Rennes, chronique d'une dégringolade

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P.J , modifié à
Après une première moitié de saison honorable, Rennes, battu par Lille (3-2) dimanche lors de la dernière journée de Ligue 1, s'est littéralement écroulé en championnat. Malgré une fin d'exercice morose, les Bretons, amorphes, aussi bien physiquement que mentalement, ont validé leur billet pour la Ligue Europa au bénéfice de leur sixième place. A l'heure du bilan, Frédéric Antonetti met en cause le manque d'expérience de son équipe.

Après une première moitié de saison honorable, Rennes, battu par Lille (3-2) dimanche lors de la dernière journée de Ligue 1, s'est littéralement écroulé en championnat. Malgré une fin d'exercice morose, les Bretons, amorphes, aussi bien physiquement que mentalement, ont validé leur billet pour la Ligue Europa au bénéfice de leur sixième place. A l'heure du bilan, Frédéric Antonetti met en cause le manque d'expérience de son équipe. Tous sont partagés entre satisfaction et amertume. Dans les rangs du Stade Rennais, la fierté d'avoir bousculé, ne serait-ce qu'un temps, les "gros" du championnat, d'avoir tutoyé les sommets de l'élite et de s'être adjugé un billet pour la prochaine Ligue Europa, contraste avec le dépit qu'occasionne une fin de saison calamiteuse. Profitant des faux-pas de ses poursuivants, les Rennais, grimpés sur le podium dès la deuxième journée de championnat, se sont longtemps accrochés, malgré les défaites en série, à ce Top 5 si cher à Frédéric Antonetti. Mais le revers à Lille (3-2), conjugué au succès de Sochaux sur le terrain d'Arles-Avignon (1-3), dimanche lors de la 38e et dernière journée de Ligue 1, a mis un point final au cataclysme, reléguant Yann Mvila et ses coéquipiers au sixième rang. Si le milieu de terrain tricolore ne comprend pas ce long passage à vide, ponctué d'onze échecs en douze rencontres, il propose une ébauche d'explications, en pointant du doigt la jeunesse du groupe et les "nombreux matches intenses". "Peut-être nous a-t-il manqué de jus" s'interroge ainsi, dépité, Mvila. Emoussés physiquement, usés mentalement et diminués par de nombreuses blessures, dont celle(s) de Yacine Brahimi, maître de l'entrejeu, les Rennais, paralysés, impuissants, ont enchaîné les fausses-notes en cette fin de saison, sabotant en deux mois l'ensemble des bons points précédemment récoltés. Antonetti: "Je ne relancerai pas dix jeunes" Pétillante en début d'exercice, la formation bretonne "a payé cher" sa jeunesse, pourtant source d'insouciance, selon Antonetti, interrogé sur le site officiel du club. "Je ne recommencerai pas ce genre de chose. Très souvent, les gens oublient que l'on a joué avec des joueurs qui ne connaissaient pas la première division. L'expérience, c'est important. Lille est un exemple flagrant. Ils ont lancé des jeunes il y a trois, quatre ans, ils ont fini dixièmes (en 2006/2007, ndlr). On l'a oublié. Je ne relancerai pas dix jeunes en Ligue 1 (Souprayen, Brahimi, Jebbour, Boye, auxquels il faut ajouter Doumbia, Téophile-Catherine, Mandjeck et Camara, qui ne comptaient que quelques rares apparitions parmi l'élite, ndlr). Le travail a été fait. La deuxième année sera plus simple. Et la troisième encore plus". S'il déplore le manque de relief de son effectif, trop restreint pour "être performant", le Corse, "responsable de A à Z", souhaite s'appuyer sur la douloureuse expérience menée cette saison pour conduire un projet concret, dont la stabilité sera la clé. Une ambition illustrée par la prolongation de contrat de Yann Mvila, désormais lié à son club formateur jusqu'en juin 2015. Le club Ille-et-vilainois souhaite conserver ses plus gros atouts pour franchir un cap. En mars dernier, les Rennais, peut-être victimes d'un "certain relâchement", rêvaient d'un final décisif pour la Ligue des champions face à Lille. Le vétuste Stadium de Villeneuve d'Ascq aura finalement été le théâtre de la gloire pour les Dogues, fêtant devant leur public leur titre de champions de France acquis une semaine plus tôt, mais n'aura apporté qu'une seule satisfaction aux Rennais. Celle d'avoir raflé le titre de meilleure défense du championnat (35 buts encaissés). En attendant de rejoindre le Losc, un modèle de progression, dans le haut de tableau, les Bretons, qui tenteront de "prendre conscience de leurs possibilités et d'emmagasiner de l'expérience grâce à la Ligue Europa", doivent se contenter des honneurs.