Coupe du monde : le sexe est-il nuisible ?

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SEXUS FOOTBALLISTICUS - Didier Deschamps n’a pas prévu de priver de sexe les joueurs de l’équipe de France pendant la Coupe du monde. Une bonne idée ?

"Tout dépend quand, comment et combien". Voici l’avis de Didier Deschamps sur les relations sexuelles de ses joueurs pendant la Coupe du monde au Brésil (12 juin - 13 juillet). Après avoir annoncé mardi soir sa liste des 23 joueurs (+ 7 réservistes), le sélectionneur des Bleus ne s’est pas improvisé en médecin d’un jour mais il a seulement demandé un peu de bon sens à son groupe.  Mais au fait, est-ce bon de faire l’amour pendant une compétition sportive aussi importante que le Mondial ? Faut-il faire l’amour avant les matches ? Voici quelques éléments de réponse.

Deschamps

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Éviter les acrobaties les veilles de match. Si certains sportifs de haut niveau privilégient l’abstinence les veilles de match pour mieux garder une certaine agressivité sur le terrain, d’autres auront tendance à se faire plaisir pour être mieux concentré pendant la rencontre. L’ancien joueur de foot brésilien Romario avait, lui, une idée très précise sur la question. "Les bons attaquants marquent davantage lorsqu’ils ont fait l’amour la veille d’un match", avait-il confié à la fin de sa carrière.

"A dix-huit ou vingt ans, je m’interdisais tout rapport sexuel avant un match, par peur de perdre toute mon énergie", avait raconté le tennisman français Fabrice Santoro dans son livre "A deux mains". "Au fil de ma carrière, je me suis de plus en plus autorisé à faire l’amour les veilles de match. J’ai réalisé que non seulement ça ne me pénalisait pas mais que ça me donnait la pêche". Sur le sujet, les avis d’experts semblent converger : l’interdiction n’est pas la solution. "L’abstinence qui n’est pas volontairement choisie est un problème majeur chez un sujet qui n’en a pas l’habitude", prévient même le médecin du sport Philippe Zerr. "Cela relève plus de la responsabilité individuelle", estime de son côté Jean-Pierre Paclet, ancien médecin de l’équipe de France de football de 2004 à 2008.

Une publicité anglaise qui date de 2001 :

Pour les favoris de la prochaine Coupe du monde (les Brésiliens pour ceux d’entre vous qui se poseraient la question), la règle est claire : oui au "sexe normal", non aux "acrobaties". Un avis que partage le docteur Paclet. "Passer une nuit torride avec une nouvelle conquête que vous essayez de séduire ne représente pas la même dépense d’énergie qu’un rapport sexuel habituel avec votre compagne". Et Jean-François Lemoine, le consultant santé d’Europe 1 d'abonder : "la performance, c’est pas dans la chambre qu’on l’attend mais sur le terrain".

Aucune étude scientifique précise sur le sujet. Si de nombreux sportifs doivent se poser cette question la veille des matches, ils ne pourront malheureusement pas se baser sur une étude scientifique précise pour trouver une réponse. "Le rapport sexuel ne consomme pas la testostérone", avance le médecin du sport Philippe Zerr. Autrement dit, impossible d’affirmer que faire l’amour avant une compétition diminue l’influx nerveux.

En 2001, le médecin du club belge du Germinal de Beerschot a réalisé une enquête sur douze de ses joueurs. Il les a fait courir sur un tapis après une nuit d’abstinence et après une nuit d’amour. "Les résultats montrent qu’il n’y a pas de corrélation entre l’activité sexuelle et l’activité sportive", rapporte Rue 89.

"La détente est essentielle". En 2006, les Bleus disputent la Coupe du monde en Allemagne. "Les femmes des joueurs sont venues deux jours à deux reprises pendant la compétition", raconte Jean-Pierre Paclet, médecin des Bleus à l’époque. "C’est important que les joueurs ne restent pas dans une tour d’ivoire pendant tout le Mondial. Et puis entre le stage avant et les cinq semaines au Brésil (si la France va en finale), le temps peut paraître très long. La détente est essentielle… dans tous les sens du terme".

Didier Deschamps a prévenu ses joueurs sur Europe 1, en janvier : "de 7h30 à minuit le soir, ça sera football, football, football". Mais en dehors des entraînements, "DD" n’a rien voulu interdire non plus à ses joueurs.  Et le médecin du sport Philippe Zerr de conclure : "un joueur qui a une vie sexuelle harmonieuse sera bien dans sa tête aura davantage un bon comportement sur le terrain".

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