Quotas : Zidane au secours de Blanc

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FOOT - A quelques heures des auditions du sélectionneur, Zidane défend Blanc avec force.

C'est peu dire que, dans cette affaire des quotas, la réaction de Zinédine Zidane était attendue. Pour trois raisons majeures. Son palmarès et son expérience, acquise sur tous les terrains d'Europe, donne du cachet à sa parole, même si elle est souvent langue de bois. Ensuite, fils d'une famille kabyle, il a forcément un avis précieux à donner sur la fameuse question des binationalités. Enfin, le beur de "black-blanc-beur", symbole de "France 98", c'est lui. Sa réflexion sur un football français multiethnique est donc forcément intéressante à entendre.

Donc, "Zizou" parle, notamment dans un entretien au Journal du dimanche. Et que dit-il ? Essentiellement deux choses : il défend son ancien coéquipier Laurent Blanc et il a été choqué par le terme de quota. "Parler de quotas, c'est une aberration", juge-t-il. "Le seul sujet est celui-là, pas le procès injuste que l'on fait à Laurent Blanc. Je le connais bien : on a le droit de tout dire sauf qu'il est raciste. C'est n'importe quoi ! D'ailleurs, personne n'en parle mais sa femme est d'origine algérienne."

Ribéry le soutient aussi

A l'instar de son ami Christophe Dugarry, "Zizou" plaide pour l'erreur, ou l'emportement. "Je suis sûr que Lolo s'est laissé embarquer dans la discussion. Et qu'à aucun moment il n'a pensé que ses propos ou ce qui était dit par les autres pouvaient être interprétés comme une discrimination." En cela, Zidane tient un discours convenu, très proche de ses anciens coéquipiers, à la différence de Lilian Thuram et Patrick Vieira, les plus virulents à l'égard de Blanc. L'ancien meneur de jeu des Bleus leur adresse d'ailleurs des reproches à peine voilés.

"Quand un ami a un problème, la première chose à faire est de prendre son téléphone pour connaitre le contexte et comprendre ce qui se passe, pas de se précipiter dans les journaux. Certains auraient dû en faire autant, cela aurait évité cette polémique qui est allée bien trop loin." A quelques heures de ses auditions devant la mission du ministère des Sports et la commission interne de la FFF, ce soutien tombe à pic pour le sélectionneur des Bleus. D'autant qu'il en a reçu un autre de poids, samedi, celui de Franck Ribéry.

"C'est difficile pour le "coach", je tenais à lui dire que je suis avec lui, comme tous les joueurs de l'équipe de France", a insisté Ribéry, par ailleurs auteur d'un doublé lors de la (très) très large victoire du Bayern sur la pelouse de Sankt Pauli (8-1). Son prédécesseur sous le maillot bleu ne dit pas autre chose. "Laurent Blanc a remis l'équipe de France dans le bon sens, avec un vrai projet de jeu", souligne Zidane. "Son seul sujet, c'est de disposer de la meilleure équipe possible." Et le principal "sujet" de "Zizou" semble aujourd'hui de sauver "Lolo".