Vers une nouvelle gouvernance

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François QUIVORON , modifié à
Voulus par Nicolas Sarkozy, les Etats généraux ont livré ce vendredi leurs premières propositions. Les discussions, menées par les principaux acteurs du football français, se sont orientées vers une nouvelle forme de gouvernance de la FFF avec la création d'un comité exécutif. L'Assemblée fédérale, réunie le 18 décembre prochain, validera ou non ces recommandations.

Voulus par Nicolas Sarkozy, les Etats généraux ont livré ce vendredi leurs premières propositions. Les discussions, menées par les principaux acteurs du football français, se sont orientées vers une nouvelle forme de gouvernance de la FFF avec la création d'un comité exécutif. L'Assemblée fédérale, réunie le 18 décembre prochain, validera ou non ces recommandations. Ce n'est pas une révolution copernicienne. Mais les instances dirigeantes du football français vont bientôt changer de visage. Les premières conclusions des Etats généraux, livrées ce vendredi au siège de l'Insep à Paris, ouvrent en effet la porte à une nouvelle forme de gouvernance de la Fédération française de football (FFF). Cette réforme essentielle a trouvé son accord au terme des discussions menées durant deux jours par un groupe de réflexion, dont Jacques Lambert, n°2 de la FFF, s'est fait le rapporteur. "C'est une mesure capitale pour une plus grande démocratisation, a-t-il insisté devant la grande famille du football français, Duchaussoy, Thiriez et Aulas en tête. Il s'agit de la mesure clé de la réforme. Tout le reste ne fait que découler de cette décision capitale." Dans les faits, le Conseil fédéral, décrié pour sa gestion de l'épisode des Bleus en Afrique du Sud, devrait céder la place à un comité exécutif. Le président de la Fédération, élu au scrutin de liste, en prendra la tête, chapeautant une assemblée de douze membres, dont un médecin et un représentant du football féminin. Autre nouveauté: la création de la Haute Autorité du football. Ce collège de 25 membres, issus de toutes les composantes du football, aura selon Lambert "un rôle d'alerte, de contrôle et d'interpellation", comme peut l'avoir un conseil de surveillance dans une grande entreprise. Thiriez: "C'est une révolution tranquille" Les deux autres ateliers - "Compétitivité économique, financement et solidarité du football français" et "Rôle social et citoyen du football français", ont eux aussi apporter des éléments à la modernisation des structures, réclamées par le président Nicolas Sarkozy au lendemain de la Coupe du monde. Fernand Duchaussoy, président par intérim de la FFF, s'est toutefois défendu d'avoir agi sous la contrainte: "On ne m'a pas tordu le bras pour faire ces Etats généraux." Il faut dire que les principaux acteurs affichaient clairement leur satisfaction après ce grand brainstorming. "C'est très concret, très pragmatique. Je pense que c'est vraiment une grande performance, avec des solutions compréhensibles et lisibles pour tout le monde", s'est réjoui Jean-Michel Aulas, le président de l'Olympique Lyonnais. "C'est une révolution tranquille, une véritable refondation du système fédéral, a estimé Frédéric Thiriez, le président de la LFP. J'avais milité pour un système plus démocratique, plus efficace, plus juste: nous y sommes." Quelques éléments restent encore à préciser, comme la répartition des voix entre professionnels et amateurs. A l'heure actuelle, les pros disposent de 25% des voix et en réclameraient 40%. Le monde amateur ne serait en réalité prêt à leur accorder 33%, ce qui constitue la minorité de blocage. Au-delà de la querelle des chiffres, c'est la suite à donner à cette réflexion qui devrait occuper les esprits dans les prochaines semaines. Avec des échéances importantes comme le 12 novembre, date à laquelle les conclusions des Etats généraux seront présentées aux présidents de ligues et de districts. Le 18 décembre, l'Assemblée fédérale se prononcera au cours du vote de la "loi-cadre", qui entérinera ou non les nouvelles dispositions. Il faudra ensuite attendre l'Assemblée d'été, programmée le 18 juin 2011, pour connaître la composition de la nouvelle direction. Et donc l'identité du nouveau président.