Un Racing européen à Toulouse

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AXEL CAPRON , modifié à
A une semaine du début de la Coupe d'Europe, le champion en titre, Toulouse, recevait ce samedi un autre Européen, le Racing Métro 92, pour une des affiches de la 9e journée du Top 14. Et si c'est l'équipe de Guy Novès qui l'emporte (28-23) grâce à un essai de Kelleher et à la botte de Skrela, son adversaire, leader grâce au bonus défensif, a confirmé qu'il faudrait compter sur lui cette saison.

A une semaine du début de la Coupe d'Europe, le champion en titre, Toulouse, recevait ce samedi un autre Européen, le Racing Métro 92, pour une des affiches de la 9e journée du Top 14. Et si c'est l'équipe de Guy Novès qui l'emporte (28-23) grâce à un essai de Kelleher et à la botte de Skrela, son adversaire, leader grâce au bonus défensif, a confirmé qu'il faudrait compter sur lui cette saison. Une vraie et belle répétition générale ! A une semaine de débuter leur campagne européenne 2010/11, Toulouse et le Racing Métro 92 ont proposé une opposition de haut niveau sur la pelouse d'un Stadium bien garni, à l'issue de laquelle les deux formations ont pas mal de raisons de se montrer satisfaites. Toulouse parce qu'il a remporté ce choc de la 9e journée grâce notamment à une bonne heure de jeu, le Racing parce qu'il a confirmé, en arrachant le bonus défensif grâce à la botte monumentale de François Steyn, qu'il pouvait prétendre rivaliser cette saison avec les meilleurs, le champion d'Europe en tête. Et l'appétit vient en mangeant, puisque sitôt le match terminé, Lionel Nallet, auteur d'une bonne rentrée en seconde période, en venait presque à regretter au micro de Canal + d'être passé à côté de la victoire: "On a joué, mais c'est dommage qu'on l'ait fait un peu tard. Il fallait tenter notre chance dès le début du match. Mais c'est bien, on était venus pour se jauger face à Toulouse, on arrive à être présents." Certes, le Racing n'est pas passé si loin d'un troisième succès en déplacement cette saison en Championnat, mais c'eût été injuste pour un Stade Toulousain qui a longtemps eu la mainmise sur la partie et remporte un succès finalement logique (28-23). Kelleher montre la voie Il aura sans doute manqué un peu de fraîcheur aux hommes de Guy Novès pour se mettre à l'abri plus tôt, mais l'entraîneur des Stadistes peut être globalement satisfait de la prestation de son équipe, notamment au cours d'une première période bien négociée. Car si le Racing entre bien dans la partie, récupérant le ballon sur le coup d'envoi de Wisniewski qui, dans la foulée, tente et rate le drop, une mauvaise passe de Lorée pour Steyn dans les 22 franciliens offre une mêlée aux locaux et un drop dans un fauteuil à Poitrenaud (3-0, 9e). Dans la foulée, Skrela manque la balle de 6-0 sur une pénalité pourtant à sa portée après un hors-jeu de Wisniewski (13e) avant de se rattraper, avec l'aide du poteau gauche, cette fois de 42 mètres suite à une faute au sol de Vaquin (6-0, 18e). Wisniewski réplique de 20 mètres à la suite d'un hors-jeu adverse (6-3, 20e). Jusque-là dominée par les défenses, la partie bascule une première fois sur un bel enchaînement des arrières toulousains qui aboutit en bout de ligne à Delasau, le Fidjien fixe, Kelleher libère pour Skrela qui provoque un nouveau regroupement, le demi de mêlée néo-zélandais a suivi et aplatit entre Masi et Festuccia pour le premier essai du match, transformé par Skrela (11-3, 30e). Dans la foulée, une accélération de Médard provoque des brèches dans une défense francilienne en difficulté, mais Johnstone, au relais, rate sa passe pour l'arrière toulousain. La domination du Stade ne se dément plus et c'est logiquement que Skrela, servi face aux poteaux par Kelleher, passe un nouveau drop (16-3, 35e), auquel répond immédiatement Wisniewski sur une pénalité accordée par l'arbitre irlandais M.Fitzgibbon après recours à la vidéo (16-6, 37e). Steyn fait la différence Dix points d'avance à la pause pour Toulouse et, pour l'entraîneur Guy Novès, la nécessité "d'être plus fort sur les impacts face à une équipe très dure". Le message est parfaitement entendu par ses troupes qui provoquent une pénalité en mêlée fermée, convertie par Skrela (19-6, 44e). Le demi d'ouverture haut-garonnais ajoute trois points de 48 mètres après un plaquage haut de Steyn sur Picamoles (22-6, 48e), et Pierre Berbizier, conscient du manque de percussion de ses troupes, procède à ses premiers changements en lançant Chabal, de retour de blessure, et Nallet aux places de Vaquin et Dellapè. Stratégie payante, puisque Nallet, en bout de ligne, est tout près d'aplatir pour les «Racingmen» sur un mouvement initié par Wisniewski, le demi d'ouverture parisien est à la sortie du regroupement pour adresser un modèle de passe au pied à l'autre extrémité du terrain pour Vulivuli qui inscrit le premier (et seul) essai des banlieusards (22-11, 52e). Mais ces derniers retombent aussitôt dans leurs travers, Lo Cicero, d'une obstruction sur le coup d'envoi, offrant trois nouveaux points à la botte de Skrela (25-11, 54e). Les Franciliens ne baissent pas pour autant pavillon et Wisniewski (25-14, 57e) puis Steyn à longue distance après une faute de Dusautoir, les mettent à un point du bonus défensif (25-17, 71e). Malgré le vent de face, le Sud-Africain ne se démonte pas dans la foulée pour tenter et réussir une pénalité de 56 mètres, synonyme de fin de match à suspense pour des Toulousains à la peine physiquement (25-20, 74e). Une faute bête de Qovu, hors-jeu sur un dégagement de Steyn, permet à Skrela de redonner de l'air au Stade (28-20, 77e), mais sur une ultime pénalité contestée par le Stade, Steyn profite des dix mètres supplémentaires que lui accorde le juge de touche pour convertir une troisième pénalité de suite à longue distance (45 mètres), synonyme de bonus défensif et de première place du Top 14 retrouvée. Pas de doute, ce Racing Métro 92 est taillé pour aller loin cette saison, à lui de confirmer dans une semaine sur la pelouse du champion d'Europe 2009, Leinster, les promesses affichées ce samedi chez le lauréat 2010...