Triste derby en Nord

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ERIC DELTOUR , modifié à
Si à la différence du Sud de la France, où la météo a contraint aux reports d'OM-Rennes et de Monaco-Bordeaux, on a pu jouer ce dimanche, à Valenciennes, le dernier derby du Nord à Nungesser ne restera pas dans les annales. Au terme d'un match terne, le Losc a mené une grosse minute avant qu'Adil Rami, en grosses difficultés, n'offre l'égalisation à VA (1-1).

Si à la différence du Sud de la France, où la météo a contraint aux reports d'OM-Rennes et de Monaco-Bordeaux, on a pu jouer ce dimanche, à Valenciennes, le dernier derby du Nord à Nungesser ne restera pas dans les annales. Au terme d'un match terne, le Losc a mené une grosse minute avant qu'Adil Rami, en grosses difficultés, n'offre l'égalisation à VA (1-1). Pour le dernier derby du Nord de l'histoire disputé à Nungesser avant que le VAFC ne prenne possession de Nungesser II la saison prochaine, on était en droit d'attendre un autre spectacle de la part de Valenciennois et Lillois qui, dimanche, auront livré une copie longtemps insipide et surtout sans intentions. Ces deux équipes, adeptes du beau jeu, nous avaient habitués à autre chose, mais la déception est au rendez-vous. "Je pense qu'on s'ennuie, les gens aussi sans doute devant leur télé. Pour l'instant, ce n'est pas très amusant, le football est conçu pour s'amuser..." A l'image de David Ducourtioux, adepte d'un parlé vrai rafraîchissant à la pause de ce match sans âme, ce derby a longtemps ronronné dans un faux rythme. Et le public de Valenciennes n'a toujours assisté qu'à deux victoires cette saison face à Marseille et face Caen. Les joueurs de Philippe Montanier, qui gagnent malgré tout cinq places au classement, s'ils avaient des raisons de craindre la force de frappe lilloise, ne sont pas les seuls en cause. Car le Losc, même soucieux de se rassurer après deux revers sur le front du championnat, a fait preuve d'un manque d'ambition coupable. Insoupçonnable, la fin de match débridée, marquée par le coup du sort, dont était victime Nicolas Penneteau, buteur contre son camp suite à une frappe sur la barre de Moussa Sow, offrait ainsi un succès inespéré aux Lillois (0-1, 86e). Un avantage aussitôt annulé par la mésentente entre Mickaël Landreau et Adil Rami, auteur d'un match calamiteux, qui profitait à l'indispensable Grégory Pujol, auteur de son sixième but de la saison (1-1, 88e). Un emballement trop tardif pour sauver ce derby de piètre qualité... Le calvaire de Rami Au coup d'envoi, sous un doux soleil, qui tranche en ce week-end pluvieux, c'est l'embouteillage dans l'entrejeu et on se dit que la solution pourrait venir des couloirs dans ce derby. Lille s'y emploie avec cette première grosse occasion signée de Mathieu Debuchy, auteur d'une bonne déviation de la tête sur le côté droit pour Sow, qui remet en retrait pour le latéral, dont la frappe enroulée dans la surface ne fait que frôler le poteau de Penneteau (4e). On se craint néanmoins de part et d'autre et ce choc entre voisins tarde à trouver du rythme. Si VA ne se livre aucunement, le Losc a toutes les peines à imposer son jeu, même si les visiteurs s'offrent une nouvelle opportunité par Aurélien Chedjou, bien servi en retrait au point de penalty par un Debuchy toujours aussi actif, mais dont la frappe dévissée échappe le cadre (17e). Vingt bonnes minutes sont passées quand l'équipe de Montanier s'extériorise enfin. Une incursion de Gaël Danic dans la surface adverse et Debuchy, décidément partout, contre, bras décollés du corps, d'une main incontestable, qui aurait pu mériter le penalty (21e). De quoi inciter les Valenciennois à sortir enfin de leur coquille, à l'image de cette première frappe au but, digne de ce nom, que décoche Carlos Sanchez. Aux 30 mètres, légèrement décalé, le Colombien oblige Landreau à une parade exceptionnelle pour sortir le ballon de sa lucarne (31e). Sur le corner qui s'en suit, Milan Bisevac, seul aux six mètres, rate le cadre de la tête, alors que Landreau n'avait esquissé aucun geste (32e). Le match s'emballe enfin et Penneteau n'est pas en reste avec cet arrêt réflexe de la jambe devant Gervinho, bien servi par Eden Hazard (35e). Une main partout après que Danic a détourné la frappe à suivre de Debuchy (36e). Les deux portiers rivalisent de classe avec ce tête à tête remporté par Landreau devant Danic, bien servi par David Ducourtioux, suite à un contrôle totalement raté de Chedjou (37e). Si à la pause, Lille tient le nul, qui met fin à sa mauvaise série en championnat, VA semble frustré. Et ce n'est pas le début de la seconde période qui risque de rehausser ce tableau bien terne. Même si VA s'offre au final les occasions les plus franches. Comme à l'heure de jeu sur ce débordement et ce centre de Danic, offerts suite à une nouvelle grossière imprécision de Rami, que Sanchez, seul au point de penalty, ne parvient pas à convertir de la tête (60e). Lille est trop imprécis pour menacer Penneteau, à l'instar de son défenseur central, encore trop lâche sur son marquage devant Ducourtioux, dont la frappe, détournée, vient tutoyer le poteau de Landreau (78e). Frustré sans doute par son mauvais match, Rami se fend d'un geste d'énervement inutile. On frise le hold-up lorsque Pierre-Alain Frau, entré en jeu, vrille aux 25 mètres une frappe vicieuse, qui si elle laisse Landreau sans réaction, échappe la lucarne d'un souffle (79e). Le match pouvait entrer dès lors dans dix dernières minutes folles, qui ne feront qu'accentuer les regrets des uns et des autres. Sauf que les réactions en fin de match (voir par ailleurs) accréditent l'idée que tout le monde était content... Désespérant.