Au village olympique, la délégation nord-coréenne au centre de la curiosité

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Corinne Boulloud, édité par A.H. , modifié à
Jeudi, à la veille de l'ouverture des JO d'hiver, les athlètes nord-coréens ont fait l'objet de toutes les attentions lors de la cérémonie d'accueil au village olympique.

Rarement une cérémonie d'accueil au village olympique n'avait suscité autant de curiosité et d'affluence. Jeudi, la délégation de 22 athlètes du pays le plus fermé au monde s'est présentée en tenue officielle rouge et blanche à l'entrée du village. Tous assez jeunes, visages fermés, ils étaient suivis par une fanfare féminine nord-coréenne haute en couleurs…

"C'est un peu la paix". La cérémonie pouvait alors commencer avec comme point d’orgue, après l’hymne olympique, la levée du drapeau du voisin du nord accompagné de l’hymne national. C'est habituellement interdit au Sud, alors une dérogation à la loi a été nécessaire. Le moment est donc historique, les deux voisins étant toujours "techniquement" - c’est le terme utilisé en Corée - toujours en guerre. Pour Kim, journaliste de l’agence sud-coréenne Hyonhap, l'instant est "unique". "Normalement, en Corée du Sud, nous ne pouvons pas rencontrer les Nords-coréens. Et là, nous pouvons les voir. Dans cet état de guerre, la Corée du Nord a traversé les frontières pour venir disputer les Jeux olympiques. C'est un peu la paix", espère-t-elle.

"Nous ferons tout pour que vous vous sentiez chez vous". Dans son mot de bienvenue, le responsable du village olympique côtier a évoqué un moment d’unité, tout en formant le vœu que le séjour des athlètes nord-coréens leur laissent de précieuses amitiés. "Nous ferons tout pour que vous vous sentiez chez vous", a-t-il déclaré devant les intéressés. Pendant 20 minutes, la fanfare nord-coréenne a donné le ton, leurs compatriotes se laissant même aller à une ronde avec la mascotte des Jeux. Puis dans la cohue, les athlètes, bien plus souriants qu'à leur arrivée, sont rentrés au village, où ils ne résident pas avec les Sud-coréens.

Dans les allées de ce village réservé aux sports de glace, les Nord-Coréens, bien encadrés, restent entre eux et ne communiquent pas avec les autres athlètes, en partie en raison de la barrière de la langue. Quant à la presse nord-coréenne, en tenue quasi militaire, il était impossible d’entrer en contact avec elle, jeudi matin.