Sur le toit du Tour !

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ERIC DELTOUR , modifié à
Marquée par l'absence forcément pesante du tenant du titre, Alberto Contador, la présentation du Tour de France 2011 a dévoilé ce mardi, à Paris, un tracé qui fait la part belle aux arrivées en haute montagne. Après l'hommage aux Pyrénées l'an passé, les Alpes, pour le centenaire de leur traversée, seront à l'honneur avec le Galibier à grimper deux fois pour un seul et unique contre-la-montre. Les maillots distinctifs subissent également une refonte destinée à retrouver leur esprit d'origine.

Marquée par l'absence forcément pesante du tenant du titre, Alberto Contador, la présentation du Tour de France 2011 a dévoilé ce mardi, à Paris, un tracé qui fait la part belle aux arrivées en haute montagne. Après l'hommage aux Pyrénées l'an passé, les Alpes, pour le centenaire de leur traversée, seront à l'honneur avec le Galibier à grimper deux fois pour un seul et unique contre-la-montre. Les maillots distinctifs subissent également une refonte destinée à retrouver leur esprit d'origine. "L'ennemi c'est le dopage, ce n'est pas le cyclisme, ce n'est pas le Tour de France." Comme trop souvent, Christian Prudhomme, en sa qualité de Directeur du Tour de France, a dû en passer par ce préambule ce mardi, à Paris, pour défendre l'institution de la Grande Boucle une fois encore tâchée par le fléau du dopage. L'ombre d'Alberto Contador, tenant du titre et grand absent de cette cérémonie de présentation du Tour de France 2011, planait sur le Palais des Congrès. Un Tour qui aurait le parcours idéal pour permettre à l'Espagnol de remporter une éventuelle quatrième victoire, à condition toutefois que Contador, suspendu à titre provisoire par l'Union cycliste internationale (UCI) parce que soupçonné de dopage au clenbutérol pendant le Tour 2010, puisse y participer. Prudent, le directeur du Tour de France a refusé de prendre position. "Nous attendons les conclusions de l'enquête pour nous déterminer. Suspicion ne signifie pas culpabilité et nous serions irresponsables d'anticiper les conclusions de cette enquête". Prudhomme: "Equilibrer les Pyrénées et les Alpes " La course continue et un an après avoir rendu hommage aux Pyrénées, la Grande Boucle fêtera l'année prochaine le centième anniversaire de ses premières étapes dans les Alpes. Les Pyrénées ne seront pas oubliées pour autant et les étapes disputées dans les deux massifs feront la part belle aux grimpeurs. "Même si le but est de maintenir le suspense jusqu'au dernier moment, nous souhaitions équilibrer les Pyrénées et les Alpes. Dans les deux massifs, nous aurons trois étapes et deux arrivées en altitude", a déclaré Prudhomme, soucieux de répondre aux critiques qui avaient pu le taxer de maintenir de manière artificielle l'incertitude de la course. Avec notamment un premier tiers de parcours marqué par une "vraie volonté de proposer des arrivées où tout peut se passer et de mettre en scène la première semaine" d'un Tour qui s'élancera pour la quatrième fois de son histoire de la Vendée après 1993, 1999 et 2005. Passage du Gois découvert à marée basse et du Mont des Allouettes (1ere étape), "notre Tourmalet à nous", comme se plaisent à le dire les locaux: les opportunités de briller ne manqueront pas pour les puncheurs via aussi Mûr de Bretagne (2e étape) ou encore la somptueuse arrivée sur le Cap Fréhel (5e étape). Mais aussi le souci après le Jura et les Vosges de "mettre en avant les massifs intermédiaires, qui méritent des coureurs audacieux", comme le dit encore Prudhomme, avec Super-Besse (8e étape) et Saint-Flour (9e étape). Le tout alternant avec à Redon (3e étape), Lisieux (6e étape) ou Châteauroux (7e étape) les étapes dévolues aux sprinteurs, dont le maillot vert, comme le maillot à pois, subit une refonte (voir par ailleurs). L'heure de la montagne, plus incontournable que jamais, aura alors sonné. Le col du Tourmalet sera au programme de la 12e étape, le 14 juillet, dont l'arrivée sera jugée dans la station de ski de Luz-Ardiden. Deux jours plus tard, c'est une autre station, le plateau de Beille, qui attendra les coureurs. Les Alpes se profileront très vite à l'horizon après une transition rapide. Quatre jours de course y constitueront l'épreuve de vérité. Le peloton fera sa seule excursion à l'étranger lors de la 17e étape, qui s'achèvera à Pinerolo, en Italie, après l'ascension de Sestrières. Le lendemain, les coureurs devront affronter 61,4 kilomètres d'ascension au fil des cols d'Agnel, d'Izoard et d'un autre centenaire mythique, le Galibier, toit du Tour à 2 645 mètres, où sera jugée l'arrivée parmi les ombres des géants Coppi, Bobet, Merckx et Thévenet... La 19e étape, effort brutal sur 109 kilomètres, les confrontera à nouveau au Galibier, par son versant le plus difficile, puis aux 21 virages de la montée vers l'Alpe d'Huez. A la veille de l'arrivée à Paris, il n'y aura plus que les 41 kilomètres d'un contre-la-montre individuel, le seul de l'épreuve (avec le retour le premier dimanche sur 23 kilomètres, en trois longues lignes droites, du contre-la-montre par équipes), au profil tourmenté autour de Grenoble pour départager les deniers prétendants avec peut-être un final aussi haletant que le fut le duel entre Alberto Contador et Andy Schleck. Cette avant-dernière étape sera la seule offerte aux purs rouleurs. Mais ça c'est déjà une autre histoire...