Sakho, la jeunesse au pouvoir

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PAUL ROUGET , modifié à
Systématiquement retenu par Laurent Blanc en équipe de France depuis sa nomination, Mamadou Sakho n'a pas encore eu, au contraire de son grand ami Yann M'Vila, les honneurs d'une première cape. Mais le jeune parisien, qui sera capitaine samedi soir à Toulouse en l'absence de Makelele, a déjà, à seulement 20 ans, grillé pas mal d'étapes. De quoi en faire le défenseur du futur ?

Systématiquement retenu par Laurent Blanc en équipe de France depuis sa nomination, Mamadou Sakho n'a pas encore eu, au contraire de son grand ami Yann M'Vila, les honneurs d'une première cape. Mais le jeune parisien, qui sera capitaine samedi soir à Toulouse en l'absence de Makelele, a déjà, à seulement 20 ans, grillé pas mal d'étapes. De quoi en faire le défenseur du futur ? Mamadou Sakho, ce sont encore les autres qui en parlent le mieux. Si, à 20 ans et déjà 75 matches en Ligue 1, le défenseur central fait figure d'élément incontournable au sein de l'arrière-garde parisienne, il n'aime guère, malgré une personnalité bien affirmée, s'épancher dans les médias. Celui qui risque de rester encore longtemps le plus jeune capitaine de l'histoire du PSG, lorsque Paul Le Guen lui avait, alors qu'il était seulement âgé de 17 ans et 8 mois, confié le brassard à l'occasion d'un déplacement à Valenciennes, semble encore avoir franchi un nouveau cap depuis le début de saison. Il a d'ailleurs été systématiquement convoqué en équipe de France par Laurent Blanc depuis sa prise de fonctions. Ce qui n'a rien d'une surprise. "Mamadou, il est ici chez lui. Clairefontaine il connaît comme sa poche, reconnaît, sur la Web TV du club, son partenaire à Paris et chez les Bleus, Guillaume Hoarau. Et puis avoir 20 ans et être en équipe de France, c'est respect !" L'intéressé, capitaine dans toutes les sélections de jeunes, ne dément quant à lui pas sa connaissance du lieu ("J'ai l'habitude de venir depuis que j'ai 16 ans"), mais ne semble pas trop pressé de franchir le pas et d'honorer sa première cape chez les "grands". "Je ne suis pas pressé, concède-t-il. Je suis avant tout là pour apprendre et j'en profite au maximum." M'Vila: "C'est un chef-né" A Clairefontaine, ce pur titi parisien, véritable fashion-victime et adepte des excentricités capillaires, a pu en tout cas retrouver avec plaisir un ami proche qui est lui en train de se faire une vraie place dans le groupe France: Yann M'Vila. Et le Rennais ne tarit pas d'éloges sur celui dont il estime qu'il "va finir capitaine des Bleus, c'est son destin." "Cela mettra peut-être des années mais il finira avec le brassard, poursuit le milieu de terrain breton dans les colonnes du Parisien. C'est un chef-né. Il dégage une autorité et une force naturelle. Personne n'a envie de s'embrouiller avec lui. Ça ne s'explique pas, ça se vit." Une autorité naturelle couplée avec une belle assurance qui ne suffiraient toutefois pas si le joueur ne tendait pas à gommer les erreurs d'inattention et autres relances hasardeuses qui ont pu coûter - à lui ainsi qu'à son club - très cher ces dernières saisons. "Aujourd'hui, il est complet, poursuit M'Vila, qui le côtoie depuis les moins de 17 ans et se trouve donc bien placé pour analyser son évolution. Sur un terrain, c'est d'abord un physique. Quand il va au duel, il ne fait pas semblant." Des atouts qui en font l'homme de base de la défense d'Antoine Kombouaré, une défense où il est désormais - depuis début septembre - associé à Armand dans l'axe, avec Jallet et Tiéné sur les côtés et Edel dans les buts. Un quintet qui n'a pas encaissé le moindre but depuis et sera encore reconduit samedi soir à Toulouse, où Sakho récupérera le brassard de capitaine en l'absence de Makelele, suspendu. L'occasion de s'imposer encore un peu plus dans son club de toujours. Avant de s'envoler, bientôt, sous d'autres cieux. Car après Arsenal et le Bayern Munich, c'est désormais l'AC Milan qui se serait mis sur les rangs pour l'enrôler. Et ce n'est vraisemblablement que le début d'une longue histoire.