Coupe de France : Angers veut sa finale, 60 ans après

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Les joueurs d'Angers espèrent se qualifier pour la finale de la Coupe de France, mardi soir. © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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avec AFP , modifié à
Le club du Maine-et-Loire reçoit Guingamp, mardi soir, avec l'espoir de se qualifier pour la finale de la Coupe de France.

"Si on pouvait écrire une nouvelle page de l'histoire du SCO 60 ans après, ce serait fantastique." Le manager général du SCO d'Angers, Olivier Pickeu, en salive d'avance. Mardi soir, face à l'En Avant de Guingamp, actuel 10ème de Ligue 1, le club du Maine-et-Loire, 14ème, a une formidable occasion de se qualifier pour la finale de la Coupe de France, 60 ans après sa première (et unique à ce jour) apparition à ce stade de la compétition, en 1957. Ce jour-là, le dimanche 26 mai 1957, le SCO s'était incliné face à Toulouse, sur le score spectaculaire de… 6-3 !

Angers est battu par Toulouse en finale de la Coupe 1957 :

Finale la plus prolifique. Il y a 60 ans, ce Toulouse-Angers s'était disputé au stade Yves-du-Manoir de Colombes, qui accueillit 40 finales de la Coupe entre 1925 et 1971. Le match, arbitré par un officiel anglais, Jack Clogh, avait rapidement tourné à l'avantage du TFC, qui menait déjà 3-0 après 28 minutes de jeu. Henri Biancheri remit le Sporting dans la partie (31e) mais un nouveau but toulousain à l'heure de jeu ruina les derniers espoirs angevins. La fin de match fut totalement folle, avec quatre buts en six minutes et ce score fleuve, rappelant un set de tennis, de 6-3, pour ce qui reste, aujourd'hui encore, la finale la plus prolifique de l'histoire.

Claude Bourrigault avait inscrit le dernier but du SCO. "Disputer une finale est une chance que l'on n'a pas tous les jours", se rappelle aujourd'hui l'ancien joueur, âgé de 85 ans. "Beaucoup d'Angevins étaient venus nous supporter, en trains spéciaux. Même s'il y avait eu une énorme déception, ça reste un bon souvenir après coup. À mon époque, nous étions hantés par l'envie de jouer à Colombes." Le SCO n'est pas parvenu à y rejouer en finale de Coupe, ni en 1962 ni en 1969. Il n'a pas réussi non plus à venir au Parc des Princes, où se disputa la finale 1966.

À chaque fois, le club du Maine-et-Loire cala en demi-finales. L'histoire se répéta à nouveau dans les années 2010. En 2011, le PSG était venu s'imposer 3-1 à Angers tandis qu'en 2014, le SCO avait baissé pavillon à Rennes (3-2). La sixième tentative est donc pour mardi soir…

Guingamp, un spécialiste. Ce week-end, les vitrines des magasins du centre-ville d'Angers se sont parées de drapeaux noir et blanc. "On sent énormément d'enthousiasme du public autour de cette demi-finale", insiste le latéral droit du SCO Vincent Manceau, joueur au club depuis ses débuts chez les pros, en 2008. "Avant même le match en championnat à Dijon (samedi dernier, perdu 3-2), les gens nous parlaient davantage de Guingamp." L'En Avant a lui aussi une riche histoire avec la Coupe de France. Mais il a fait bien mieux que le SCO récemment. Il est allé en finale en 1997 (battu par Nice aux tirs au but), mais a surtout gagné la compétition, à chaque fois contre son voisin rennais, en 2009 puis 2014.

"On a le droit de rêver". Le coach angevin, Stéphane Moulin, est conscient de la qualité de son adversaire. "Il y a un noyau dur de ce groupe qui a aussi l’expérience de la Ligue Europa. Leur histoire est faite de parcours brillants en Coupe de France. Ce n’est pas donné à tous les clubs", insiste-t-il sur le site du SCO. Mais le technicien n'interdit pas à ses joueurs de rêver. "L’imaginaire doit avoir une place dans nos esprits. C’est souvent l’ennemi du stress. On a le droit de rêver. Maintenant, il faut réussir à traduire ce rêve en réalité. Ce serait de la fausse modestie de dire que c’est un jour comme un autre. Comme 95% de mes joueurs, je n’ai jamais vu le Stade de France depuis la pelouse. C’est une chance que les joueurs se sont donnée, que tout le club s’est donnée."

PSG ou Monaco pour le gagnant. Le vainqueur de cette demi-finale Angers-Guingamp est promis à une finale de gala, la 100ème de l'Histoire, puisqu'il retrouvera, le samedi 27 mai prochain, le vainqueur de la seconde demie qui opposera mercredi soir au Parc des Princes le PSG à Monaco. Cela ajoute forcément à l'excitation du moment. Mais aussi à la complexité d'aller au bout…