Rivière: "J'ai tout connu ici"

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Propos recueillis par LAURENT DUYCK , modifié à
Pendant que Dimitri Payet prolongeait son état de grâce avec l'équipe de France, Emmanuel Rivière faisait lui ses classes avec les Espoirs lors de la trêve internationale. Si la réussite de son coéquipier lui donne envie, l'attaquant stéphanois sait qu'il doit encore progresser, notamment dans la finition, pour franchir un palier. Et Saint-Etienne, en déplacement à Nice dimanche, avec...

Pendant que Dimitri Payet prolongeait son état de grâce avec l'équipe de France, Emmanuel Rivière faisait lui ses classes avec les Espoirs lors de la trêve internationale. Si la réussite de son coéquipier lui donne envie, l'attaquant stéphanois sait qu'il doit encore progresser, notamment dans la finition, pour franchir un palier. Et Saint-Etienne, en déplacement à Nice dimanche, avec... Saint-Etienne a perdu sa place de leader avant la trêve internationale. Y a-t-il de la déception au sein du club ? Non. Si on nous avait dit que l'on prendrait quatre points contre Lyon et Marseille (les deux derniers matches de Saint-Etienne, ndlr) en début de saison, on ne l'aurait peut-être pas cru. Ce sont deux bons résultats pour nous. Et cette première place ne nous tient pas forcément à coeur. Notre objectif reste de nous sauver le plus rapidement possible et donc de prendre un maximum de points. On sait d'où l'on vient. Les objectifs n'ont pas changé. Tant qu'on n'a pas décroché ces 42 points... Etes-vous surpris par l'engouement qu'ont fait naître vos résultats ? Non. Je suis issu du centre de formation, donc je connais le vécu du club, je connais l'engouement du public. J'ai tout connu ici, les hauts et les bas. Je sais ce qu'est la pression. On apprend vite. Et surtout, on connaît les valeurs du club. Cette histoire, on en est fiers. Et ça donne confiance, plus que ce n'est un frein pour les plus jeunes. Comment expliquez-vous le changement de visage de cette équipe, à la lutte pour le maintien la saison dernière et aujourd'hui installée dans les premières places du classement ? L'explication ne tient pas seulement sur les deux ou trois derniers mois. Je pense que le déclic date de décembre dernier avec l'arrivée du nouveau coach (Alain Perrin a été remplacé le 15 décembre 2009 par son adjoint Christophe Galtier, ndlr), parce que l'effectif n'a pas beaucoup changé cet été. On commence à tous bien se connaître. L'effectif, le staff, tout le monde s'entend bien. Je pense que c'est l'une des clés de notre réussite. "Le coach a su amener une certaine joie de vivre dans le vestiaire" On dit que cette bonne humeur retrouvée est la principale réussite de Christophe Galtier... C'est toujours plus plaisant d'aller à l'entraînement le sourire aux lèvres. On sait qu'on va prendre du plaisir, voir ses amis... On avait perdu ça l'année dernière. On était dans une spirale de défaites et donc sous la pression, notamment des supporters. Ce n'était pas très joyeux. On était tous affectés par nos mauvaises performances. Le coach a su amener une certaine joie dans le vestiaire mais aussi cadrer les choses: quand il faut travailler, on travaille. Ce juste milieu nous convient bien. En quoi les arrivées de joueurs expérimentés, comme Batlles (Grenoble), Marchal (Lorient), Bocanegra (Rennes) ou encore Ebondo (Toulouse), ont-elle aidé le club ? On a trouvé un bon équilibre. Les anciens sont venus nous apporter leur expérience et nous recadrer un peu. Ça nous permet, à nous les plus jeunes, de travailler plus sereinement. Un joueur comme Laurent Batlles nous parle beaucoup, il nous donne beaucoup de conseils. Et quand on voit son parcours, c'est rassurant de jouer à côté de lui. Dimitri (Payet) en profite, mais moi aussi. Même s'il joue maintenant à tous les postes, il a été attaquant comme moi et m'aide beaucoup. Ses conseils ne concernent que le football ou valent aussi en dehors du terrain ? Ça touche surtout le football, parce je ne suis pas un joueur qui me disperse beaucoup. J'ai une bonne hygiène de vie, donc il me conseille surtout sur mon jeu car je dois encore beaucoup progresser. "Dimitri marche sur l'eau" Dans quels domaines ? Je dois surtout me montrer plus serein et plus calme devant le but. Je dois travailler la finition, pour un attaquant, c'est primordial. Et je dois aussi travailler encore dos au but pour garder plus le ballon et permettre au bloc de remonter. Vous avez été appelé avec les Espoirs la semaine dernière. Dimitri Payet a lui fait ses débuts avec les A. Que vous manque-t-il pour le rejoindre ? Les buts ! Il n'y a pas de secret. Il faut que j'arrive à être efficace à chaque match. J'ai des occasions mais je pèche encore dans la finition. J'ai encore du travail ! Dimitri lui marche sur l'eau. Tout ce qu'il entreprend, il le réussit. C'est mérité. Le parcours de votre coéquipier vous donne-t-il des idées ? Personnellement, je ne veux pas brûler les étapes. C'est vrai que ça fait envie, je me dis: "Pourquoi pas moi ? Mais je dois encore progresser. Le chemin est encore long. Je suis déjà heureux d'être en Espoirs. On verra par la suite...