L'équation "Marseille + football" ne rime pas forcément avec OM. Il va désormais falloir compter avec un petit poucet : le club de Consolat. Issu des quartiers nord de Marseille, il pourrait passer professionnel dans les semaines à venir. Avec le plus petit budget de la 3e division, il est en effet en mesure de monter en Ligue 2. A onze journées de la fin du championnat de National, le club est leader et compte sept points d'avance sur le quatrième.
De quoi réjouir son entraîneur et ses joueurs.
Passage en Ligue 2. Le club est né entre une autoroute et des barres HLM. "A la troisième kalachnikov, tournez à droite et vous y êtes", avait dit un jour le président du club, Jean-Luc Mingallon, en plaisantant à l'un de ses homologues. Aujourd'hui, Consolat pourrait passer professionnel. De quoi réjouir le président : "ça ne parle par de 'kalash', ça ne parle pas de meurtre. Ca ne parle que de ballons en ce moment dans les quartiers nord". "Il vaut mieux parler de foot que d'autre chose", explique-t-il ravi. "De quoi voulez-vous que parlent les jeunes ? De travail ? il n'y en a pas !", poursuit-il. "Nous, notre victoire c'est de monter en Ligue 2, mais c'est aussi de voir que les jeunes tournent pas mal, qu'ils ne traînent pas dans la rue et qu'ils ne cassent rien", conclut Jean-Luc Mingallon.
Sacrifices financiers. Et pourtant, le club doit se débrouiller "avec les mêmes moyens qu'un chômeur en fin de droit", plaisante Nicolas Usai, entraîneur du club. Consolat ne dispose en effet que du plus petit budget de sa division. Une prouesse rendue possible par les sacrifices financiers des joueurs. Payés au salaire minimum, entre 1.200 et 1.500 euros, "certains qui ne sont pas de Marseille font de la collocation", explique l’entraîneur. "Il y a certains joueurs professionnels à qui cela ferait peut-être du bien de passer quelques jours avec nous", conclut Nicolas Usai.
Tous les habitants croient désormais à la montée en Ligue 2 du club et imaginent déjà un derby entre les deux clubs de Marseille.
