et terrible soit-elle, en arrivant à en rire. En se disant : oui, c'était une grosse raclée, c'est trop gros pour être vrai". Et les internautes n'ont pas épargné les Brésiliens. Voilà un petit florilège de blagues des Twittos à destination des malheureux joueurs de la Seleçao.

GIF Brésil-Allemagne

Gérer les médias. Soixante-quatre ans après la défaite en finale face à l'Uruguay, le Maracanazo fait encore parler. On ne voit pas comment les joueurs actuels du Brésil pourraient échapper au même destin. Le défenseur central auriverde, David Luiz, l'a bien compris en demandant pardon à tout le peuple brésilien à la fin du match. "Ils devront faire avec les médias et avec les supporters, c'est certain", confirme Jean-Christophe Seznec. Mais le psychiatre conseille aux Brésiliens de "faire en sorte que cette défaite ne soit qu'un élément de leur vie. Surtout que pour beaucoup de joueurs, leur carrière continue. Ils auront l'occasion de gagner à nouveau". En 1998, le Brésil avait perdu lourdement en finale face à la France (3-0). Quatre ans plus tard, la Seleçao remportait le Mondial face à…l'Allemagne (2-0). De là à dire que l'histoire va se répéter…

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