Sa vidéo sado-maso avec costumes nazis, mise en ligne sur des sites de partage, avait débouché sur un énorme scandale en mars 2008. Plus de trois ans après, Max Mosley, ancien président de la fédération internationale de l'automobile (FIA), a été débouté mardi matin par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
Le septuagénaire britannique demandait un renforcement de la législation britannique sur le respect de la vie privée, avec notamment l'obligation pour les journaux d'informer par avance toute personne dont ils s'apprêteraient à révéler des éléments de vie privée.
Un quotidien londonien, News of the World, avait publié des photos et les extraits d'une vidéo révélant les ébats du dirigeant britannique avec cinq prostituées dans un contexte évoquant les camps de concentration.
La juridiction du Conseil de l'Europe reconnaît que, dans cette affaire, "la conduite du journal est sujette à de sévères critiques". Pour autant, elle annonce que la publication de telles informations, "quoiqu'elles visent plus à distraire qu'à éduquer, bénéficie indubitablement de l'article 10" de la Convention européenne des droits de l'homme, qui protège la liberté d'expression.
Les images du scandale sont toujours visibles sur Internet :
Ne niant pas le caractère dissuasif qu'aurait un système de notification préalable, comme le demandait Mosley, la Cour conclut que les tribunaux britanniques ont ménagé un juste équilibre entre respect de la vie privée et la liberté d'expression. A l'époque, News of the world avait été condamné à verser à Max Mosley 60.000 livres de dommages et intérêts (76.000 euros à l'époque), ainsi que 420.000 livres pour ses frais de procédure (532.000 euros), soit le montant le plus élevé jamais accordé au Royaume-Uni pour une atteinte à la vie privée.
Cette affaire était d'autant plus sensible que l'ancien patron du sport automobile, aujourd'hui âgé de 70 ans, est le fils d'Oswald Mosley, fondateur et leader du parti fasciste britannique dans les années 1930.