Olympique et dramatique

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Yannick SAGORIN , modifié à
Toujours alléchant ces dernières années, le choc des olympiques entre Lyon et Marseille revêt cette saison une dimension dramatique. Pour les Gones, la victoire est impérative sous peine de compromettre l'avenir européen du club rhodanien. Et pour les Phocéens, détrônés la semaine passée par les Lillois, le titre de champion semble passer par un résultat à Gerland, ce dimanche, en clôture de la 34e levée de L1.

Toujours alléchant ces dernières années, le choc des olympiques entre Lyon et Marseille revêt cette saison une dimension dramatique. Pour les Gones, la victoire est impérative sous peine de compromettre l'avenir européen du club rhodanien. Et pour les Phocéens, détrônés la semaine passée par les Lillois, le titre de champion semble passer par un résultat à Gerland, ce dimanche, en clôture de la 34e levée de L1. La saison passée, l'opposition entre Lyonnais et Marseillais en terre rhodanienne avait rendu fou le tableau d'affichage de Gerland. 5-5, le festival offensif alors observé reste dans toutes les mémoires, au contraire du soporifique match nul et vierge scellé sur cette même pelouse un an plus tôt. Pour autant, les acteurs de cette rencontre d'anthologie ne semblent pas enclins à revivre un tel scénario. "Marquer cinq buts, c'est bien, en encaisser autant cela l'est moins. S'il faut marquer six buts à l'extérieur, cela devient compliqué", dixit Didier Deschamps. "Je l'avais déjà dit le jour du match et je le répète: ce match est un bon spectacle pour les supporters. Mais pour moi, c'était un match truffé d'erreurs. Pour dimanche, 1-0, cela me va. C'est suffisant", renchérit Lisandro Lopez. En cette 34e levée de L1, la fin primera en effet sur les moyens mis en oeuvre. Peu importera la manière, seule la victoire sera belle pour deux clubs appelés à se relancer après une 33e sortie délicate. La semaine passée en effet, les Marseillais ont abandonné leur trône aux Lillois en concédant le match nul devant l'AJA (1-1) et les Lyonnais ont bu la tasse à Toulouse (2-0). "Je ne peux pas vous dire ni prévoir le résultat mais je peux déjà vous dire qu'il y aura un autre état d'esprit que contre Toulouse", promet ainsi Bafétimbi Gomis. "Il reste beaucoup de frustration après le match d'Auxerre, mais j'aimerais que les joueurs gardent à Lyon la même maîtrise technique en améliorant juste l'efficacité", prône de son côté le stratège des champions de France en titre. Rémy: "Un match au couteau" Aux yeux de Didier Deschamps, cette confrontation olympienne peut avoir valeur de tournant à quelques encablures du but. "C'est un match de Ligue des champions qui nous attend. Ces trois points ne vont pas tout décider mais ils auront une incidence car on se rapproche un peu plus de la ligne d'arrivée. Si ce match est important pour nous, il est aussi très important pour eux." Loïc Rémy, qui fera alors son retour à la compétition après trois matches de suspension, abonde dans le sens de son entraîneur: "Ce sera un match au couteau, personne ne fera de cadeaux. L'équipe qui en voudra le plus gagnera. Il faudra se mettre chiffon pendant 90 minutes pour ne rien regretter." Une intention naturellement partagée par les hommes de Claude Puel. "Il reste cinq finales et, croyez-moi, nous avons envie de bien faire. Il faut que nous gardions notre sang-froid et que nous y croyions jusqu'au bout. Car Paris, qui mérite sa place actuelle, sera là et prêt à se glisser sur le podium si nous faisons les cons, souffle Bafétimbi Gomis. Contre Marseille, nous avons l'occasion de faire un grand match, de montrer un meilleur état d'esprit. Et je peux vous promettre que nous serons généreux, que nous allons nous battre." Lisandro Lopez va lui plus loin dans sa démonstration: "Si nous ne gagnons pas contre Marseille, ce sera fini pour le titre. Et si nous perdons, nous nous mettrons en difficultés et je pense que cela dur de se relever. Mais je ne veux pas penser à la défaite dans ce championnat bizarre avec aucune équipe qui domine vraiment. Rien n'est figé d'un jour à l'autre." Gomis: "Nous ne sommes que de passage..." Avec un déficit de plus de 35 millions d'euros enregistré la saison passée, l'OL se trouve du reste confronté à une réalité économique morose qui transparaît dans le discours des joueurs. "Il ne faut pas oublier que nous, joueurs, nous ne sommes que de passage, et que nous nous devons de laisser la maison propre. Nous devons mettre tout en oeuvre pour remporter des trophées et si parfois ce n'est pas le cas, on doit au moins se qualifier en Ligue des champions pour l'institution", juge Bafétimbi Gomis. Des considérations inévitables également véhiculées par Didier Deschamps dans le camp d'en face: "C'est notre objectif, comme celui de Lyon, car cette qualification est vitale pour l'économie du club. On va donc à Lyon avec une seule idée en tête: prendre les trois points." Privé pour l'occasion de Mbia et Kaboré dans l'entrejeu, l'OM aura cependant plus mal loti encore devant lui. Contraint de composer avec les suspensions de Bastos et Cissokho, Claude Puel devra par ailleurs faire sans Toulalan et Ederson, blessés, mais aussi sans Gourcuff. Entre la deuxième attaque et la deuxième défense du pays - ou quand l'une des meilleures équipes à domicile (un revers en 17 réceptions) reçoit la référence en matière de déplacements (29 points en 16 sorties) - le choc promet toutefois de faire des étincelles. Gageons simplement que le jeu ne sera pas totalement étouffé par les multiples enjeux de cette affiche olympique.