Red Bull capitalise

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Benoit GUERITAS , modifié à
Doit-on s'alarmer si l'écurie Red Bull-Renault ne gagne plus depuis trois courses ? Défaite en Grande-Bretagne par la Scuderia Ferrari, défaite par McLaren en Allemagne puis en Hongrie, la machine à gagner qu'était Red Bull semble enrayée. A ce détail près: en performance pure, la RB7 reste imbattable et accentue son avance au championnat en marquant de gros points en course.

Doit-on s'alarmer si l'écurie Red Bull-Renault ne gagne plus depuis trois courses ? Défaite en Grande-Bretagne par la Scuderia Ferrari, défaite par McLaren en Allemagne puis en Hongrie, la machine à gagner qu'était Red Bull semble enrayée. A ce détail près: en performance pure, la RB7 reste imbattable et accentue son avance au championnat en marquant de gros points en course. "Ce sont les points intermédiaires qui font les champions du monde". La phrase est signée du "commendatore", Enzo Ferrari lui-même. Même avec un barème de points largement remanié depuis l'époque où il était aux affaires de la Scuderia, la doctrine du fondateur de l'écurie italienne reste valable aujourd'hui encore. Il n'y a qu'à regarder les quelques 60 titres attribués depuis 1950 pour s'apercevoir que les champions du monde le sont devenus en marquant les points dits "intermédiaires" des places d'honneurs. En clair, celles qui permettent de récolter des points. Chez Red Bull, si on aime (et si on cultive) le goût du succès en Grand Prix, il semblerait que les évènements précipitent la théorie de la sagesse. Assurer les places d'honneur serait-il leur nouveau leitmotiv ? L'écurie au taureau ailé ne gagne plus depuis le Grand Prix de Grande Bretagne, laissant le soin aux Ferrari et aux McLaren de se partager le gâteau. Cette baisse de régime, toute relative compte tenu des résultats en qualifications avec 11 pole sur 11 Grand Prix, est néanmoins palpable. En Hongrie, malmené dès le vendredi par Lewis Hamilton lors des essais libres, l'écurie a dû travailler d'arrache-pied toute la nuit de vendredi à samedi pour régler des problèmes d'efficacité. "Nous avons largement modifié la voiture hier soir (vendredi, ndlr). Les gars ont travaillé vraiment dur, ils n'ont pas beaucoup dormi. Mais le résultat est là. J'ai retrouvé la confiance", témoignait Vettel samedi après l'obtention de sa huitième pole de la saison. Vettel: "Je n'ai pas pu attaquer comme je voulais" En course, le pilote allemand profitait des errements de ses adversaires pour rester dans le coup pour la victoire. Pris de vitesse par Lewis Hamilton dans les premiers tours de roues, puis par Jenson Button en fin de course, il a entretenu l'espoir d'un succès pour Red Bull-Renault jusqu'à ce qu'il décide de couper son effort. Disposant d'une monoplace plus efficace dans des conditions de piste sèche, le champion du monde 2010 éprouvait quelques difficultés à rester au contact des pilotes qui avaient choisi des réglages dits "humides". "Après, le circuit a séché et je me sentais de mieux en mieux avec les pneus tendres même s'il restait des endroits humides, confirmait-il en conférence de presse. J'ai cru que j'étais plus rapide mais j'ai eu des problèmes de freins. C'est difficile d'imaginer comment la voiture va évoluer à vingt tours de l'arrivée. Je n'ai pas pu attaquer autant que je le voulais. Mais quoi qu'il en soit, finir deuxième permet de faire un pas important en avant même si la victoire était possible." Dans des chronos peu ou prou similaires à celui de la McLaren sur piste séchante, il restait bien confortablement installé à la deuxième place de ce Grand Prix totalement fou, qu'il a traversé sans dommage mais sans réel coup d'éclat. Toujours est-il qu'avec 85 points d'avance au championnat pilotes, Sebastian Vettel a encore accru ses chances de devenir, pour la deuxième fois consécutive, champion du monde de Formule 1. Et applique, peut être contre son gré, la politique du maître en la matière...