Ce qu'on retiendra de Raymond Kopa, le premier d'entre tous

Raymond Kopa, à gauche, a été le premier footballeur français à remporter la C1 en 1957.
Raymond Kopa, à gauche, a été le premier footballeur français à remporter la C1 en 1957. © STAFF / AFP
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Le premier Français vainqueur du Ballon d'Or, mort vendredi, a considérablement marqué l'histoire du foot tricolore. 

Avec la disparition de Raymond Kopa, mort vendredi à l'âge de 85 ans, le foot français perd bien plus qu'un immense joueur. Bien avant Michel Platini et Zinédine Zidane, l'ancien numéro 10 de l'équipe de France a été un pionnier dans les années 1950 et 1960, ouvrant la voie à ses illustres successeurs. Ce fils d'immigré polonais, originaire des Corons du Pas-de-Calais, a été le premier footballeur français à inscrire son nom au palmarès du Ballon d'Or, à remporter la Ligue des champions et à mener les Bleus au sommet. On vous raconte le fabuleux destin de cet enfant des mines devenu légende.  

  • Le premier Ballon d'Or français

Raymond Kopa a écrit bien plus que sa propre histoire. En devenant le premier Français à remporter le Ballon d'Or en 1958, il fait entrer le foot français dans le grand monde. Car avant lui, la France n'était qu'un pays mineur, sans grand fait de gloire ni joueur majeur. Mais lui, le meneur de jeu élégant et racé, a tout changé. "Pour moi c'était un grand honneur, parce qu'il n'y avait pas que moi qui pouvait gagner ce Ballon d'Or. Il y avait (Alfredo) Di Stéfano, (Ferenc) Puskas…", se souvenait Raymond Kopa, dans une vidéo en son honneur publiée par la Fédération française de football en 2013.

  • Le premier à mener les Bleus au sommet

Quand Raymond Kopa remporte le Ballon d'Or en 1958, il est au sommet de son art. Son chef d'œuvre : la Coupe du Monde, cette même année, terminée à la troisième place avec l'équipe de France, la première performance majeure de l'histoire des Bleus. Avec Just Fontaine (meilleur buteur avec 13 buts), il forme un tandem redoutable, seulement battu en demi-finales par le futur vainqueur, le Brésil de Pelé.

Un résultat inespérée, à une époque ou personne, ou presque, ne croyait en ces Bleus-là. "Les journalistes ne donnaient aucune chance à cette équipe de France. Pour la France, ça a été un exploit. Mais moi je n'ai jamais dit que c'était un exploit. On était à notre place parce qu'on avait les qualités pour", assurait Kopa dans cette même interview, également sacré meilleur joueur de ce Mondial 1958.  

Le résumé de France-Allemagne (6-3), match pour la troisième place du Mondial 58 : 

  • Le premier à placer un club français sur la carte de l'Europe

Mais ce fils d'immigré polonais n'a pas attendu 1958 pour, déjà, marquer le sport français de son empreinte. Avec le Stade de Reims, il atteint en 1956 la finale de la toute première Coupe d'Europe des clubs champions, l'ancêtre de la Ligue des champions, battu par le Real Madrid au Parc des Princes au bout d'un match exceptionnel (4-3). "C'était une très belle finale, peut-être la plus belle que j'ai disputée. Le suspense a duré jusqu'au bout", se consolait tout de même Raymond Kopa dans une autre interview, sur le site de l'UEFA.

  • Le premier à remporter la C1

Ce n'était cependant que partie remise. Peu après cette finale perdue, Raymond Kopa est recruté pour 52 millions d'anciens francs par le Real Madrid (1956-1959), déjà, à l'époque, le plus grand club au monde. Dans la capitale espagnole, le numéro 10 devient dès l'année suivante le premier Français à soulever la coupe aux grandes oreilles (1957), dans une équipe mythique aux côtés d'autres légendes comme Paco Gento et Alfredo Di Stéfano. Il remportera deux autres C1 (1958, 1959), pour se forger un des plus beaux palmarès du foot français.

  • Le premier grand numéro 10 à la française
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Photo : @AFP

Pour tous les fans de foot, Raymond Kopa restera avant tout la première star du foot français, l'aîné de la glorieuse lignée des meneurs de jeu à la française. Bien avant Michel Platini et Zinédine Zidane, l'ancien joueur du Stade de Reims et du Real a incarné par sa grâce, son talent et son sens du collectif une certaine idée du jeu. Sa popularité est telle qu'il devient le premier footballeur à s'adonner à la publicité. Sur le terrain, il impressionne tellement qu'après une victoire de l'équipe de France en Espagne en 1955 (2-1), un journaliste anglais du Daily Express lui donna le surnom de "Napoléon du football." Comme le symbole d'un petit footballeur d'1 m 68 devenu géant de son sport.