Finale de la Coupe Davis : au Nord, c'était la Belgique

Les supporters belges ont embrasé le stade Pierre-Mauroy, vendredi.
Les supporters belges ont embrasé le stade Pierre-Mauroy, vendredi. © Europe1/Julien Ricotta
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, à Villeneuve-d'Ascq , modifié à
Les supporters belges ont pris le dessus sur les fans français, vendredi, au stade Pierre-Mauroy, lors de la première journée de Coupe Davis. 
REPORTAGE

Sur le terrain, la France et la Belgique se sont quittés bons amis. Avec un match remporté chacun lors de la première journée, vendredi, les deux finalistes de la Coupe Davis ont préservé le suspense. En tribunes, en revanche, les voisins belges ont clairement remporté la partie, poussés par leurs milliers de bruyants et parfois turbulents supporters.

Du rouge partout. La décision de jouer la finale de la Coupe Davis face à la Belgique à Lille n'avait pas manqué de surprendre. Comment évoluer "à domicile" quand la frontière belge n'est située qu'à quelques kilomètres du stade Pierre-Mauroy ? La Fédération française de tennis (FFT) l'avait assuré : tout serait mis en œuvre pour que Yannick Noah et ses joueurs se sentent chez eux. Promis, juré, l'invasion belge n'aurait pas lieu. La FFT avait ainsi évalué ces dernières semaines la venue de 3 à 4.000 fans d'Outre-Quiévrain par jour.

Pourtant, à l'œil, les maillots rouges et les drapeaux noir-jaune-rouge sautent rapidement aux yeux dans tous les recoins ou presque du stade Pierre-Mauroy (27.500 spectateurs). Difficile d'évaluer précisément la joyeuse et bruyante cohorte belge présente à Villeneuve-d'Ascq, mais il a suffi de tendre l'oreille pour le constater : David Goffin et ses petits copains n'ont vraiment pas eu l'impression de jouer à l'extérieur…

Des supporters bruyants… La finale 2014 perdue contre la Suisse, sur le terrain comme en tribunes, avait pourtant incité la FFT à revoir le placement des supporters. Les places situées derrière les joueurs ont été divisés en deux, une partie "bleue" et une partie "rouge". Et pour mettre encore plus d'ambiance, un deuxième "kop" de supporters français a été installé en face du premier. Las, les milliers de supporters belges, massés dans un virage et bien "aidés" par de nombreuses bières (on en a vu défiler par dizaines), ont tout de suite pris le dessus sur leurs homologues français, à coup de "tous ensemble", "C'mon Belgium" et d'encouragements continus.

Pas de quoi décevoir Yannick Noah, qui s'attendait  à cette atmosphère. "On a l'ambiance qu'on attendait, avec 3-4.000 Belges organisés et motivés à fond. Chez nous il y avait 3-4.000 supporters, et 20.000 spectateurs. On s'y attendait, on n'est pas déçus. Pour être déçu, il faut espérer quelque chose. On n'espère rien. On joue avec ce que l'on a", a lancé le capitaine tricolore en conférence de presse, taclant au passage une partie du public français.

…mais (un peu) turbulents. Si  le clan "bleu" a été un peu trop "spectateur", le côté rouge a lui joué à fond son rôle… en dépassant parfois les bornes. Car la colonie belge a davantage ressemblé à un public de foot que de tennis, n'hésitant pas à huer les Français. À plusieurs reprises, Jo-Wilfried Tsonga s'est plaint de cris entre et avant les points, obligeant l'arbitre à intervenir pour demander du calme.

"L'ambiance était super", a pourtant estimé Steve Darcis. "Si on espère que 27.000 personnes vont arrêter de faire du bruit, c'est rêver". A fortiori en Coupe Davis, où les élans patriotiques prennent souvent le pas sur la bienséance. Des petites contrariétés qui n'ont finalement pas tant dérangé que ça Tsonga, de l'aveu même de l'intéressé. "Il y avait une super ambiance, les gens étaient à fond derrière nous", a (étonnamment) constaté "Jo". "J'espère que demain (samedi), l'équipe de France va mettre le feu dans ce stade." Nous aussi…